La sélection de HU : janvier 2017
samedi 28 janvier 2017Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
2017 démarre sur les chapeaux de roues. Pour la première sélection de l'année, on vous parle de ce one shot qui réunit des membres de Amenra et Neurosis, du retour des maîtres du Brutal Death maltais Beheaded et celui des Norvégiens de Endezzma mais aussi des nouveaux Fjoergyn, Condenados, Vinnum Sabbathi, Thera Roya, Exocrine, etc. Sans oublier les derniers coups de coeur brutaux de Prout. Vous l'aurez compris, nous ne sommes pas vraiment mono-maniaques.
La sélection d'octobre : http://www.hornsup.fr/a-16296/articles/la-selection-de-hu-octobre-2016-1
La sélection de novembre : http://www.hornsup.fr/a-16297/articles/la-selection-de-hu-novembre-2016
La sélection de décembre : http://www.hornsup.fr/a-16776/articles/la-selection-de-hu-decembre-2016
Nahtrunar - Existenz
Style : Black Metal
Pays : Autriche
Label : Non Signé
Date de sortie : 13 décembre 2016
Traleuh : Après un premier longue-durée globalement bien réceptionné chez les amateurs de Black, et surtout copieusement diffusé via le net (merci les chaînes Atmospheric Black Metal et consorts), le mystérieux one-man band autrichien Nahtrunar nous revient avec un second opus, un peu plus d'un an et demi après Symbolismus. Intitulé "Existenz", ce nouvel album reprend peu ou prou les éléments qui avaient fait le succès de Symbolismus : un Black Metal très influencé par les « grandes heures » de la scène norvégienne et de la seconde vague en général. On retrouve donc une production relativement raw avec néanmoins un aspect mélodique très prononcé, une atmosphère caverneuse et des soli du plus bel effet. Le chant, désespéré et hanté, bien que pas foncièrement original, rajoute à l'album un petit côté mélancolique, sans lorgner toutefois vers le DSBM. L'atmosphère est également renforcée par des arrangements de toutes sortes, au clavier notamment, ainsi que par des passages ambiants : je pense notamment au morceau "Isa Meditation", interlude ambiant teinté de mysticisme et de noirceur. Le tout est d'une grande cohésion, et même si l'opus se fait globalement moins inspiré et épique que son prédecesseur, il devrait largement contenter les fans du genre. A ranger avec Taake ou encore les derniers Drowning the Light pour le côté mélodique, même si ces derniers sont moins « 1994 worship ».
Vinnum Sabbathi - Gravity Works
Style : Doom Metal
Pays : Mexique
Label : Aim Down Sight Records et LSR Records
Date de sortie : 3 janvier 2017
Di Sab : Dire que le voyage astral est un thème de prédilection dans le Doom est un lieu commun. Néanmoins, les groupes ont en général deux façons de percevoir ce voyage dans l’espace et donc de le transcrire. La première façon, héritière directe d’Hawkwind, a tendance à mettre en avant le psychédélisme potentiel de l’expérience (et ce d’autant plus qu’il n’est pas rare que le voyage astral ne soit qu’une métaphore pour un trip au LSD) ce qui aboutit à un résultat plutôt relaxant aux petits solos psyché rassurants. La seconde, à l’instar de Vektor dans un tout autre registre, transpose l’espace comme un endroit anxiogène où personne ne vous entendra crier et où les rencontres ne sont pas forcément amicales.
Là où Vinnum Sabbathi est intéressant, c’est qu’il alterne entre ces deux conceptions avec brio. Avec Gravity Works, son premier effort, le groupe mexicain propose un contenu vraiment immersif. Le fait qu’on s’y croit vraiment est d’ailleurs l’indiscutable point fort de l’effort. Pour ce qui est du contenu, les accords plaqués gavés de reverb évoquent Tool (l’intro de "Right in Two" notamment), et font flotter paisiblement l’auditeur parmi des nébuleuses. Puis à cela s’enchainent parfaitement des plans soit plus véloces, soit plus Heavy avec les petites dissonances qui vont bien et peuvent rappeler vaguement Bongripper. Le groupe est instrumental, néanmoins ils usent d'énormément de samples, sampling qui dans le cas de Gravity Works est hyper cohérent car ils renforcent cette sensation d’éloignement. D’autre part il est bien en phase avec la musique : les samples sont en effet très calmes dans les phases psyché, mais les voix se font plus pressantes, plus aigües dans les plans plus stressants. La production est également un bon point, en rendant justice à tous les instruments elle permet vraiment de ne pas décrocher avant la fin des 43 minutes.
