Pyrenean Warriors Open Air 2016
Site de Juhègues - Torreilles
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Panzerbrume : Ca fait un moment qu'on vous parle régulièrement du Pyrenean Warriors Open Air, ce jeune festival de Heavy Metal au sens le plus pur du terme se déroulant à Torreilles, petit village des Pyrénées-Orientales. Après une première édition fort réussie au lineup particulièrement alléchant (voir ci-dessous), l'équipe organisatrice a remis le couvert le week-end dernier, pour cette seconde année de Hard !
Nous nous sommes donc rendus ce 10 septembre 2016 en terre catalane pour couvrir l'événement (sauf notre grand chef Nostalmaniac, puni par son covoiturage) !
J'avais eu d'excellents échos de la première édition, certains potes n'hésitant pas à qualifier le PWOA de "meilleur fest d'Europe". Mouais, pour une première fois, ça paraît un peu gros quand même, mais ça vend quand même un peu de rêve ! En tout cas, l'affiche est sacrément sexy ! Entre le Hard Rock bien cool des copains d'Electric Shock, un set allongé d'ADX par rapport au Fall of Summer, le premier show français d'Ostrogoth et les légendaires Manilla Road en têtes d'affiche, ça promet une journée de rêve, d'autant que les autres groupes que je n'ai pas cités ne sont pas en reste non plus !
J'arrive donc le vendredi soir après un périple d'un peu plus de treize heures de voiture (Brest, snif), pour rejoindre Sleap, déjà présent sur le site du fest. Le camping est relativement vide, et on se pose donc tranquillement pour quelques rafraîchissements en contemplant la partie de pétanque se déroulant sur le parking. Ah, le Sud ! C'est le premier contact avec Torreilles pour moi, n'ayant pas pu venir l'an passé. Je découvre donc avec joie que tout le camping est couvert de sapins, offrant une ombre qui nous sera grandement salvatrice pour le lendemain !
Oui, il fait jour sur la photo, oui c'est un faux raccord temporel, mais bon, on voit quand même vachement mieux, non ?
Les concerts commençant à 14h, je profite de ma matinée du samedi pour partir en quête d'un café au bourg de Torreilles. Le site de Juhègues, où se déroule le festival, est un peu excentré par rapport à la commune, et est entouré de nombreux champs de vignes, d'où on peut apercevoir les montagnes. Quelques cinq kilomètres dans l'autre sens, la mer Méditerranée et son eau à plus de 15 degrés ! Décidément, cet endroit a pas mal de choses pour lui !
A 13h, le site ouvre, nous laissant le temps d'aller récupérer les pass (j'en profite pour remercier les personnes à l'accueil, qui ont gentiment remplacé mon pass perdu car l'attache fermait mal) et de découvrir le lieu où se tiendront les concerts. La scène est de taille moyenne, juste idéale pour laisser aux groupes la place de jouer tout en conservant une certaine intimité avec le public. Sur la gauche, un bar, ainsi qu'un espace merch où je trouverai quelques perles chez Infernö Records, Under Siege Records et Triumph of Death. Plus loin, quelques stands pour se sustenter, avec notamment des produits régionaux, comme des escargots à la plancha vraiment bons et servis avec un ver de vin du coin ! Quelques toilettes, un peu d'ombre et des tables et bancs complètent la scène, le seul grand absent étant hélas un point d'eau potable.
Allez, j'arrête de blablater, les concerts démarrent et le son est déjà trop parfait pour en rater une miette !
Electric Shock
14h00
Sleap : Bien que je passe la moitié de mes festivals avec les Grenoblois d’Electric Shock, je n’avais encore jamais pu les voir sur scène jusqu’à présent. C’est donc pour moi le groupe d’ouverture parfait.
Et c’est devant un parterre encore très clairsemé que les Dauphinean Warriors débutent leur set. Mais en plus des fans de la première heure déjà à fond, de nombreux curieux ne tardent pas à entrer sur le petit site du festival. Le Hard’n’Heavy des Grenoblois fait mouche malgré quelques problèmes de son. Fort d’un EP sorti cette année (s’étant déjà très bien vendu au passage), le groupe nous interprète un bon nombre de nouveaux titres. Parmi eux les déjà classiques Dressed to Kill et Heavy Metal Resistance qui constituent deux des moments forts du concert. Le troisième étant pour moi la fameuse reprise Nice Boys de Rose Tatoo en milieu de set. Les poings se lèvent, les têtes remuent encore plus et certains inconditionnels lancent même un début de pit.
