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vendredi 11 novembre 2016

Dark Funeral + Krisiun (Lyon)

Ninkasi Kao - Lyon

S.

Avec presque cinquante ans d’activité cumulée à eux deux, on peut raisonnablement élever au rang de groupes cultes Dark Funeral et Krisiun, chacun dans leur registre : Black Metal pour l’un, Death Metal pour l’autre. Depuis la mi-octobre, les deux formations signées chez Century Media ont entamé une tournée européenne avec pas moins de 26 dates, dont sept en France. Ce dimanche 6 novembre constitue leur ultime étape dans la capitale des Gaules, dans l’antre du Ninkasi Kao. Leur venue est organisée par l’asso lyonnaise Mediatone.

Krisiun

Formé au début des années quatre-vingt-dix, Krisiun fait partie des formations de légende du metal extrême brésilien, aux côtés de Sarcofago et Sepultura. Le combo dispose alors d’une discographie assez riche avec dix albums au compteur, que je connais au final assez peu, à part l’excellent « Black Force Domain », leur premier opus qui les a révélés en 1995, et son successeur « Apocalyptic Revelation », mêlant violence, lourdeur et atmosphère sombre. J’avoue ne plus du tout avoir suivi leurs productions depuis, le Death n’étant pas mon style de prédilection.

Avec un jeu de scène à l’image de leur musique, c’est-à-dire sans fioritures, Krisiun va nous interpréter ce soir onze titres de leur répertoire pendant environ une heure. Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, peu de morceaux du dernier album apparaissent dans la setlist : seulement deux (« Scars of the hatred » et « Ways of barbarism »). Le groupe a en effet opté pour une revue générale de leur discographie, avec une part belle réservée aux vieilles compositions, pour mon grand plaisir. Malgré un son qui aurait pu être meilleur, le trio composé de trois frères va délivrer un show carré et percutant, les membres ne semblant absolument pas fatigués par leur tournée. En témoignent les performances de chacun, que ce soit le batteur, et surtout le guitariste Moyses Kolesne, qui va rendre une copie parfaite, maniant le manche avec une maîtrise impressionnante. On notera l’hommage à Lemmy avec une reprise de Motörhead Ace of Spades »), également très convaincante, à en croire le répondant du public. Une assez bonne entrée en matière.

Setlist :
Kings of killing
Combustion inferno
Scars of the hatred
Conquerors of armageddon
Ways of barbarism
Vengeance's revelation
Descending abomination
Apocalyptic victory
Blood of lions
Ace of spades (Motörhead cover)
Black force domain

 

Dark Funeral

Il y a toujours une part de nostalgie quand on évoque Dark Funeral, puisqu’il fut l’un des tous premiers groupes qui m’ont fait découvrir le Black Metal, il y a quinze ans, avec la sortie de « Diabolis Interium ». Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et force est de constater que c’était aussi, selon moi, leur dernier bon album, derrière « Vobiscum Satanas », véritable référence en la matière. Depuis, le combo peine à me convaincre, proposant des opus pas forcément mauvais -loin de là- mais passables, y compris le dernier-né « Where Shadows Forever Reign », pourtant salué par la critique, mais qui ne ranime pas la flamme d’antan pour ce qui me concerne. De la formation originelle ne reste aujourd’hui plus que le guitariste Lord Ahriman et le retrait d’Emperor Magus Caligula, leur vocaliste emblématique, y est sans doute pour quelque chose, trouvant son remplaçant peu charismatique, un peu faible et surtout quelconque au niveau du timbre, d’après ce que j’ai pu entendre sur le dernier opus et les quelques vidéos live sur Internet. Bref, c’est ce soir la deuxième fois que je vois ces joyeux lurons, la précédente remonte en 2010 au Brise Glace d’Annecy, dont je ne garde pas un super souvenir, tant le son était proche de la bouillie.

Durant la demi-heure d’entracte entre les deux formations, la scène s’est enrichie de moult ferraillerie à la gloire de Satan, avec deux grands pentagrammes et croix inversées, des bougies, un backdrop géant (et magnifique). L’ambiance est posée. C’est sur « Unchain my soul » que le groupe lance les hostilités, dans leurs désormais célèbres armures. Ce morceau se révèle juste parfait pour introduire le show avec son atmosphère solennelle et conquérante. Dark Funeral va rapidement effacer cette appréhension que je gardais au fond de moi : d’une part le rendu scénique n’est pas si ridicule que certains le prétendent (même si ne soyons pas dupes, il y a un gros côté théâtral) et d’autre part je trouve la performance du nouveau chanteur Heljarmadr assez convaincante, en termes de puissance vocale, d’aura dégagée et de présence. Autre point positif, le son est relativement bon, permettant de profiter des différents morceaux proposés durant l’heure et demie du show, Dark Funeral n’épargnant aucun de leur six albums studio, piochant dans le récent et dans le vieux. Dans l’ensemble la setlist fut pertinente, même si j’aurais bien remplacé certains titres par d’autres, je pense notamment à « Vobiscum Satanas », « An Apprentice of Satan » ou « The end of Human Race », grands absents de la soirée à mon sens.
Pour autant, Dark Funeral a délivré ce soir une excellente prestation. Je me suis même étonné à headbanguer à de nombreuses reprises, le poing en l’air, chose suffisamment rare pour le signaler !

Setlist :
Unchain My Soul
666 Voices Inside
The Dawn No More Rises
The Arrival of Satan's Empire
Stigmata
As I Ascend
The Eternal Eclipse
Ravenna Strigoi Mortii
Shadows Over Transylvania
As One We Shall Conquer
Goddess of Sodomy
Thy Legions Come
My Funeral
Nail Them to the Cross
Atrum Regina
Where Shadows Forever Reign

 

Revivez une partie de la soirée avec pas moins de 8 vidéos :

Merci aux groupes et à l’organisateur Mediatone pour cet événement !

Photos