Ne vous fiez ni à la référence à Electric Wizard, ni à l’artwork un peu sombre : Vinnum Sabbathi propose ici un disque équilibré et duquel il est très facile de s’imprégner. La première bonne découverte de 2017.
Beheaded - Beast Incarnate
Style : Brutal Death Metal
Pays : Malte
Label : Unique Leader
Date de sortie : 27 janvier 2017
S.A.D.E : Parmi les pays intuitivement associés au Metal, l'archipel de Malte n'est certainement pas dans les premières positions. Pourtant, dans la chaleur étouffante de cette île, une scène vivante existe depuis des années, certes peu connue à l'étranger et assez peu célébrée dans ses frontières, du fait d'un conservatisme assez latent dans ce pays très catholique. Et parmi les piliers de cette scène maltaise, on trouve Beheaded. Officiant dans le Brutal Death, Beheaded sort à la fin du mois son cinquième album studio, Beast Incarnate. Parmi les points forts de cet album, il y a la production : puissante, dense et touffue, tout est fait pour que le moindre riff vous scotche dans votre fauteuil ; et ça marche. Beast Incarnate est un condensé de brutalité bien exécutée, le taux de mandales de l'album compensant son déficit en originalité. Seul le dernier morceau, Punishment of The Grave, offre une petite ouverture vers quelque chose d'un peu moins violent et de plus mélodique. The Black Death se détache également un peu du reste, son intro mid-tempo écrasante donnant une belle assise à la suite plus rentre dedans. Si ce nouveau méfait des Maltais ne va pas révolutionner le rayon Brutal Death, il ravira les amateurs de grosses gueulantes et de riffs massacreurs.
Thera Roya - Stone and Skin
Style : Postcore/Sludge
Pays : USA
Label : Non signé
Date de sortie : 17 février 2017
S.A.D.E : Actif depuis 2013, Thera Roya, combo venu de Brooklyn, sortira Stone And Skin, son premier LP, le 17 février prochain. Dès le titre d'ouverture de ce premier album, on sent que le groupe a une bonne maîtrise de la composition et des ambiances : sur un peu plus de six minutes, le groupe nous transporte d'une atmosphère calme et sereine vers une colère de moins en moins contenue tout au long d'une montée superbement exécutée. Le son est très équilibré, ce qu'il faut de crasse sur les passages plus massifs (le premier riff de Hume & Ivey vous permettra d'avoir une idée de la chose), tout en gardant suffisament de légéreté et de clarté pour les accalmies plus planantes. On a donc de bonnes compos, une bonne production ; la seule chose qui pêche sur ce premier album est le chant. C'est ici une affaire très subjective : autant, je n'ai rien à redire sur le chant clair, très bien amené et maîtrisé, autant les passages criés me semblent plus faiblards. Tantôt dans un veine un peu screamo en décalage face à cette masse sonore, tantôt dans le growl plus profond plus pertinent, mais moyennement maîtrisé, le chant hurlé n'est jamais vraiment à la fête. Mais, je le répète, sur ce point, il est plus question de goût personnel que de qualité intrinsèque (d'autant plus que le chant clair est dominant) : certains pourront apprécier ce chant qui, à mes oreilles, dénote un peu.
Quoiqu'il en soit, Stone And Skin est un bon premier album, présentant déjà de bonnes idées et un talent de composition déjà travaillé.
Psychedelic Witchcraft - Magick Rites and Spells
Style : Occult Rock / Doom
Pays : Italie
Label : Soulseller Records
Date de sortie : 27 janvier 2017
S.A.D.E : Quatuor originaire de Florence, Psychedelic Witchcraft a déjà un EP à son actif et est entré dans le grand bain l'an dernier avec un premier long format : The Vision. Cette nouvelle livraison est une compilation d'inédits, de reprises et de titres réenregistrés. Vous l'avez compris rien qu'avec le nom du groupe et le titre de l'album, on a à faire à un nouveau rejeton du revival Occult Rock typé 70's. Évidemment, on pense immanquablement à Coven à peine la galette lancée : chant féminin chaud et envoûtant, groove bluesy tout en simplicité, un peu de fuzz sur la guitare pour faire bien, et en route pour aller fêter le Sabbath. Mais tout en développant cet univers très 70's, Psychedelic Witchcraft arrive tout de même à s'inscrire dans son époque : le son, bien que fuzzé et lorgnant indéniablement vers l'old school, garde un petit côté moderne, peut-être la basse qui vibre plus qu'elle ne ronronne. En revanche, les compos sont de véritables hommages à cette période que le groupe chérit tant. Set Me Free est peut-être l'exemple parfait pour illustrer mon propos : riff Doom bien oldschool en ouverture, refrain à la sauce incantation et petit pont presque a capella où la très mystique Virgin Witch nous délivre un échantillon de ses formules hypnotiques. Simple et un peu convenu, mais parfaitement efficace. Psychedelic Witchcraft sonnera pour certains comme une pâle copie de Coven, avec quarante ans de retard ; mais pour ceux qui arrivent à s'abstraire du jeu des influences, Magick Rites and Spells pourrait bien devenir la nouvelle bande son de leurs rituels divers et variés.
