Motocultor Festival 2016 - Jour 1
Site de Kerboulard - Saint-Nolff
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Dolorès : Les 19, 20 et 21 août 2016, le Motocultor proposait sa neuvième édition, toujours en terres morbihannaises, et toujours à Saint-Nolff sur le site de Kerboulard depuis quelques années déjà, après avoir connu d’autres sites. C’était, pour ma part, la cinquième fois que je me rendais au festival, assidue depuis 2012. Il faut avouer que le point qui revenait toujours sur le tapis comme étant le défaut du festival, depuis tout ce temps, c’était les soucis d’organisation, de manière générale. Beaucoup d’attente (l’an dernier pour entrer sur le camping, ou encore pour rentrer sur le site en 2012 sous une canicule et sans point d’eau, l’attente générale aux points restauration, l’attente pour chaque passage aux fouilles…), à ajouter à tous les autres petits détails qu’on a pu pointer du doigt sur le moment mais vite oublier finalement. Selon moi, le Motocultor a toujours voulu prendre de l’ampleur trop vite, on l’a vu avec l’ajout, l’an dernier, de la troisième scène, sans pour autant régler des soucis plus généraux et essentiels au bon déroulement du festival.
L’organisation s’était engagée à revenir sur ces points cette année, de manière sérieuse, tout en modifiant en parallèle le plan du site, sa taille et sa structure. Et on ne peut pas nier qu’un grand pas en avant a été fait ! A mon arrivée sur le festival, j’ai très peu attendu pour obtenir mon pass et entrer sur le camping (une vingtaine de minutes, rien comparé à avant), les passages à la fouille étaient mieux gérés avec une sécurité compétente, sympathique et efficace. Le camping est plus grand, et avec lui, le bar camping qui bénéficie d’une véritable tente surmontée de guirlandes lumineuses colorées, histoire de pouvoir véritablement s’abriter en cas de pluie ou de canicule, ce qui n’était pas le cas avant. A noter que si l'ambiance, d'habitude globalement beauf/"apéro lol", qui est particulièrement présente au Motocultor, l'était beaucoup moins cette année, je n'ai jamais autant entendu de remarques sexistes par contre. Entre les 15 "hey poulette" par jour quand tu passes devant la même tonnelle de mecs qui n'ont visiblement pas compris à quel point c'était énervant, les "tu montres tes seins ? allez !", et compagnie... D'habitude c'est pas autant, pas aussi fréquemment, pas aussi insultant. Dommage, car sinon le reste du public ne m'a pas autant gênée que les années précédentes.
L’agrandissement du camping a néanmoins entraîné plusieurs changements sur le site : le parking a été déplacé à environ 800m, ce qui fait une petite trotte pour les festivaliers qui n’ont pas accès au parking PMR / camions. Cela décale aussi l’entrée du site du festival en lui-même.
Néanmoins, celui-ci est beaucoup plus grand, les deux plus grosses scènes (Dave Mustage & Massey Ferguscène) sont coiffées de grands chapiteaux protégeant du soleil, de la pluie, et aussi des lumières foireuses pour les photographes… La Supositor Stage, située à l’écart dans un petit coin entouré d’arbres au fond du site, devait être orientée de manière à ce qu’elle ne soit pas exposée aux vents forts, je ne sais pas le pourquoi du comment ça n’a pas été le cas puisqu’on se prenait relativement souvent des rafales dans tous les sens et de la pluie (évidemment puisque non couverte, mais jusque sur la scène dans le sens des musiciens). Elle a tout de même l’avantage d’être légèrement en pente, ce qui permet de retrouver l’avantage qu’avait l’ancienne disposition du site, de pouvoir s’asseoir un peu loin et de voir la scène, s’il n’y a pas trop de monde.
Dans les véritables points négatifs, on notera l’absence de running order imprimé, à la suite d’un problème avec le prestataire qui devait s’en charger. Le festival avait alors annoncé qu’il serait affiché en grand format à différents points du site pour pouvoir y avoir accès tout de même, je n’ai pas souvenir d’en avoir vu, si ce n’est les journaux du coin posés sur le comptoir du bar camping avec quelques erreurs dans le RO…
Concernant les points essentiels, c’est-à-dire toilettes, nourriture et boisson, une grande majorité de festivaliers, dont je fais partie, n’a eu rien à redire. Le festival comme le camping étaient équipés de toilettes sèches durant la journée, à peu près constamment propres, et le camping disposait de toilettes lambda en continu (et notamment pour la nuit, donc) assez propres également selon les heures. Mais surtout, les deux étaient en nombre largement suffisant, et j’ai rarement attendu plus de 5 minutes pour m’y rendre : un énorme point bonus quand on est une demoiselle en festival…
Niveau nourriture, je n’ai pas énormément consommé sur place mais il faut dire que c’était beaucoup mieux organisé, je n’ai pas attendu très longtemps non plus. Si les options, niveau régime alimentaire ou prix, sont plus variées, elles auraient tout de même mérité encore un peu d’amélioration. Je pense notamment au fait que ça reste autour des habituels pain-chipo, galette jambon-emmental, frites… Il n’y avait que la galette vegan qui changeait un peu, et les prix restent toujours légèrement au-dessus de la limite du « prix correct » selon moi, pour le rapport qualité/prix/estomac rempli. Heureusement qu’il y avait l’option croque-monsieur, à un seul ticket (2,50€), seul choix peu cher qui remplissait l’estomac, même si les chèvre-miel ont été bien dévalisés.
Au niveau des boissons, peu de choses à dire, je trouve cela correct de proposer plusieurs bières (blonde, ambrée) et du cidre à 2,50 le demi, et 5 la pinte. Notons juste l’indisponibilité de gobelets de pinte à partir du premier jour et la rapide pénurie d’hydromel, ou encore les affiches qui annonçaient la possibilité de commander de l’hypocras alors qu’à chaque bar où j’en ai demandé, ils n’en avaient pas.
Le plus gros point positif aura été, pour moi, le déroulement des concerts. A part sur la petite scène non couverte, qui a connu quelques exceptions, le son était globalement bon, voire très bon. Le running order a été encore une fois vu pour que les déplacements soient pris en compte, avec 5 à 10 minutes de battement entre chaque show pour que cela ne s’enchaîne pas trop vite, évitant aussi les changements d’ambiance trop brutaux.