Sur scène, le quintette pète le feu. Un batteur tout sourire, une paire de guitaristes qui ne cesse de se déplacer sur scène et un bassiste qui groove tout autant que ses lignes de basse. Mais celui qui accapare évidemment l’attention de tous est Antoine. En plus de sa carrure et de sa voix impressionnante, le chanteur est un véritable showman. Il harangue la foule à coups de ‘‘hey ! hey ! hey !’’, fait chanter le public sur pas mal de refrains et descends même au niveau des barrières pour se mêler à la foule. Autant pour l’ambiance des shows que pour la musique, j’ai maintenant la confirmation qu’Electric Shock est l’un des groupes les plus prometteurs de cette nouvelle scène Heavy française. À surveiller de près !
Panzerbrume : Ah ! Ca faisait trop longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de voir Electric Shock ! La dernière fois, c'était dans un coin de hangar en banlieue quimperoise ce début d'année, et c'était déjà sacrément impressionnant étant donné les conditions sonores du lieu. Là, le PWOA fait très fort en réussissant dès le premier groupe à fournir un son de qualité, permettant de facilement discerner la totalité des instruments (sauf quand l'alimentation d'une des pédales du guitariste a commencé à merder) ainsi que le chant propre et puissant du sieur Antoine Volat.
Depuis la barrière, facilement accessible en ce début d'après-midi, c'est le grand show. Les instrumentistes vont prêcher le Hard d'un bout à l'autre de la scène, et le frontman vient régulièrement haranguer la foule, passant d'une avancée de la scène à l'autre pour déclencher des olas, largement suivies par le public ! Niveau setlist, bien des surprises, même pour ceux ayant le récent EP du groupe : aux très bons Dressed to Kill et Play It Rock N' Roll s'ajoutent un morceau de la démo du groupe, ainsi que deux excellentes covers : Nice Boys, déjà évoquée par Sleap, et une version plus rythmée de Bite the Bullet, des Suédois Bullet.
Allez, histoire de ne pas dire que tout était parfait (sauf toi, Laurent Buk, change ton alim pour avoir ce titre), le seul petit truc que j'aurais changé dans le concert est la position de Heavy Metal Resistance dans la setlist, qui pour moi aurait dû clore le show tant le morceau est fédérateur. En tout cas, je rejoins Sleap quand il vous dit de surveiller Electric Shock de près. C'est déjà excellent sur album, mais ça prend une toute autre dimension en live !
Bon, j'ai pris quelques photos pour vous montrer, mais je suis loin d'être un pro ! Allez sur la page du PWOA pour des clichés bien plus réussis !
Horacle
15:00
Sleap : J’avais déjà jeté une oreille sur le premier full-length d’Horacle paru l’an dernier, mais je dois admettre ne pas avoir creusé plus que ça. Et en arrivant sur le site, je constate que leur musique est beaucoup moins Speed Metal que dans mes épars souvenirs. Le style des Belges tend tout de même parfois vers le Speed, mais les compositions restent foncièrement Heavy Metal. La voix du frontman Terry est impressionnante sur certains passages hauts perchés et les riffs restent assez entrainants. La setlist est constituée en grande partie de titres de l’unique album du groupe, avec notamment le Maidenesque No Resistance mais également Signs of the Beast, King Slayer ou un final sur The Hounds. J’avoue que je n’aurais pas dit non à une grosse dose de Speed Metal bien véloce pour me remettre en jambe, mais ce set d’Horacle passe tout de même très bien.
Panzerbrume : C'est accompagné d'une bonne boîte d'escargots locaux que je m'installe à proximité de la scène pour y découvrir les Franco-Belges de Horacle. Je n'avais écouté que brièvement le groupe à l'annonce de leur présence à l'affiche du PWOA, et c'est donc la découverte pour moi. Et une bonne découverte, en plus ! Direct, on sent l'inspiration Iron Maiden qui transparaît dans les compos du groupe, tant musicalement avec ce jeu de batterie très typé et ces solos de gratte bien catchy, que vocalement, avec un Terry Fire au timbre de voix à s'y méprendre ! Sans être particulièrement marquantes, les compos sont vraiment efficaces en live, et il n'y a pas grand chose à jeter de ce show d'Horacle.
