Impericon Never Say Die! Tour 2016 @ Paris
Trabendo - Paris
Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.
Ce mercredi 23 novembre, le Trabendo accueillait l’étape parisienne de l’Impericon Never Say Die! Tour aux accents résolument deathcore. Au programme, Polar (Hardcore - G-B), Make Them Suffer (Deathcore - Australie), les géniaux Fallujah (Deathcore progressif - USA), Obey the Brave (Hardcore – Canada), Carnifex (Deathcore – USA), Thy Art Is Murder (Deathcore – Australie) et Whitechapel (Deathcore – USA).
Qui dit mini-festival en semaine dit concert qui commence très tôt (17h). Et, comme toujours, malheureusement, puisqu’il faut faire des choix et que priver ceux qui habitent loin de la possibilité d'un retour en transport en commun n’est guère mieux, beaucoup de ceux qui travaillent sont pénalisés. C’est donc au début du set d’Obey The Brave que je débarque dans un Trabendo plutôt bien garni. Et, hormis l’absence d’un pit photo qui aurade mis tout espoir de shooter quoi que ce soit correctement aux oubliettes, la soirée aura été globalement très réussie.
A noter, puisque ce n’est ni anecdotique ni anodin, qu’à deux reprises est venu sur scène un représentant de l’association Hope For The Day, qui lutte contre les suicides ou autres troubles mentaux, invitant ceux qui le souhaitent, curieux ou concernés de près ou de loin, à se rendre sur le stand de l’association près du merch pour recevoir des informations à ce sujet. Une initiative que l’on ne peut qu'applaudir.
Obey The Brave
Obey The Brave distille un hardcore confinant au metalcore, plutôt entraînant et en tout cas très efficace. Portés par leur chanteur Alex Erian (Despised Icon), les Canadiens ont livré une prestation très solide face à un public chauffé à blanc (qui a d'ailleurs eu du répondant toute la soirée). Raise Your Voice (belle claque!) et Up In Smoke, probablement les titres les plus efficaces du groupe ce soir avec le final sur Full Circle, ont retourné le public comme il se doit. Bien que préférant les groupes de hardcore à la Alea Jacta Est ou un peu plus originaux comme ROTNS, ça a été un lancement de soirée digne de ce nom par un groupe qui mouille le maillot en toutes circonstances. Du mouvement sur scène et dans le pit, des bons riffs incisifs et des titres fédérateurs qui font bouger tout le monde, tout ce qu'on aime dans un groupe du genre. À revoir, donc.
Setlist (partielle) :
Get Real
Next Level
Live And Learn
Up In Smoke
Raise Your Voice
Full Circle
Carnifex
Inutile de tergiverser et de gloser sur des pages et des pages : Carnifex a été excellent dans tous les compartiments possibles. Déjà, le son était correct. Ensuite, les Américains ont livré un show précis et d’une intensité rare. Pas vraiment amateur de la musique du combo sur CD, j’ai en revanche toujours apprécié la puissance qu'ils dégagent sur scène, comme j'ai pu en être témoin ces dernières années, notamment au Cabaret Sauvage et au Backstage. Et ce soir, en dépit de lights qui ont été abominables tout du long, le groupe a livré un show d’une intensité singulière.
Slow Death, Die Without Hope et Hell Chose Me ont sans aucun doute fait monter le mercure dans la salle, le public répondant à toutes les sollicitations de Scott Lewis. Guère passionné par le dernier album - bien que moins rempli des clichés du genre et probablement plus raffiné que les opus précédents -, le titre d’ouverture Drown Me In Blood a mis tout le monde d’accord et lancé une prestation courte mais qui a marqué les esprits.
En somme, Carnifex a livré un show particulièrement remuant pour la fosse, enchaînant les circle pits avec un headbanging effréné. Bien aidé par un Cory Arford et un Fred Calderon qui donnent sans cesse le rythme à s’en briser la nuque. Une prestation complète et, à mon humble avis, encore plus intense que ce qu’on avait pu voir du groupe auparavant. Si Slow Death semble être communément considéré comme l'album de la maturité pour le groupe qui se sort définitivement de la masse « Deathcore », ce dernier semble avoir transformé l’essai en retranscrivant cette intensité nouvelle sur scène. Un excellent moment.