Globalement, que cela soit entre les concerts, sur le site, les stands, ou le camping, l’atmosphère générale était beaucoup plus tranquille, avec plus d’espace, des bénévoles moins nerveux et angoissés, une impression de pouvoir mieux profiter de son temps sans courir partout ou perdre patience. La seule source de véritables problèmes aura été la météo bretonne, assez lunatique, avec des phases longues ou courtes de déluge alternant avec un grand soleil ou quelques nuages, et des nuits glaciales…
C’est sous une averse sans fin que débute la première journée de ce weekend…
T.A.N.K
Dave Mustage
12h45 > 13h25
Panzerbrume : Eh bien, c'est mon quatrième Motocultor, et je dois dire que contrairement aux années précédentes, il n'y a pas grand chose à redire niveau organisation ! Pour en arriver à penser que le seul point noir du fest est l'absence de pancartes indiquant les noms des chapiteaux, c'est que le Motocultor est enfin passé dans la catégorie pro ! Mais passons aux concerts, Dolorès vous en a déjà dit beaucoup à ce sujet-là !
C'est sous une pluie battante (triste quand on sait qu'à Brest, il a fait beau tout le week-end) que je prends mon courage à deux mains pour voir le premier groupe du fest : les Français de T.A.N.K (Think of A New Kind). Je découvre donc le son d'une Dave Mustage couverte pour la première fois, et je dois dire que c'est propre. Pas encore parfait, notamment au niveau du chant clair un peu faible en volume, mais pour un show d'ouverture de fest, on pouvait difficilement espérer mieux !
J'arrive donc en milieu de set, pour le tout premier wall of death du festival, dans lequel se ruent d'ores et déjà une petite centaine de festivaliers motivés. Sans être particulièrement ma came, je trouve que les compos sont assez efficaces, ce qui est à mon sens le point à ne pas rater dans tout groupe de Death/Thrash. Le jeu de cymbales inter-moshparts du batteur remplaçant est assez sympa, et le chanteur communique beaucoup avec le public, qui répond allègrement quand on lui demande de chanter. Bref, T.A.N.K a su donner au public tout ce qu'on pouvait attendre pour bien commencer le fest, et quitte la scène sur le thème de Game of Thrones et sous les applaudissement des festivaliers présents !
S.A.D.E : Ce sont les Parisiens de Think Of A New Kind (T.A.N.K donc) qui ont l’honneur d’ouvrir cette édition 2016 du Motocultor. Loin d’être un fin connaisseur du groupe, je les ai suivis de loin après les avoir vus remporter un tremplin sur Lyon il y a quelques années de cela.
Tapant dans le deathcore/metalcore, T.A.N.K a l’énergie nécessaire pour réveiller les festivaliers un peu sonnés par cette première matinée grisâtre et pluvieuse. Les morceaux délivrés par le groupe sont bien exécutés, malgré le fait qu’un batteur remplaçant se trouve derrière les fûts. Bien moins amateur de deathcore que lorsque je les avais vus à Lyon, le set des T.A.N.K me semble un peu fade, même si efficace. Les voix claires pêchent vraiment, n’apportant qu’un côté un peu mièvre et pas l’aspect catchy qui peut se dégager d’un chant clair bien foutu. Reste que le groupe s’éclate bien sur la Dave Mustage, les gars sont suffisamment à l’aise pour aller taquiner le public et le mettre en branle. T.A.N.K offre un concert d’ouverture correct, comme souvent loin d’être inoubliable mais idéal pour s’échauffer les cervicales.
Furia
Supositor Stage
13h35 > 14h15
Dolorès : J’arrive pour les 20 dernières secondes, déçue de les voir poser leurs instruments alors que je me place à peine devant la petite scène non-couverte, après avoir attendu que la pluie s’atténue… Grosse déception de les avoir loupés car c’est le groupe que j’attendais le plus aujourd’hui, j’étais complètement ravie de la présence des Polonais pas tant que ça connus (je suspecte la graphiste du Motoc, polonaise et amatrice de black, d’avoir soufflé leur nom en suggestion). Heureusement, le retard de Dalriada le lendemain leur permettra d’avoir une nouvelle chance de convaincre le public, sous une tente cette fois, jouant finalement deux fois dans le weekend !
Witchthroat Serpent
Massey Ferguscene
13h35 > 14h15
S.A.D.E : Venu de Toulouse, Witchthroat Serpent est ma première très bonne surprise du fest. Les critiques positives de leur dernier album, Sang-Dragon, pleuvent sur le Net, et vu le set délivré, c’est complètement mérité. Avec un son tout en volume (cette basse !), des compositions bien ficelées, un chant très typés 70’s et un riffing simple mais efficace, le doom stoner de Witchthroat Serpent est un pur régal en live. Sans fioriture, les Toulousains envoûtent la Massey Ferguscene avec le côté un peu mystique et occulte qui transparaît dans leurs sons, rémanences ensorcelantes elles aussi venues des 70’s. Dans son pantalon pattes d’eph’ (les 70’s encore), le chanteur/guitariste reste un peu distant avec le public mais, aucun doute, il se fait plaisir à balancer ses riffs bien sentis sur la foule. Bon son, bons riffs, bonne énergie, un excellent set et une excellente découverte pour moi.
Romain : Ça y est, je me retrouve enfin pour la toute première fois au Motocultor ! Vu comme la programmation me faisait baver depuis plusieurs années, on peut dire que c’est pas trop tôt. Les rumeurs de dernière année pour le festival et l’affiche encore plus alléchante que les précédentes éditions ont donc réussi à me convaincre d’enfin me rendre à Saint-Nolff pour un événement devenu culte avec les années dans le paysage Metal en France. Je suis tout de même un peu sur mes gardes, ayant souvent entendu parler du fest en mal, notamment à cause de ses gros problèmes d’organisation et de son ambiance particulièrement beauf. Mais bon, il fallait bien que je me fasse mon opinion par moi-même. Il se trouve que le festival s’est très bien déroulé pour moi, la majorité des points noirs organisationnels ayant été supprimés (Dolorès a bien résumé cela dans son introduction). La proportion de beaufs ne m’a pas parue plus élevée que sur un autre festival Metal français, sûrement grâce à une programmation comprenant moins de grosses machines en headliners que lors des précédentes éditions ; il suffisait alors d’aller sur les réseaux sociaux lors des premières annonces de groupes pour observer des réactions mécontentes dues au « manque de groupes connus », #lel. Pour moi, l’affiche était justement l’un des très gros attraits de ce Motocultor 2016, éclectique dans les genres traités tout en restant plutôt pointue. De quoi satisfaire tout le monde s’y connaissant un minimum ! Le public présent a en tout cas contribué à créer une très bonne ambiance, aussi bien sur le lieu des concerts que sur le camping. Ajoutez à cela beaucoup de place sur tout le site, pas trop de monde, et vous obtenez un festival à taille humaine des plus plaisants. On peut alors respirer, ça fait du bien. Le nombre de festivaliers est alors presque parfait ; j’aurais aimé un poil moins de monde, mais ça c’est uniquement à cause de mon côté agoraphobe.