HI-GH
16:00
Panzerbrume : C'est au tour des Italiens de HI-GH de fouler les planches de Torreilles. Pour rappel, le groupe avait été annoncé suite au désistement des Irlandais de Terminus en mars dernier. J'aimerais vous en parler plus, mais la chaleur a eu raison de moi en ce milieu d'après-midi. De loin, ça avait l'air bien pourtant :(
Iron Curtain
17:05
Sleap : La voilà cette première dose de Speed tant attendue (et je parle toujours de musique hein) ! Les Espagnols de Iron Curtain sont l’incarnation de tout ce dont j’ai besoin en ce milieu d’après-midi. Du D-beat et de la double grosse caisse à foison, du riffing incisif, des soli endiablés, de l’alcool, des ray-bans et de l’accent latino !
En plus d’avoir un capital sympathie extrêmement élevé, le quatuor de Murcia enflamme tout autant l’auditeur en live que sur disque. Le set met l’accent sur le second album Jaguar Spirit avec entre autres Satan’s Race ou le tubesque Heavy Metal Nation joué en clôture. Mais je dois dire que les titres extraits du prochain album ou encore le récent Outlaw sont tout aussi efficaces. Malgré la chaleur étouffante de cette fin d’après-midi, je passe un excellent moment devant Iron Curtain. « Pacto con el Metal !!! »
Panzerbrume : Assez difficile de passer à côté des énormes paravents oranges Jaguar Spirit sur les côtés de la scène ! Comme l'expliquait Sleap, l'album sera en effet pas mal mis en avant sur la setlist, mais on a aussi droit à des morceaux plus vieux, comme Black Fist, tiré du premier album, dont les toukatoukas créent une ambiance de fête dans le public. Quelques petites pointes d'humour pour aller avec le tout (Merci beaucoup ! Merci Ful Fate !), et Iron Curtain aura livré un excellent show, parvenant à sortir de sa torpeur un public un peu endormi par la chaleur !
Ostrogoth
18:25
Sleap : C’est maintenant que l’on attaque le gros de l’affiche. Les 4 derniers groupes du festival sont en effet des pointures dans leurs genres et pays respectifs. Et l’enchainement commence avec les légendes flamandes d’Ostrogoth. Fier représentant de la foisonnante scène belge des 80’s, le désormais quintette ne semble pas très attendu au vu du peu de monde devant la scène. Mais heureusement, cela ne tarde pas à évoluer. Nombre de fans du combo affluent au fil des morceaux pour chanter les paroles le poing levé.
Les deux premiers albums sont bien représentés avec entre autres Too Hot, Love in the Streets ou le classique Queen of Desire. Et le nouveau vocaliste s’en sort d’ailleurs très bien. Bien que beaucoup plus aiguë que celle de Marc de Brauwer, la voix de Josey Hindrix est très juste et puissante. Le frontman sait également comment tenir la foule dans sa poche avec une bonne présence scénique et divers accessoires à l’effigie du logo du groupe (veste, pied de micro, drapeau, etc). Je suis également très content de voir l’impressionnant Mario Pauwels derrière les fûts. Bien que son jeu ne soit pas des plus fouillés, c’est un plaisir de le voir encore aux commandes de son groupe depuis 1980 ! En revanche, la paire de guitaristes solistes nous en met plein la vue. Leurs nombreux échanges de soli sont extrêmement maitrisés et fluides, et le tout avec le sourire, s’il vous plait. Le groupe a vraiment l’air de s’éclater sur scène pour sa toute première date française (il était temps) !
Pour mon plus grand plaisir, le premier EP Full Moon’s Eyes est joué en intégralité ce soir, avec évidemment le titre éponyme en clôture de set (durant lequel le chanteur descendra aux barrières pour faire chanter le public). Bien que ce ne soit pas mon concert préféré de la journée, Ostrogoth nous aura offert un pur moment de Heavy Metal, c’est indéniable !
Panzerbrume : Aussi incroyable que ça puisse paraître, c'est à présent le moment du tout premier show français d'Ostrogoth en pourtant plus de 30 ans de carrière ! Je n'avais pas souvenir que la Belgique soit si loin que ça pourtant !