Setlist :
Drown Me in Blood
Slow Death
Hatred and Slaughter
Die Without Hope
Lie to My Face
Hell Chose Me
Thy Art Is Murder
Après un show de Carnifex tout en mouvement, le parallèle avec Thy Art Is Murder est saisissant. Si les breakdowns sont toujours là pour rappeler à la fosse qu’elle assiste bien à un concert de deathcore et que mosher est une obligation, la musique des Australiens est résolument plus sombre et violente.
Il faut dire que le dernier opus, bien que conservant l’intensité générale que le groupe a toujours mis dans ses albums, a pris une toute autre dimension : plus sombre, parfois plus lent, renforçant davantage l’impression globale de puissance qui se dégage du groupe (surtout dans une petite salle). Et l’on a eu l’occasion d’en entendre beaucoup ce soir avec pas moins de cinq titres consécutifs pour débuter le set : Holy War, Light Bearer,Absolute Genocide, Coffin Dragger et enfin Emptiness. Et même si la musique du groupe est moins directe que celle des précédents groupes à avoir foulé la scène ce soir, le public répond présent avec, là encore, la panoplie complète du concert de metal en salle : circle pits, slams, etc. Bon, le public a été présent sauf au moment de rattraper Nick Arthur lors d'un stage dive assez comique. Mais c'est un détail !
Le petit plaisir du soir vient, comme pour le plupart de ceux qui, comme moi, gardent l’album Hate comme référence du genre, lorsque résonnent les premières notes de The Purest Strain of Hate et ses changements de rythmes qui vous amènent droit chez l’ostéopathe. Et, à vrai dire, le groupe ne s’est pas embarrassé en créant sa setlist : 5 titres du dernier album, puis 4 titres de Hate et roulez jeunesse. Mais qu’importe, Shadow of Eternal Sin et Dead Sun (qui semblait être inconnue du public d’ailleurs) ont fini de retourner la salle, avant que la génialissime Reign Of Darkness et ses breakdowns du démon n'emporte tout le monde droit vers la buvette et l’extérieur tant l’air était devenu irrespirable. Quelle claque !
On regrettera toujours des lights vraiment pas terribles (doux euphémisme), mais également la prestation de Nick Arthur qui, si elle a été convenable, n'a pas manqué de nous faire regretter CJ McMahon dont la voix et le style inimitable vont réellement manquer au groupe. Quoi qu’il en soit, sa prestation fut bien meilleure que celle de LochlanWatt au Hellfest...
À revoir, et vite.
Setlist :
Holy War
Light Bearer
Absolute Genocide
Coffin Dragger
Emptiness
The Purest Strain of Hate
Shadow of Eternal Sin
Dead Sun
Reign of Darkness
Whitechapel
Autant le dire tout de suite, je ne suis pas un admirateur du groupe. J’ai toujours placé Whitechapel dans cette masse de groupes de deathcore qui me laissent complètement de marbre tant musicalement que scéniquement parlant. Et ce, alors même que je suis parfaitement conscient que le groupe jouit d’une réputation certaine et que nombreux sont ceux qui sont venus pour eux ce soir ! C'est évidemment subjectif. Alors certes, l’intensité sur scène est indéniable, et le peu de communication de la part de Phil Bozeman renforce cette impression de prestation monolithique qui n’est pas si fréquente que cela dans le genre. Mais la mayonnaise ne prend pas de mon côté, sauf à de rares occasions où le groupe parvient à m’emporter dans sa musique grâce à un riff, un breakdown ou un pattern de batterie (le plus gros point fort du groupe ?), comme ce fut le cas en fin de set. Et les titres du nouvel album Mark Of The Blade, nombreux ce soir (Mark of the Blade, Elitist Ones, Bring Me Home ou bien encore Tremors), ne m'ont guère davantage convaincu.
Quoi qu’il en soit, à voir les sourires sur les visages, les t-shirts trempés et le gonze debout sur la barrière sur le côté droit de la scène qui a donné tout ce qu’il avait pendant une heure, impossible d’ignorer que ceux qui sont touchés par la musique sans concession des Américains ont été comblés ce soir. Il leur reste à m’expliquer l’apport de trois guitaristes sur scène pour un groupe de deathcore qui n’est guère technique et je leur promets d’essayer à nouveau d’apprécier la musique du groupe.
Setlist :
Mark of the Blade
Elitist Ones
Vicer Exciser
Prostatic Fluid
Asphyxiation
Bring Me Home
Tremors
End of Flesh
Faces
Let Me Burn
Possession
This Is Exile
The Saw Is the Law
*
Merci au Trabendo et à Alternative Live.