Bref, j’entame donc ma première journée après un réveil causé par le bruit de la pluie sur la toile de ma tente. Le temps de trouver la motivation pour quitter mon abri et me diriger vers le site du festival, je passe le point de sécurité peu de temps avant le concert de Witchthroat Serpent. Une bonne manière pour me mettre en bouche avec un style que j’affectionne tout particulièrement : le Stoner Rock. Occasion également de soutenir la scène française avec un groupe venant de sortir son deuxième Full-Length il y a peu. Et fort est de constater que du beau monde a répondu présent à l’appel en cette heure peu avancée de la journée, la météo ayant sûrement aidé les libérateurs d’apéro à se diriger vers les concerts. Malgré cet horaire, les odeurs propres au Stoner Doom commencent déjà à se faire sentir. C’est cliché, mais un peu comme le groupe finalement : musicalement, Witchthroat Serpent ne fait pas dans la grosse originalité, loin de là. Ça reste néanmoins efficace et les 40 minutes de set s’écoulent bien vite. On se retrouve rapidement à remuer les cervicales sur les lents rythmes pleins de basse. Ou alors on admire la synchronisation entre les lights et l’enchaînement de riffs abrutissants. Ça compense légèrement le fait que le trio toulousain n’arrive pas à mon goût à occuper le gros espace scénique qui leur est offert. Le type de formation que j’aurais bien envie de revoir dans une salle plus adaptée, pour la taille comme pour l’ambiance, une salle bien plus petite donc. Et pour au passage avoir droit à un son encore plus gras et assourdissant. Ce n’est pas cela que l’on demande à un groupe de Stoner après tout ?
Moonreich
Dave Mustage
14h20 > 15h00
S.A.D.E : Rejeton des Acteurs de l’Ombre, Moonreich joue vraiment trop tôt pour du black, problème éternel et inévitable dans les festivals. Et, en plus de son horaire précoce, une autre difficulté rendra l’entrée dans le set de Moonreich compliquée : le son. Les premiers morceaux sont une véritable bouillie sonore, rien n’émane de la scène, ni riff, ni chant. L’ensemble s’améliorera au fil des titres, seule la batterie restera très moyenne, avec une caisse claire inaudible et une grosse caisse trop poussée. Et, comble de l’ironie, le soleil fera sa première apparition durant le set du groupe.
Malgré tout ça, les Parisiens finissent par m’embarquer avec eux sur les derniers titres, leur froideur très brute se glissant dans la foule. De facture plutôt classique, le black metal de Moonreich n’en est pas moins agressif et malveillant. Aidé ni par l’heure, ni par le son, ni par le climat, Moonreich aura fait le boulot sans non plus briller. A revoir dans de meilleures conditions.
Romain : Difficile de passer de l’atmosphère parfumée par l’herbe de Provence à un concert de Black Metal. Surtout quand – je le répète assez souvent dans mes reports – on n’y connaît quasiment rien à ce style, comme moi. Sachant uniquement que le groupe parisien est signé chez Les Acteurs de L’Ombre, je me dis, connaissant d’autres formations produites par le label, que ça devrait être un gage de qualité. Cela ne m’a finalement pas sauté aux oreilles et aux yeux immédiatement. Tout d’abord, le set commence avec une qualité sonore laissant clairement à désirer. Si Weddir au chant et à la guitare ne s’était pas exprimé entre les morceaux, j’en serais venu à me demander si son micro fonctionnait correctement. Visuellement, bah c’est du Black Metal : habits noirs, corpse paint… Je n’arrive pas du tout à rentrer dans le concert, seuls les jeux de lumière de très bonne qualité réussissant alors à me séduire. Et puis finalement, les minutes passent, le son s’améliore jusqu’à ce qu’aucun problème ne soit plus à signaler, la juanga commence a cessé de faire effet ; je commence alors enfin à m’immerger de l’ambiance créée par le groupe. Un peu trop tard peut-être, le set se terminant alors à mon goût bien tôt. Et c’est bien dommage, car j’aurais vraiment aimé voir ce que le quatuor avait de plus à me proposer. En tout cas, je ne peux que remercier la pluie diluvienne de ne pas m’avoir donné l’envie de quitter le chapiteau de la Dave Mustage (pluie ayant paradoxalement laissé sa place à un soleil bien tapant au moment où je commence à apprécier le concert). Moonreich est donc une belle découverte en ce début de festival me donnant bien envie de revoir le groupe à l’avenir lors d’un set plus long !
Onslaught
Supositor Stage
15h10 > 15h50
Nostalmaniac : Après une drache mémorable comme on dit chez moi, mon premier concert du Motocultor se fait devant la Supositor Stage. Une petite scène avec son terrain en pente qui n'est heureusement pas devenue un champ de boue. En dépit de son ancienneté et du respect qu'il suscite, le groupe britannique Onslaught n'a jamais décollé et ce malgré quelques pépites dans ses jeunes années comme l'incontournable « Power from Hell » (1985). Bon, treize ans de pause, ça n'aide pas non plus. En tout cas, du lineup originel, il ne reste plus que le vocaliste Sy Keeler et le guitariste rythmique Nige Rockett. Les Anglais déboulent sur scène avec le backdrop de leur dernier long format (VI paru en 2013) que je ne connais pas du tout et offre un Thrash redoutable. Par contre, la basse est fantomatique et c'est dommage tant Jeff Williams est démonstratif mais de manière générale, le son n'est vraiment pas bon. J'ai de la peine à bien tout discerner, surtout pour les morceaux récents. Pas grave, je reconnais sans difficulté le génial "Metal Forces" issu de l'album non moins génial « The Force » dont le groupe va fêter les trente ans cette année à travers une série de shows. Pour le reste, un concert, un peu saboté par le son qui me ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Barabbas
Massey Ferguscene
15h10 > 15h50
Dolorès : Deuxième fois que je vois les Français de Barabbas, encore une fois en open air, après une ouverture de journée au Fall Of Summer l’an dernier. Mon ressenti sera très peu différent de celui que j’avais eu à ce moment-là, puisque le show est plus ou moins le même, le groupe est toujours autant assumé sur scène, ni plus, ni moins. N’ayant que 40 minutes, le groupe donnera un show et une setlist efficaces, terminant notamment par l’enchaînement parfait de « Judas est une femme » et « Quatre cavaliers », accueillant sur scène lors de ce dernier trois personnages en robes de bure, attitudes solennelles et encensoir se balançant sur le rythme (ou presque) du morceau. Cela vient compléter à merveille l’atmosphère religieuse, sacrée, et souvent malsaine du groupe, mais toujours dans un esprit « kitsch » complètement volontaire.