J'avais un peu peur que le groupe axe sa setlist sur ses enregistrements récents, ayant été assez peu convaincu par l'EP Last Tribe Standing. Hormis un Clouds en début de set qui ne me convainc pas non plus en live, les peurs se dissipent très vite : c'est l'enchaînement des tubes ! Too Hot, Samourai, Rock Fever, et j'en passe, pour finalement arriver sur un Queen of Desire magistral qui efface les quelques doutes qui me restaient quand à la voix du chanteur qui n'avait pas encore réussi à m'accrocher complètement. Les compos sont parfaitement maîtrisées, et Ostrogoth transpire ce côté old-school que j'adore chez les groupe de Heavy des 80's, poussant le côté kitsch jusqu'au drapeau arborant le logo du groupe, que Josey Hindrix viendra brandir un peu maladroitement au dessus du public ! Hélas, pas de Love Can Wait, mais un Full Moon's Eyes en fin de set qui ravive l'intégralité des festivaliers quand le chanteur vient terminer le concert dans la fosse au contact du public.
Finalement, Ostrogoth a exactement su donner ce à quoi je m'attendais : un très bon concert au feeling Heavy 80's, avec des morceaux exceptionnels mais aussi quelques-uns me touchant moins.
Metal Inquistor
19:45
Sleap : C’est maintenant au tour de l’Allemagne d’être à l’honneur aujourd’hui. Ni un pionnier du genre ni un jeune groupe prometteur, Metal Inquisitor est néanmoins une valeur sure de la scène Heavy allemande des années 2000. Piochant autant dans la NWOBHM que dans le Speed Metal, le quintette de Koblenz s’est forgé une solide réputation dans la scène Heavy européenne.
En voyant le petit peuple agglutiné devant les barrières lors de l’intro de Doomsday for the Heretic, le groupe semble attendu par nombre de festivaliers, ça fait plaisir à voir. Je constate d’ailleurs avec joie qu’une grande partie de la setlist va être consacrée à l’album susnommé. En plus du titre éponyme, nous avons droit à Restricted Agony, Legion of Grey, Infamia, au Running Wildesque Thane of Cowder ainsi qu’un pur rappel sur Star Chaser en fin de set ! Je suis aux anges. Le troisième effort Unconditional Absolution est un peu passé à la trappe ce soir, mais nous avons heureusement droit aux trois premiers titres du premier méfait The Apparition. Exquis !
Bien qu’ils semblent un peu moins enjoués que d’autres, les musiciens passent tout de même un bon moment sur scène. Le frontman El Rojo affiche un sourire jusqu’aux oreilles et fait même un peu d’humour entre les morceaux. Et malgré ses petites remarques concernant ses cheveux longs partis trop tôt, je dois dire qu’il possède une prestance bien plus particulière avec son crâne chauve. Les rythmiques galopantes soutenant le riffing typique de Blumi (officiant également dans la version allemande de Metalucifer) font remuer les têtes d’absolument tout le monde. Le groupe bénéficie en plus du parfait horaire de coucher de soleil pour une immersion encore plus totale. Bien que Manilla Road soit sur le point de tout exploser en fin de soirée, je crois que mon concert favori du festival restera Metal Inquisitor. Quel pied !
Panzerbrume : C'est parti pour l'une de mes plus grosses attentes du festival ! Et que ça attaque fort ! Direct, les Allemands ouvrent par l'excellent Doomsday For The Heretic, morceau titre du second album au riff principal ultra catchy, et l'énergie qui se dégage ne décroîtra pas de tout le concert. Le groupe enchaîne les tubes : Legion of Grey, Thrane of Cowder, Take Revenge... et entrecoupe tout ça de quelques blagues, Zombie Driver étant l'occasion pour Robert Zerwas de gueuler sur les vieux qui ne roulent pas vite et le font chier quand il fait de la moto.
Les musiciens, un peu statiques, sont assez vite éclipsés devant le charisme du frontman qui n'arrêtera pas de sauter dans tous les sens d'un bout à l'autre du concert dans une bonne humeur ultra communicative, le sourire occupant la majeure partie de son visage ! Et la voix du bougre n'a pas grand chose à envier aux albums. Musicalement aussi, c'est carré, le tout soutenu par un son toujours aussi propre.
Du coup, c'est la fête d'un bout à l'autre du concert, et Metal Inquisitor aura sans difficultés conquis l'intégralité du public, avec ce qui restera pour moi le meilleur concert de la journée après les grands patrons de Manilla Road !