Exocrine - Ascencion
Style : Tech Death Metal
Pays : France
Label : Great Dane Records
Date de sortie : 31 Janvier 2017
GazaG : Obscura, Beyond Creation, Necrophagist et Gorod. Voila les influences revendiquées par Exocrine. Les Bordelais doivent être sacrément trapus pour porter tout ce bagage. On s’approche donc prudemment de leur dernier skeud, Ascension. Pour ce genre d’exercice, il va sans dire que la plus grosse attente concerne en premier lieu les riffs. Même si les influences sont toujours visibles au coin de la rue, Exocrine se débrouille pour ajouter sa petite touche et se les approprier. Bon de là à faire avancer le schmilblick, c’est vite dit hein. Toujours est-il que le degré de maîtrise de l’ensemble des riffs est élevé, et que la variété des motifs proposée couvre assez bien toutes les influences. Il convient de noter la performance.
Ensuite vient le travail de composition. Et là, notamment sur les transitions, c’est un peu la foire. Parfois ça break salement sans prévenir, parfois ça flâne tranquillement sur un plan très aéré : on ne sait jamais vraiment sur quoi on va tomber. Certes, ça apporte de la surprise et un côté imprévisible aux compos… Mais ça flirte occasionnellement avec le Tech Death sous acide, fou du volant et dégueulant du riff supersonique à tour de bras comme beaucoup savent déjà le faire. Exocrine en est conscient, et se garde bien de ne pas tomber dans le ravin. Après, réussir à faire tenir en équilibre toutes ces influences sans que la structure ne se casse la gueule, c’est déjà beau. Il faut simplement des breaks plus inspirés que ceux proposés ici, pour vraiment avoir un édifice compact et cohérent.
Exocrine garde la tête froide. Le groupe ne tente pas le diable à vouloir tout prouver maintenant. Ascension n’est pas une révolution. De la difficulté à s’émanciper complètement de ses influences. Il a cependant le mérite de maîtriser ce qu’il fait, et d’aussi souvent qu’il propose de nouvelles choses, ça s’imbrique bien, ça fonctionne. Le résultat est un album aux pistes énergiques et toujours compréhensibles, avec parfois des fulgurances très appréciables. Le potentiel est là. L’identité commence à se forger. La prochaine sortie est à surveiller, car il s’agira du décisif troisième album.
Absent In Body - Absent In Body
Style : Sludge/Experimental
Pays : Belgique/USA
Label : Hypertension Records
Date de sortie : 20 Janvier 2017
Nostalmaniac : Trois gars et deux noms qui résonnent : Amenra et Neurosis. Ce projet one shot réunit en effet les Belges Mathieu Vandekerckhove et Colin H Van Eeckhout et l'américain Scott Kelly. Après la claque du dernier Neurosis paru en septembre et avant la sortie du nouveau Amenra (« Mass VI »), Absent in Body vient clore la série de collaborations inédites "The Abyss Stares Back" initiée par le label Hypertension Records. Un unique morceau d'une vingtaine de minutes nous plonge lentement vers des méandres sonores pas très éloignés des différents projets respectifs des trois protagonistes. On retrouve ce côté tortueux dans les voix et les effets mais aussi ces accalmies inquiétantes. L'ensemble évoque un labyrinthe abyssal où l'auditeur ne peut s'échapper et découvre minute après minute l'architecture d'un piège bien huilé. À mi-parcours, le son devient plus abrasif et l'emprise froide et mécanique ne se relâche pas. On sent une vision, une direction qui rend totalement immersive l'écoute de cet opus et on ressort de ces vingt minutes comme éprouvés par une expérience unique qui requiert toute l'attention possible pour en saisir toutes les subtilités. Voilà donc une collaboration qui n'a rien d'artificielle et qui allie à merveille le savoir-faire intact de chaque partie. Une œuvre de noirceur, de bruit et de sueur pour auditeurs avertis.