J’avais apprécié ma première confrontation avec le groupe, j’apprécie à nouveau de les revoir. Espérons que la prochaine fois se déroule en salle, car je ne suis pas sûre que l’ambiance lumineuse, en pleine journée, et en festival, soit tout à fait adaptée au groupe.
Romain : C’est déjà pour moi la troisième fois que j’ai l’occasion de voir Barabbas. Découvert au Fall Of Summer 2015, le quintet francilien m’avait laissé un sentiment partagé. Déjà le groupe était en marge du reste de la programmation plutôt orientée Black/Death ; ajoutez à cela un public peu dense et pas forcément encore très réveillé en fonction de l’heure peu avancée, la sauce a alors du mal à prendre. Et puis il faut le dire, le Doom chanté en français, ça peut surprendre. Puis, avec le recul, on se reconcentre sur la musique pour se rendre compte qu’en réalité, c’est super efficace. On en finit même par apprécier les paroles, les retenir et les chanter.
Bref, ma deuxième expérience avec Barabbas dans une cave parisienne fut beaucoup plus plaisante (merci de ne pas sortir cette phrase de son contexte). J’étais donc très content de voir le groupe à l’affiche de ce Motocultor, bien qu’ayant créé le premier dilemme du fest, Onslaught jouant en même temps sur la Supositor Stage. Mais passer devant la Massey Ferguscene pendant les balances suffit pour me permettre de faire un choix. Et c’est avec joie et surprise que je constate que bien du monde commence gentiment à s’amasser devant la scène. Le groupe rentre avec une mise en scène encore plus kitsch que d’habitude : si on a droit à l’habituel pied de micro en forme de croix, on a également aujourd’hui trois types qui débarquent habillés en moines vers le milieu de la scène puis restant totalement statiques tandis que l’un se met à diffuser de l’encens. Puis le concert commence, et tu te rends compte que nombreux sont ceux dans le public à connaître les paroles des refrains, et que tout le monde a l’air content d’être là ; ça change du Fall Of… Scéniquement, Saint Rodolphe est toujours à fond sur scène, attirant toute l’attention sur lui au détriment de ses collègues beaucoup plus statiques. Le chant est plus rauque qu’en studio, mais malheureusement un peu trop écrasé par la lourdeur des amplis de basse et de guitare.
Toujours est-il que le groupe a l’air de prendre son pied au même titre que le public. Les morceaux s’enchaînent bien vite pendant les quelques dizaines de minutes de set. On aurait bien aimé que ça dure plus longtemps !
Vulcain
Dave Mustage
15h55 > 16h40
Panzerbrume : A vrai dire, j'avais un peu peur de voir Vulcain en live. J'aime énormément le Heavy Français, et on m'avait vendu les concerts du trio parisien comme un peu beaufisants, leur reprise de La Digue du Cul n'aidant pas. Enfin bon, heureusement que je n'écoute pas tout ce qu'on me dit ! Les premières notes retentissent, et ça transpire déjà le Motörhead, du son des instruments à la voix du guitariste chanteur, en passant par le T-shirt du batteur.
Malgré quelques soucis de guitare dont le son saute par moments en façade, les compos restent assez entraînantes, avec notamment un putain de solo sur Call of Duty ! Après un "vous en voulez encore ?" après le morceau éponyme servant en quelque sorte de conclusion, le groupe enchaîne sur L'Enfer, et quitte la scène quelques secondes avant de revenir pour jouer leur classique, Ebony, morceau d'ouverture du tout premier album. Tiens, pas de Digue du Cul ? Bah cool, on m'avait dit n'importe quoi en fait. Ah, ils reviennent encore ? Ah trop bien, une reprise pas mal foutue de (We Are) The Road Crew de Motörhead pour terminer !
Ca y est, c'est le départ définitif de Vulcain. On a quand même droit à la chanson paillarde sus-nommée, mais chantée par le public. Bon ok, ils l'ont un peu cherché, mais finir plus de 30 ans de concerts par la même blague, ça doit être un peu chiant pour les musiciens quand même :/ Bon sinon, j'ai trouvé ça bien sympa dans l'ensemble, et je vous recommande du coup d'aller y jeter un œil si comme moi fous êtes un peu frileux à cause de ce qu'on a pu vous raconter !
Holy Moses
Supositor Stage
16h50 > 17h35
Nostalmaniac : Encore des vieux briscards du Thrash européen sur la Supositor Stage. Les Teutons ont une discographie assez conséquente (onze albums) où se côtoie le génial (je citerai l'agressif et jouissif « Finished with the Dogs » paru en 1987) et le ... bizarre (« No Matter What's the Cause », foutue année 1994). Un parcours étrange avec des expérimentations souvent peu convaincantes, mais on ne leur en voudra pas (Kreator a essayé aussi, remember). Non, c'est surtout pour leur Thrash rentre-dedans et incisif que le combo est réputé. En plus d'avoir une chanteuse à voix rauque sauf que... Sauf que cette après-midi Sabina Classen ne semble pas du tout en voix. Alors je n'avais jamais vu Holy Moses auparavant et je ne sais pas si c'est "normal", mais c'est la première chose que je remarque. Je regrette même de ne pas avoir de pastilles pour la gorge sur moi. Non, sérieusement si sa voix sur studio est rauque, là, c'est rauque et faux. Côté setlist, c'est un bon mélange de nouveaux et vieux morceaux. On ne sent pas les musiciens forcément à l'aise et pour cause, Sabina va évoquer entre deux morceaux la perte de leur matos dans un aéroport. Pas facile la vie de rockstar... Les titres s'enchaînent et rien ne me marque vraiment. Pour la reprise des Dead Kennedys, "Too Drunk to Fuck", Sabina fait monter le public (#yolo) pour conclure une prestation en demi-teinte.
