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Album

16 janvier 2017 - Schifeul

KHAOS-DEI

Opus II: Catechism

LabelOsmose Productions
styleBlack Metal
formatAlbum
paysFrance
sortiejanvier 2017
La note de
Schifeul
10/10


Schifeul

Dans l'équipe car il était là avant.

Après Tell Them Lucifer Was Here, son premier album sorti en avril dernier chez Osmose Productions, Khaos-Dei nous revient en ce début d’année 2017 avec Opus II: Catechism. Déjà à l’époque, je n’avais pas caché mon enthousiasme pour le groupe, leur accordant même la note quasi-maximale et les faisant figurer à la première place de mon top de l’année. Autant dire que j’avais placé pas mal d’espoirs dans ce groupe et à l’écoute de ce deuxième album, je ne peux que me rendre compte que, putain, j’ai pas misé sur le mauvais cheval. Et ce cheval, c’est le cheval rouge de Guerre.

En effet, dès que l’on se prend A l’Enfant du Diable, on comprend qu’on ne va pas avoir ici juste un autre album de Black Metal. Les riffs rendent fou, le son est surpuissant mais surtout les paroles, très autobiographiques, prennent directement aux tripes. Les paroles, ôdes à Lucifer, sont portés par un chant en français toujours audible et plutôt intelligible, à même de faire trouver et animer la flamme noire en chacun de nous. Le chant d'ailleurs, ainsi que les paroles sont le point fort de cet album, toujours prompts à placer le vers qui fera remonter un frisson le long de l’échine (Où vous tomberez) ou te donner envie de prendre les armes. Car on a ici toujours cette aura militaire rampante, déjà bien présente sur le premier album. Si le reste de l’album ne présente pas un côté autobiographique aussi prononcé que sur le premier titre, on sent que leur vie est mise à nu à travers cet album qui leur est très personnel. Les musiciens de Khaos-Dei se sont réellement investi dedans, jusqu’à l’artwork où l’on peut voir une photo de baptême. Car comme son nom l’indique, Catéchisme est là pour exposer les dogmes de Khaos-Dei, répandre l'éducation de ce savoir et comment le vivre.

Pour donner l’impact nécessaire, la musique de Khaos-Dei s'est épurée et débarrassée de certains artifices du premier album, comme les “tranche de vie” intervenant durant les morceaux et encore l’utilisation de chants militaires. J’aurai pu regretter ce dernier point, qui m'avait particulièrement charmé sur Tell Them, Mais au vu de la teneur de certaines paroles, Khaos-Dei propose ici ses propres hymnes à la mort et n’a plus besoin de reprendre les autres. Bon, il y a bien quatre vers de La Marseillaise, mais ceux qui ne savent pas qu’elle comporte plus d’un couplet ne s’en apercevront pas. Paradoxalement à cette importance, les paroles ne sont pas non plus prédominantes, car seulement 5 titres en comportent. Des interludes viennent s'immiscer entre les morceaux afin d'aérer l’album et de donner plus de portée aux vrais titres. De la même façon, l’album se termine par trois pistes instrumentales dont une outro. Procédure qui pourrait s’apparenter à du remplissage, mais pas ici, les titres clôturent à merveille l’album et d’ailleurs comme l’indique le génial titre de 9 minutes Là Où Les Mots Ne Parlent Plus, il faut savoir se taire et laisser plutôt s'exprimer le bruit des déflagrations.

Car depuis le début je vous parle des paroles, mais sans une musique qui permet de tenir la cadence, celles-ci sont vaines. A ce niveau aussi, Khaos-Dei surpasse son premier album, on retrouve les ambiances propres au groupe, mais accentuées par un coté mid tempo plus présent. Chaque riff, chaque rythmique est agencé à la perfection pour frapper le plus dur et le plus justement possible. La musique se déroule devant nous comme une fresque et de nombreuses images nous parvienne en tête à l’écoute de cette album, le plus souvent en noir et blanc, avec des reflets de rouille, donnant de grandes fresques panoramiques ou se mêlent la vie, la mort, la guerre et Satan. On retrouve aussi des passages d’une vélocité ravageuse (Le Noyau du Chaos) ou parfois plus épiques, mais toujours avec ces atmosphères sombres et les mélodies méphistophéliques où il suffit de monter le son et fermer les yeux pour se laisser transporter par les compos et frôler l’état de gnose.

A la base, l’album devait sortir le 25 novembre avant d’être reporté au 9 janvier suite à des problèmes sur la production du CD. Ce retard m’a permis de retarder cette chronique et de prendre plus de recul, mieux digérer et aiguiser mon avis. La conclusion est sans appel on a ici un des meilleurs albums de Metal extrême que j’ai pu écouter. Que je le fasse tourner en boucle des jours durant, ou que je le laisse de côté avant d’y revenir c’est toujours pareil, on ne s’en lasse absolument pas et on y revient toujours pour se prendre cette hargne dans la gueule. Au départ je me trouvais bien embêté d’avoir mis une note si haute au premier album car Opus II: Catechism le surpasse et il ne reste pas grand chose au dessus de 9. Mais après maintes et maintes écoutes, je suis convaincu que Khaos-Dei nous a sorti la un album qui fera date, restera dans les oeuvres cultes de l’Art Noir et mérite la note maximale.

« A l'office du Divin, à l'azur trop bleu, à la flamme dans nos yeux,
A l'hégémonie de l'immondice, Notre étoile, à la guerre de demain,
Aux Abîmes, à nos vies, nos envies et la vie, A la mort sous les balles,
A nos rituels, Azerate, Eleven to kill the Ten »

 

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