Condenados - The Tree of Death
Style : Doom Metal
Pays : Chili
Label : Shadow Kingdom Records
Date de sortie : 13 janvier 2017
Nostalmaniac : Leur retour s'est fait attendre mais l'excitation est d'autant plus grande à l'écoute de « The Tree of Death », nouvelle offrande du trio chilien Condenados qui arrive six ans après un très prometteur « A Painful Journey into Nihil ». Mixé et masterisé par le musicien suédois Olof Wikstrand (Enforcer), on sent dès les premières écoutes le groupe plus experimenté ce qui donne plus d'ampleur à leur Doom d'inspiration certes traditionnelle mais hautement influencée par les premiers albums de Candlemass, Cathedral et Solitude Aeternus mais aussi la période Viking de Bathory. La voix très expressive de Fernando Vidal n'est pas étrangère à tout ça et confère à l'ensemble une dimension épique, parfois plus solennelle. Les déclamations en espagnol nous rappellent toutefois les origines du trio. Ici pas de cahier des charges du parfait petit album de Doom, chaque morceau est varié dans ses structures et posséde quelques soli ou riffs qui font mouche. Je mentionnerai plus particulièrement ceux de "The Lamb" avec ses breaks jouissifs. Il faut également que je parle du très entraînant "Sea of Fire" qui m'évoque un croisement entre la trilogie Viking de Bathory et le « The Ethereal Mirror » de Cathedral. Au fil de l'écoute, les clins d'oeil sabbathiens sont nombreux également mais toujours distillés avec intelligence. En tout cas, les trente-quatre minutes au compteur passent à une allure folle. Ce son vintage fiévreux, cette ambiance enfumée. Rien de révolutionnaire dans le genre mais tout sonne authentique. « The Tree of Death » est sans fausse note. Un retour attendu qui fait bien plaisir...
Fjoergyn - Lucifer Es
Style : Epic/Avant-garde Black Metal
Pays : Allemagne
Label : Lifeforce Records
Date de sortie : 24 février 2017
Nostalmaniac : Depuis ses débuts en 2005, Fjoergyn a toujours été un groupe à part dans le paysage Metal extrême allemand refusant les codes et les normes aussi bien visuellement que musicalement. Avant-gardiste et par définition pas toujours facile à suivre, le combo s'apprête à sortir son cinquième opus en février chez Lifeforce Records. Si j'avoue ne plus vraiment suivre justement le parcours du groupe depuis « Jahreszeiten » (2009), j'ai toujours apprécié leur son particulier et leurs expérimentations. C'est donc d'abord, la curiosité qui m'a amené à écouter ce « Lucifer Es » dont je n'attendais rien.
Fjoergyn propose toujours autant de richesse musicale (claviers, orchestrations, chœurs, etc) et la folie qui l'accompagne est purement addictive. À la manière d'un Aenaon, le combo se veut enraciné dans le Metal extrême mais porteur d'une vision résolument moderne et d'un sens de la créativité qui font toute la différence. Déstabilisants à la première écoute, les arrangements et les structures s'appréhendent et prennent du sens au fil des écoutes. Majestueux et jamais décousu, cet album est captivant du début à la fin. De plus, la langue de Goethe apporte un côté très théatral. Alors, Symphonic Black ? Symphonic Extreme Metal ? Les étiquettes sont dérisoires et Fjoergyn propose surtout une bande son grandiose à la fin des temps.
Endezzma - Morbus Divina
Style : Black Metal
Pays : Norvège
Label : Pulverised Records
Date de sortie : 24 février 2017
Nostalmaniac : Cinq ans après « Erotik Nekrosis » et la disparation de Trondr Nefas, Endezzma refait enfin surface avec la sortie d'un EP 2 titres, prologue à un nouveau méfait longue durée baptisé « The Arcane Abyss ». Bon, Endezzma n'a jamais été un exemple de régularité surtout si on sait que le projet trouve ses origines dès 1993 sous le nom Dim Nagel et sera réactivé en 2005 sous l'impulsion de Sorgar/M. Shax. On y retrouve donc deux morceaux inédits : "Morbus Divina" et "Black Tempest". Le premier qui sert de premier extrait du prochain album nous montre que le groupe norvégien n'a rien perdu de sa hargne. Un titre dans la lignée du premier album ponctué de quelques breaks et soli ravageurs. Le chant de Morten Shax est plus que jamais determiné et haineux se permettant quelques déclamations ajoutant un peu plus à la folie du morceau. Intense et efficace. "Black Tempest" a la particularité d'être le dernier morceau composé par le regretté Trondr Nefas (qui fut également membre de Beastcraft et Urgehal) et on reconnait directement la patte avec ce feeling Black'n'roll qui domine le morceau. Encore une démonstration d'intensité et d'efficacité, en plus d'un bel hommage. Sinon, il n'y a plus qu'à précommander ce 7" EP bien illustré par Geros Ramavounis et guetter la sortie de « The Arcane Abyss » prévue fin mars...