ADX
21:20
Sleap : Après la déception de mon premier show d’ADX la semaine dernière, cette date au PWOA avait tout pour rattraper le coup. Un concert en festival français de Heavy Metal accueillant un public de passionnés, une bonne qualité de son, un créneau en quasi-tête d’affiche avec un set de plus d’une heure, bref, les conditions parfaites. Verdict… ?
Eh bien pour ma part, c’est un grand oui ! Bien plus en forme que la fois précédente, les Parisiens vont donner le meilleur d’eux même pendant 1h10 devant un public qui le leur rendra plus que bien. Et même si la voix de Phil n’est plus aussi puissante et aiguë qu’auparavant, je suis très heureux d’enfin entendre plusieurs de mes titres préférés du groupe en live. De plus, l’audience semble vraiment acquise à la cause du groupe et scande toutes les paroles des morceaux joués. Pour mon plus grand plaisir, trois titres d’Exécution sont interprétés ce soir, dont un Étranger qui rend dément le public des premiers rangs (j’aurais bien aimé entendre Prière de Satan ou Prisonnier de la Nuit mais on ne peut pas tout avoir). L’accent est en revanche mis sur Suprématie avec Notre Dame de Paris, l’énorme titre éponyme mais également les plus rares Brocéliande et L’Ordre Sacré. Un régal ! Et je dois dire que, même si je les trouve en deçà, les morceaux des albums plus récents passent assez bien ce soir. Mon seul regret concerne La Terreur, cruellement laissé de côté alors que l’album fête cette année ses 30 ans. Et le très bon Mémoire de l’Éternel ne suffira malheureusement pas à combler ce manque. Mais au-delà de ça, je prends vraiment plaisir à revoir ADX dans des conditions pareilles. Un son bien plus correct qu’au Fall of Summer, des musiciens qui semblent prendre leur pied sur scène (mention spéciale au batteur qui arbore différents couvre-chefs selon les titres joués), et un public de 7 à 77 ans aux anges. Même si je ne me remets toujours pas de la claque Metal Inquisitor, je passe un très bon moment devant les vétérans du Speed Metal français ce soir.
Panzerbrume : J'appréhendais un peu ce concert d'ADX, ayant raté le combo parisien la semaine précédente à cause d'un périph trop réticent à mon arrivée sur Torcy, et n'ayant eu que des échos négatifs de leur prestation, principalement concernant la setlist, n'intégrant que peu de morceaux des premiers albums. Bon, avec plus d'une heure de set à ce PWOA, et vu l'esprit old-school du festival, j'espère intérieurement que le groupe aura fait un effort sur ce plan ! Et en effet, pas moins de trois morceaux d'Exécution, tout autant de Suprématie, et quelques autres compos plus récentes par-ci par-là, vraiment pas de quoi se plaindre ! Et pour mettre en avant tout ça, le PWOA a trouvé le moyen d'améliorer encore un son qui était pourtant déjà irréprochable ! Les compos d'ADX prennent une de ces patates, et prennent directement aux tripes, soutenues par des musiciens à fond du début à la fin du show. Et côté public, c'est un peu le karaoké tant tout le monde chante avec Phil Grélaud.
Bon, il va falloir quand même parler un peu de ce dernier. L'autre reproche fait à ADX au Fall of Summer était la voix du frontman. Et en effet, si je n'ai rien à redire sur la setlist, là c'est assez difficile d'adhérer. Exit la voix aiguë des albums, là on est finalement plus proche d'une parodie d'Elvis Presley que de ce qu'a pu être le chanteur dans ses grandes années. Ca me fait mal au cœur de devoir dire ça, mais c'était le réel point noir du concert, pourtant excellent !
Manilla Road
23:00
Sleap : Que dire, que dire… Manilla Road fait partie de ces groupes qui mettent tout le monde d’accord en live. Que l’on soit un fan invétéré de Heavy ou un auditeur un peu moins aguerri, les Américains fédèrent absolument tout le monde. Et lorsqu’ils jouent en tête d’affiche dans un festival de passionnés du genre tel que le PWOA pendant près d’une heure et demie, ça ne peut qu’être la perfection absolue.