Atmospheres
Massey Ferguscene
16h50 > 17h35
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Gaidjinn
Dave Mustage
17h40 > 18h20
Romain : J’avais cru lire sur le site du Motocultor et avoir confirmation auditive plus tôt dans la journée que Gaidjinn était un groupe de Visual Kei. Cool, y a rien d’autre à voir en même temps, j’ai jamais vu de groupe de ce genre en concert, et je sais pas pourquoi mais dans ma tête je me dis que ça peut être marrant. Puis j’apprends que le groupe n’est pas japonais comme ce à quoi je pouvais m’attendre, mais vient de chez nous en France. Ah… Bon euh pourquoi pas ? De toute façon j’ai rien à perdre, donc je me pointe devant la Dave Mustage. Et là, je comprends pas : dans ma tête le Visual Kei c’est du visuel à la con, du genre Glam Rock mais en pire, et qui donne un truc complètement déjanté, un truc de Japonais, en somme. Bah là non, un peu de maquillage mais pas trop, des verres de contact… Et c’est quasiment tout. S’il est vrai que certains musiciens dégagent pas mal de charisme, on repassera donc pour le côté loufoque. Reste la musique : je ne suis pas resté plus de trois ou quatre morceaux, ceux auxquels j’eus droit mélangeant influences Mathcore et Djent. Pas vraiment ma came tout ça… Je tourne donc les talons pendant le milieu du set, laissant derrière un public ayant l’air largement plus conquis que moi.
Bölzer
Supositor Stage
18h30 > 19h20
Dolorès : Bon, Bölzer c’est excellent en salle avec un bon son, un beau travail sur les lumières, et toujours très difficile à apprécier véritablement en festival (Fall Of Summer 2014 en ouverture avec un son très bancal, VERSUS en salle à Rennes après Ascension avec un show un peu plus pro : le contraste est fort). En n’étant que deux à envahir la scène, c’est évident qu’il faut un minimum de qualité niveau son & lumière pour rendre quoi que ce soit d’intéressant pour le spectateur et/ou le fan, sinon ça devient vite lassant.
J’aurais donc eu du mal à rentrer dedans, à cause des problèmes de son, de setlist (entre les titres que je reconnaissais à peine dans le brouhaha et les nouveaux qui ne m’ont pas forcément plu…), la lumière en pleine face de fin d’après-midi, donnant finalement un cumul de plusieurs détails qui n’ont pas rendu hommage au groupe que je pourrais pourtant m’écouter en boucle chez moi. Par contre, il est à noter qu’Okoi Jones est beaucoup plus dynamique sur scène que les dernières fois où je l’ai vu, s’écartant de son micro, plus expressif au niveau du visage, de la gestuelle… Un point bonus ! Ce n’était pas non plus catastrophique mais, à revoir en salle, comme souvent…
Panzerbrume : Bienvenue au concert probablement le plus difficile à sonoriser du fest ! Certes il n'y a que deux musiciens, mais quand la seule gratte à 10 cordes est branchée sur trois amplis de marques différentes, ça commence à poser des problèmes. La semaine précédente, au PSOA, le show de Bölzer n'avait pas été à la hauteur de mes espérances à cause de ça, et visiblement il n'avait pas été à la hauteur de KzR non plus, vu qu'il allait demander des ajustements à la sono entre tous les morceaux...
Mais qu'en est-il de ce Motocultor 2016 ? Etrangement, le point qui pose problème niveau son est le niveau du chant, alors que le reste est relativement correct, du moins pour ce que je connais des compos du duo, c'est à dire pas grand chose au-delà du morceau phare, Entranced by the Wolfshook, qui clôture d'ailleurs le set. Dans l'ensemble, le son est assez suffocant, ce qui colle bien aux morceaux et en particulier à la nouvelle compo, I am III, et ses passages bien lourds. Plus qu'à voir ce que ça donnera sur album, en tous cas, même si j'ai bien apprécié le concert, je rejoins Dolorès quand elle vous dit que Bölzer est plutôt un groupe à voir en salle qu'en plein jour en open air !
Nostalmaniac : Je ne quitte pas la Supositor stage pour assister au concert de Bölzer. Ah, Bölzer... Ce duo helvète avait fait parler de lui avec ses deux excellents EPs ("Aura" et "Soma" parus respectivement en 2013 et 2014) et puis ... plus rien. Si ce n'est que les Zurichois enchaînent les live pour propager leur Black/Death qui baigne dans une atmosphère totalement occulte et prenante avec beaucoup, beaucoup de reverb (le vocaliste/guitariste KzR en demande toujours plus pendant les balances). Encore un groupe que je vois pour la première fois et j'entre immédiatement dans l'ambiance. C'est lourd, étouffant et pénétrant. Les deux musiciens ne sont pas là pour rigoler et jouent avec une conviction évidente qui contamine inévitablement l'audience. La claque ! À quand un premier album pour confirmer tout ça ?
The Midnight Ghost Train
Massey Ferguscene
18h30 > 19h20
S.A.D.E : Sorti d’une longue période de pause dûe à une blessure à la main de Steve Moss, The Midnight Ghost Train a passé son été à faire ce qu’il fait de mieux : parcourir les scènes de toute l’Europe, avec une escale au Motoc’.
Le groupe entame son set avec une longue montée en puissance avant de laisser éclater un premier riff groovy à souhait, faisant immédiatement remuer la foule. Le son est excellent, rond et chaud comme il faut, la basse ronronne pendant que la batterie, équipée d’une grosse caisse taille XXL, délivre des patterns tout en souplesse. Mais ce qui fait tout le sel de The Midnight Ghost Train, c’est bien le chant de Steve Moss : rocailleux, volontairement sur-articulé et déclamatoire, on a l’impression que le gros ours blond devant nous raconte des histoires d’un passé pas si lointain mais qui n’existe plus.
Plus le set avance et plus la foule est conquise, TMGT arrivera même faire à soulever de la poussière aux danseurs alors qu’il pleuvait à peine deux heures avant. En revanche, de mon côté, je trouve que la musique des américains tourne vaguement en rond : comme sur album, le stoner bluesy que propose TMGT, tout efficace et réjouissant soit-il, finit par perdre de sa saveur. Un bon set donc, mais qui pâtit, en toute logique, des faiblesses studio du groupe.