Primordius - Genetic Devastation
Style : Death Metal
Pays : USA
Label : Indé
Date de sortie : 6 janvier 2017
Prout : Primordius tente une approche toute classique dans son Death Metal teinté de old-school malgré une violence omniprésente. Les texans n'essayent pas de changer le monde, juste de régurgiter ce qu'ils ont sans doute le plus aimé dans le Death Metal de ces 20 dernières années. On approche donc ici un son très organique, dans la lignée des années passées, sans production outre-mesure, un peu à la manière du dernier Devourment. Les slam parts se font sentir sans jamais arriver et c'est sans doute aussi bien car pas sûr que ça collerait à l'ambiance du groupe. De manière générale c'est assez lent, même s'il y a quelques pointes d'accélération, la technique n'est vraiment pas extraordinaire malgré quelques swap' maîtrisés mais qui n'étonnent pas ; non, le vrai point fort est dans les vocalises bien caverneuses, bien growlées, on sent le coffre. Un album pour les plus frileux d'entre nous.
Ambivalence - Hyena's Breath
Style : Death Metal
Pays : Ukraine
Label : PRC Music
Date de sortie : 13 janvier 2017
Prout : Quatrième album en date pour les Ukrainiens de Ambivalence et ils la jouent fine. En effet, les zicos n'ont pas froid aux yeux le moins du monde et tapent dans tous les styles. Entre des morceaux carrément Brutal Death limite Death Grind, on a le droit aux morceaux Death Metal planants, au chant électronique, aux samples post-apo, aux effets thérémines (sans thérémine) et autres bizarreries électroniques qui auraient leur place dans un Chrono Trigger, aux passages ultra groovy, d’autres carrément épiques, d’autres limite flamenco etc. Constat : ça part dans tous les sens, mais avec le son qui évite de justesse l’incohérence. C’est pas très violent mais c’est intéressant à écouter.
Carnophage - Monument
Style : Brutal Death Metal Technique
Pays : Turquie
Label : Unique Leader Records
Date de sortie : 23 septembre 2016
Prout : Ok bam ! Avec Carnophage là on remonte le cran d'un bon gros niveau et sur tous les points. Techniquement irréprochables, les turcs de Carnophage nous assassinent de brutalité musicale et font de leur second album un véritable « Monument ». Sauvage dans sa première approche, Monument étonne parfois par ses soli et autres mid-tempo mélodiques qui montrent le touche à tout des zicos qui n’ont pas froid aux yeux, assurément. Très moderne dans son son, l’approche ne fait pas non plus vomir à l’italienne et reste dans un bon équilibre organique / moderne pour encore plus nous faire aimer la claque et la violence. Assurément un putain d’album à écouter pour tout amateur du genre.
Dehumanizing Itatrain Worship - μ'SICK
Style : Brutal Death Metal Technique Slam Tout
Pays : Chine
Label : Still Birth Records (pour sortie à venir)
Date de sortie : 31 décembre 2016
Prout : La claque du mois perso c'est maintenant ! Dehumanizing Itatrain Worship nous vient de Chine, je connaissais absolument pas et putain, ça roxe ! Oui y'a du visuel jap à la Jig-Ai, oui y'a du sample jap' kawaï débile, oui on n'arrive absolument pas à lire le logo, genre trop pas, mais c'est putain de trop bien quand même ! Entre le Brutal Deathactuel bas du frond et le Slammoche, mais vraiment moche, on flirte entre groove et violence, mais c'est la violence qui gagne à chaque fois. D'ailleurs c'est pas que violent, c'est aussi sale, visqueux, dégueulasse mais servi par une prod’ impeccable et des touches d’humour, discrètes, mais présentes, encore à la Jig-Ai me diriez-vous… Techniquement ça bastonne aussi, rien à dire, on pleurera un autre jour, surtout à l’écoute des accélérations de pieds qui sont parfois à la limite de l’humanité. Les vocals sont malades, comme tout le reste d’ailleurs, y’a juste rien à jeter sur ce putain d'EP. J’surkiffe ma race !!!
Rendez-vous le mois prochain !