Le tout commence avec une doublette Masque of the Red Death / Death by the Hammer, étonnamment jouée en ouverture. Génial ! La foule est d’ores et déjà en transe. Puis c’est un enchainement de classiques des trois ‘‘grands’’ albums avec les habituels mais ultimes Road of Kings / Witches Brew, Divine Victim / Hammer of the Witches ou encore Crystal Logic / Necropolis en fin de set. En plus de rester d’une humilité et d’une sympathie extraordinaires (autant sur scène qu’en dehors), les Kansasais savent ce qu’attend leur public. La durée supplémentaire de ce set leur permet donc de renchérir avec des morceaux plus rares de la grande époque tels que Mystification, The Ram, The Ninth Wave ou encore Cage of Mirrors ! Tantôt expéditifs et entrainants, tantôt sombres et mélancoliques, tous les titres joués ce soir sont d’une beauté et d’une puissance émotionnelle incroyables.
Bryan Patrick a un jeu de scène très serein tout en gardant une petite lueur malicieuse dans le regard, témoignant d’une véritable complicité avec le public. Ai-je vraiment besoin d’évoquer Mark Shelton et son jeu aussi technique qu’empreint de pur feeling ? Je note en revanche l’excellent jeu de batterie de Neudi, malheureusement trop peu mentionné. Le splendide set se termine en apothéose sur le terrible Flaming Metal Systems d’ordinaire joué en ouverture. Magnifique ! Ce show n’égalera pas mon tout premier concert de Manilla Road (d’environ 1h45 !), mais il se hisse aisément parmi les meilleurs du genre cette année. Chapeau !
Panzerbrume : Après avoir croisé une bonne quinzaine de fois Mark Shelton et ses acolytes dans le public au cours de la journée, c'est le tour des légendes du Heavy de monter sur scène pour une heure et demie de tubes, car il n'y aura pour ainsi dire que ça pendant tout le concert (bon, ok, dans la discographie du groupe aussi) !
Le quatuor attaque directement par sa petite blague habituelle : l'enchaînement (sans pause) Masque of the Red Death / Death by the Hammer / Hammer of the Witches / Witches Brew, que l'on pourrait simplifier en Masque of the Red Death by the Hammer of the Witches Brew. Pas besoin d'expliquer que tout le public est à fond du début à la fin et chante l'intégralité des paroles, accompagnant tantôt Mark The Shark ou Hellroadie ! Ce dernier fait un peu de teasing en milieu de set pour dire que les fans de Crystal Logic devront attendre un peu. Et l'attente sera récompensée au-delà de tout ce que j'aurais pu imaginer : un petit The Riddle Master quelques instants plus tard, mais surtout pas moins de quatre morceaux d'affilée en fin de set, pour terminer le fest sur The Ram / Crystal Logic / Necropolis, et surtout Flaming Metal Systems en rappel, qui a bien plus sa place là qu'en intro, comme ça a pu être le cas au Fall of Summer ! Pour le reste, Cage of Mirrors est juste magnifique, et Road of Kings / Divine Victim, il n'y a pas vraiment besoin de détailler les tueries que ça a été, et je passe un paquet d'autres merveilles !
Comme la semaine précédente, le tout est joué avec une passion réelle et difficilement égalable ! Les musiciens prennent autant leur pied que le public, et viendront boire quelques bières avec les fans par la suite. Légendes, certes, mais humbles avant tout ! Manilla Road aura donc encore une fois tout détruit sur son passage, à commencer par le peu de motivation que j'aurais pu avoir à l'idée de rentrer chez moi le lendemain. Le temps va être long avant de reprendre une si grande leçon de Heavy Metal !
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Panzerbrume : Et voilà, c'est ainsi que la saison de festivals s'achève pour moi, de la plus belle des manières possibles, par un festival au-delà de toutes mes espérances. Je tiens tout d'abord à remercier l'organisation d'avoir mis en place un tel événement ! Vous êtes de vrais maniaques, soutenus par une petite armée de "benevils" extrêmement sympathiques, et vous avez tous fait un boulot exemplaire, tant sur l'affiche proposée que sur l'organisation sur place et sur la qualité du son !
Le PWOA est un super événement, porté par des passionnés, attirant un public de passionnés avec une affiche de fous. Pour moi, les grandes claques de cette journée resteront Electric Shock, Metal Inquisitor et bien évidemment Manilla Road, mais il n'y avait absolument rien à jeter dans les autres groupes non plus !
En conclusion, pour revenir à ce qu'on m'avait dit du fest, je ne sais pas si c'est vraiment le "meilleur fest d'Europe", mais c'est clairement celui que j'ai le plus aimé dans tous ceux que j'ai pu faire ! A l'année prochaine !