Romain : Déjà la quatrième fois que je vois The Midnight Ghost Train en moins de deux ans ! Et cela malgré la sérieuse blessure à la main du chanteur/guitariste Steve Moss, ayant empêché au groupe de faire de la scène pendant plusieurs mois. Le reste du temps, The Midnight Ghost Train c’est les mecs qui donnent l’impression de passer 364 jours sur 365 en concert. Du coup, le trio est bien entendu une formation bien rodée pour la scène, le dernier album ayant même été enregistré en one shot en condition live. Les trois prestations auxquelles j’avais assisté avaient toujours été ultra carrées, irréprochables techniquement parlant et hyper énergiques ; ce set ne fera pas figure d’exception. La setlist se concentre toujours sur le dernier LP Cold Was The Ground, reprenant ses morceaux Hard 70’ / Stoner / Blues / Rock N’ Roll (ne rayer aucune des mentions) avec une très grande fidélité. Les musiciens sont toujours autant à fond sur scène, la palme revenant à un Steve Moss déchaîné ayant réussi à créer un visuel « je viens de prendre une douche tout habillé » du plus bel effet, dégoulinant de sueur à force d’enchaîner les pas de danse épileptiques
Si le concert est donc dans la même lignée que ce que à quoi The Midnight Ghost Train m’avait habitué, il est vrai qu’au bout de la quatrième fois, on commence enfin à s’habituer et on n’est plus autant dans le truc sur la totalité du concert qu’auparavant. Après, peut-être que le nombre incessant de slammeurs n’a pas aidé à rester dans l’ambiance de chacun des morceaux… Car oui, le Stoner, ça peut aussi déchaîner les foules, et on l’a bien vu pendant le set ! Mais bon, comme d’hab, à moins d’être devant un concert de Hardcore ou genre plus ou moins dérivé, trop de slam tue le slam, surtout quand t’es au premier rang contre la barrière. Cela me permet toutefois d’en profiter pour relever la qualité du service de sécurité tout au long du festival : des gars super professionnels, prévenants et sympas, y a pas à dire, c’est toujours agréable. Bref, ils ont eu du beau monde à rattraper pendant les 50 minutes de set. Du beau monde qui s’est bien fait troller pendant le dernier morceau, se préparant, sur ce qui leur semblait être une intro calme, à se séparer pour un énorme pit. Sauf qu’au bout de trois minutes d’attente, bah le morceau s’est terminé, en même temps que le concert, sans passer par une partie vénère apte à s’adonner au pogo. Ils ont tous eu l’air bien con, c’était beau à voir. Ça vous apprendra.
Grave
Dave Mustage
19h25 > 20h15
Nostalmaniac : Changement de décor et de lieu avec les vétérans suédois de Grave. Bon, j'arrive en cours de set mais l'atmosphère est déjà bien lourde et pesante. Idéal pour leur Swedeath croustillant et massif. C'est dans l'ensemble carré et efficace avec ces bons vieux titres qui cassent les nuques (ce "Christi(ns)anity" dévastateur ou encore ce "Deformed" aux airs de rouleau compresseur), mais les morceaux plus récents ne dénotent pas avec le reste. Au contraire ! Le Death Metal, ils l'ont dans les bras et les doigts. Que dis-je ? Dans les tripes ! Pour mon premier concert de Grave, je suis ravi devant autant de maîtrise et de classe. Un groupe qui ne se renouvelle pas mais qui reste constant en qualité. Aussi bien en studio qu'en live, dont acte. En définitive : Grave assure ... grave (ce jeu de mot incroyable est sponsorisé par Eve©) !
Gruesome
Supositor Stage
20h25 > 21h15
S.A.D.E : Groupe hommage au légendaire Death, Gruesome a fait couler pas mal d’encre : d’un côté, ceux qui n’y voient qu’une pâle copie du groupe de Chuck Schuldiner et, de l’autre, ceux qui y voit un beau revival du death old-school. Autant vous le dire tout de suite, je suis plutôt dans la première catégorie et ce n’est pas leur prestation au Motocultor qui va me faire changer de bord.
Gruesome délivre un set carré, avec un son bien balancé, mais, comme sur album, impossible pour moi d’y voir autre chose que du Death, l’effet de surprise en moins. Certes, c’est un groupe hommage, les gars se revendiquent comme tel et n’ont pas la prétention de faire de la nouveauté, mais quitte à reprendre le son de Death, le riffing de Death, les soli de Death, le chant de Death, autant ne pas faire de compos originales et reprendre simplement les titres du maître, non ? Apparemment non.
Les Floridiens tiennent quand même le public bien en main et leur compos, même si trop calquées sur le modèle, font leur petit effet en live. Surtout la reprise de Death, Open Casket…
Nostalmaniac : Premier choix difficile à faire du festival : Gruesome ou Khors. Comme j'avais déjà vu les Ukrainiens au Ragnard Rock Festival (avec une légère déception à la clé), je me résous à voir les Américains sur la Supositor Stage bien placé devant. Impossible de parler de ce groupe sans évoquer Death pour lequel la bande à Matt Harvey (également frontman de Exhumed) voue un véritable culte. Un culte évident qu'on retrouve dans le son du groupe et qui fait immédiatement penser aux premiers méfaits du mythique groupe floridien. C'est un poil classique de premier abord, mais le feeling fait toute la différence. La différence entre les copieurs et les passionnés. Nul doute qu'ils appartiennent à la seconde catégorie. On retrouve bien sur de nombreux titres de leur unique album sorti l'année dernière (le très bon « Savage Land ») avec les efficaces "Savage Land", "Hideous" ou encore "Gruesome" mais aussi du tout récent EP « Dimensions of Horror ». Je retiendrai surtout le vicieux "Seven Doors" et un "Dimensions of Horror" avec son solo introductif, complètement dément. Ces derniers titres sont plus dans l'esprit de « Scream Bloody Gore ». Du coup, que demander de plus qu'une reprise de Death ? Allez, Matt Harvey déclare sa flamme à l'héritage de Chuck et fait applaudir le public à son nom. On a donc droit à un "Open Casket" (tiré de « Leprosy » (1988)) executé avec conviction, maîtrise et efficacité. Une véritable leçon de Death Metal proposé par ce quatuor qui démontre qu'ils ne sont pas un inutile cover band déguisé, mais un groupe à part entière qui rend hommage avec sincérité aux pionniers du Death Metal. Respect.
Khors
Massey Ferguscene
20h25 > 21h15
Dolorès : Les ayant complètement loupés au Ragnard Rock Festival, sans aucune excuse valable, je me rends avec enthousiasme devant Khors. C’est typiquement le genre de groupe dont je ne connais qu’un album mais qui a pourtant toutes les chances de me plaire, et que je n’ai jamais approfondi pour autant. J’ai pas mal écouté « Return To Abandoned » à sa sortie, puis un peu oublié l’existence du groupe.
Je n’ai pas été déçue une seconde, le groupe a des compositions variées, bien que j’aie attendu avec impatience et savouré « Asgard’s Shining » qui reste, pour moi, leur plus beau titre, avec une progression majestueuse et originale. Si les collègues se sont assez plaints des samples peu forts au RRF, je les ai trouvés très bien intégrés ici, assez perceptibles sans prendre trop d’importance dans le spectre sonore. Je suis également tentée de me pencher sur leur album « Mysticism » à présent, dont ils joué le titre éponyme qui m’a bien retournée.
Bon, il faut avouer que Jurgis (guitariste de Nokturnal Mortum) est un très bon frontman, accompagné de son charisme et de son drapeau ukrainien entourant son pied de micro, mais le reste du groupe est également bien présent sur scène.
Une très bonne performance, que cela soit dans l’efficacité, le son, l’atmosphère, la présence scénique, sur une cinquantaine de minutes qui sont passées à une vitesse folle.
Panzerbrume : Rhaaa, c'est l'heure pour moi du choix difficile du festival. Gruesome d'un côté, avec ses performances aux petits oignons, et Khors, que j'avais pu découvrir au RRF quelques semaines plus tôt, et qui m'avait mis une sacrée claque ! Ayant déjà eu l'occasion de voir trois fois les premiers, et n'ayant pas été encore complètement satisfait du son de la Supositor, je me dirige donc vers la Massey Ferguscene pour y retrouver le quatuor ukrainien !
Le groupe distille un Black Melo assez unique en son genre, sorte de MeloDeath aux inspirations Pagan à la Nokturnal Mortum, le tout avec des envolées épiques sacrément efficaces. Les compos sont puissantes et marquantes de par leur diversité, et bien exécutées pour couronner le tout ! Pas un pain, un enchaînement de morceaux plus travaillé qu'au Ragnard Rock, des musiciens charismatiques, et une setlist aux petits oignons. L'ouverture de set par la doublette d'intro du dernier album, No Oaths No Tears No Knees! / Dead Birds Valley pose directement les bases : c'est juste tout ce qui me prend aux tripes ! Un enchaînement travaillé de passages plus lents et sombres, et de montées soutenues par des tapis de double et des leads mémorables avant de repartir sur des nappes d'accords plus éthérées, bref, c'est le genre de concerts qui me font partir en transe et qui me font monter la larmichette :') #fragile. Rajoutez à tout ça un son sacrément propre et un jeu de lumières pas mal du tout, et vous obtenez pour moi ce qui restera le meilleur concert du fest jusqu'au passage d'Amenra !
Rotting Christ
Dave Mustage
21h20 > 22h10
Panzerbrume : C'est finalement assez difficile de raconter un live de Rotting Christ sans être redondant, tant le groupe est régulier dans ses performances. Attention hein, je ne dis pas ça en mal, bien au contraire ! Depuis le temps qu'ils tournent, le quatuor grec a su se forger un jeu de scène particulièrement efficace, mais toujours aussi authentique (pas comme certains de leurs compatriotes dont je tairai le nom mais que vous reconnaîtrez probablement). Bref, les musiciens aux cervicales d'acier ont encore une fois livré un show extrêmement propre avec, comme au RRF, quelques nouveautés tirées de leur dernier album (dont le très particulier Apage Satana), mais aussi un paquet de classiques dont on ne se lasse pas (666, The Sign of Evil Existence, Societas Satanas...).
Comme pour la grande majorité des autres shows de la Dave Mustage, le son est très propre et les samples s'entendent bien sans couvrir le reste. La déco sur scène est plus fouillée que lors des précédentes fois où j'ai pu voir le groupe, avec à présent un "paravent" (je n'ai jamais su comment ça s'appelle, tiens) de chaque côté de la scène représentant les gargouilles si fidèles à Rotting Christ, accompagnées du 666 (ΧΞΣ) annonçant d'ores et déjà l'arrivée de la tuerie du même nom !
Ca ne sera donc une surprise pour personne, Rotting Christ reste une valeur sûre en live, à la fois puissant et authentique, le genre de show dont on ne se lasse pas !
S.A.D.E : La nuit commence à tomber et ce sont les Grecs de Rotting Christ qui investissent la Dave Mustage. Par manque de temps, plus que par manque d’intérêt, je suis un peu passé à côté des dernières sorties du combo. C’est donc avec une image un peu datée que j’ai fondé mes attentes sur le groupe. J’avais en tête un son un peu obscur, étouffé, des riffs sombres et un chant grogné, mais c’est tout autre chose que les Grecs ont proposé. Son très net, guitares chatoyantes, chant grogné certes mais très articulé, bref tout ce que j’entends sur scène n’a rien à voir avec ce que j’apprécie sur album chez Rotting Christ. Peut-être que le groupe a effacé cette touche vraiment evil qui parcourait les premiers albums, et même le somme toute assez récent Theogonia, dernier méfait que j’ai écouté en profondeur.
Mais ce soir, point de noirceur, point de relents morbides, ce soir Rotting Christ propose un show millimétré et passablement insipide. Headbanging synchronisés, déplacements sur scène planifiés, discours convenus adressés au public, tout transpire le set joué et re-joué et rien ne sent la franchise. Rotting Christ déroule sa prestation de manière ultra carrée et ultra prévisible, ce qui est fort dommage quand on apprécie l’aspect assez organique de la musique des Grecs sur album. Encore une preuve qu’un bon son et une bonne mise en scène sont loin d’assurer un bon concert.
Nostalmaniac : Rebelote donc pour Rotting Christ qui joue encore à une heure que je trouve un peu ingrate vu leur statut, mais tant pis, le public est bien présent (même si beaucoup vont aller manger aux stands). Quelques semaines après le Ragnard Rock, les Grecs vont offrir une setlist identique et délivrer un show toujours autant précis et puissant bénéficiant d'un son avantageux. Mention spéciale au morceau "Elthe Kyrie" (tiré du dernier long format « Ritual ») qui est vraiment taillé pour le live avec son chant féminin vindicatif et sa montée en puissance déflagratrice. Un show rondement mené et une évidence : il serait temps de ne plus les considérer comme des seconds couteaux...
Entombed A.D.
Supositor Stage
22h20 > 23h10
Nostalmaniac : Je m'étais fâché avec Entombed (sans A.D.) à l'Obscene Extreme 2011. Une énorme attente pour une énorme déception. C'était tellement mou... Je n'attendais donc pas grand chose de ce show de Entombed A.D. (le nom change, la recette est la même : du Death'n'roll burné) qui, de plus, vient défendre son dernier album « Dead Dawn ». Album qui m'a laissé assez indifférent (bon, je suis un peu trop nostalgique pour le coup). Ce soir, on oublie tout ! Après une intro un peu bizarre et électro (???), c'est la mise à l'amende avec ces riffs gras et ce son qui croustille. L'inimitable pédale Boss HM-2 Heavy Metal ! Le vocaliste L-G Petrov qui ne tient pas en place est un véritable showman. On le sent tellement rodé à la scène mais pour le coup sûrement pas blasé. L'imposant bassiste Victor Brandt n'hésite pas à défier le public avec ses regards noirs. La première partie du concert se concentre fort logiquement sur les deux albums estampillés Entombed A.D. Il faut admettre que ces titres passent plutôt bien l'épreuve du live ("The Winner Has Lost" et son côté Thrashy) mais j'attends surtout personnellement le bon vieux Entombed. Celui qui m'a rendu fou dans ma chambre avec mon radiocassette à moitié cassé. Alors que L-G s'amuse avec un crocodile gonflable, la délivrance old school vient avec le percutant et morbide "Revel in Flesh" puis s'enchainent les excellents "Wolverine Blues", "Left Hand Path" et "Supposed to Rot". Sans fioriture, sans chichis. Juste énorme ! Le son qui croustille comme à l'époque. Rien n'est usurpé ce soir, bravo ! Un soir en Bretagne, je me suis réconcilié avec Entombed... A.D.
Naheulband
Massey Ferguscene
22h20 > 23h10
Panzerbrume : Le Motocultor a su nous habituer à travers les années à une petite bizarrerie à chaque édition : MC Circulaire, Little Big et le Naheulband ne sont que quelques uns des noms qui me viennent à l'esprit qui ont su apporter la dose de "n'importe quoi" qui pour moi est si propre à l'esprit du festival ! Cette année, ces derniers remontent sur les planches de Theix Saint-Nolff qu'ils avaient déjà marquées lors de l'édition 2011 du Motocultor... mais cette fois-ci sans Pen of Chaos, tête pensante de la saga Naheulbeuk, pour des raisons qui me sont inconnues :(
Je rejoins donc la Massey Ferguscene pour me placer un peu en avance du concert, mais la tente est déjà archi bondée ! Je ne pensais pas que le groupe recevrait un tel accueil, ça fait plaisir à voir ! J'arrive donc à me trouver un coin sympa sur le côté de la fosse, près de deux festivaliers interloqués qui me demandent "C'est du Metal ça ?", alors que Tony Beaufils (Qantice) se chauffe sur le riff principal de la Bataille de Zoug Amag Zlong pendant que le public scande "CHAUSSETTE" en chœur et que des bulles de savon commencent à arriver jusqu'à nous. Je leur réponds que c'est comme du Grindcore Medievo-Fantastique en acoustique, et le générique de Game of Thrones (encore ?) se fait entendre à la guitare sèche pour annoncer le début du show, un peu retardé par ce qui me semble être des soucis techniques.
Pour le reste, malgré le gros côté nostalgique que réveillent en moi les chansons de John Lang (pas là, donc) et ses acolytes, je trouve ça assez dommage qu'il n'y ait pas eu de vrai changement de setlist depuis la fois où j'avais pu voir le Naheulband à Plouzané en 2011. Les classiques s'enchaînent (A l'Aventure Compagnons, Le Laride du Poulet, renommé Laride du Poil pour coller au public, La Marche Barbare, La Bière du Donjon...), mais c'est un peu le chaos pour prendre la parole entre les morceaux, et il y a quelques soucis de démarrage de samples sur la doublette de fin de set.
Enfin bon, ce sont plutôt des critiques que je ferais si je venais vraiment voir le Naheulband pour leur prestation musicale, mais chacun sait que ce n'est pas vraiment le but du projet :) Dans l'ensemble, je ne suis pas déçu par le set, et j'ai l'impression que personne dans le public ne l'a été. C'est toujours marrant de chanter à tue-tête des morceaux que toute l'assistance reprend par cœur avec une bière à la main. A noter aussi des effets pyrotechniques de folie à base de claque-doigts, un "wall of hug" qui me laisse aussi perplexe qu'un grand chauve avec un T-shirt Darkthrone se trémoussant sur Perturbator, et une version "zombie" du Tralala du Nain. Le set s'achève sur la doublette La Bataille de Zoug Amag Zlong jouée dans son intégralité (qui n'avait pas pu être jouée en 2011 par manque de temps) / Mon ancêtre Gurdil (réclamée par le public), et les festivaliers quittent la tente conquis, en fredonnant Gurdil pour une bonne portion de la nuit à venir.
Fleshgod Apocalypse
Dave Mustage
23h15 > 00h10
S.A.D.E : Après la Grèce, détour par l’Italie avec Fleshgod Apocalypse et son death symphonique aussi décrié qu’apprécié. Fleshgod Apocalypse, c’est mon péché mignon dans le kitsch : la grandiloquence toute italienne du groupe, aussi ridicule qu’elle puisse être, me rend complètement accro, et ce n’est pas le dernier né, King, qui me fera entamer un sevrage.
Par contre le concert de ce soir ne restera pas dans les annales, gâché par deux éléments : une grosse caisse sur-triggée avalant tout le reste du mix, et, conséquence inévitable, la perte quasi-totale des orchestrations. Ne reste donc qu’un death metal assez bourrin (mais là encore bouffé par les triggers) d’où émerge de temps à autres quelques notes de piano. Le chant lyrique arrive tout de même à prendre un peu de place au milieu de l’avalanche de double pédale, mais ça ne suffira pas à rendre hommage à la richesse des compositions du groupe. Il y a quand même quelques moments qui valent le coup, même si bien loin de la folie sur album, notamment The Violation et ses parties batterie brutales (dont on profite plus que de raison avec ce son) ou The Fool, un des meilleurs titres de leur dernier album. Malheureusement, le tout reste bien en deçà du potentiel du groupe, dommage, très dommage.
J.C. Satàn
Supositor Stage
00h20 > 01h10
Dolorès : Clairement, je ne m’attendais à rien, ou plutôt, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. J’aurais bien (re)vu Shining, mais j’avais eu une très bonne expérience avec eux en salle, que je n’avais pas envie de voir forcément en festival, et la raison principalement étant l’envie de me poser devant un concert peut-être plus simple à comprendre et moins éprouvant, si on peut dire. J’avais cru comprendre que J.C. Satàn était vaguement Rock, à chant féminin, un peu barré, c’était parfait pour ce dont j’avais envie ! Et il faut avouer qu’il m’a fallu quelques titres pour véritablement entrer dedans, la chanteuse proposant plus des cris ou un « non-chant » monotone, scandé, qu’une véritable performance vocale, les riffs Rock étant parfois très simples. Au fil des morceaux, j’ai été complètement absorbée. Parfois plus Pop Rock, parfois presque Doom ou, en tout cas, aux influences Metal, ou encore Punk Garage, J.C. Satàn propose un contenu ultra varié mais toujours dans une veine Rock N’ Roll à fond, avec des enchaînements de riffs complètement monstrueux, une chanteuse se jetant à terre, un guitariste-chanteur déchaîné…
Pourtant, après m’être renseignée un peu sur le groupe, leurs débuts ressemblent à une grosse blague, la chanteuse admet ne pas savoir chanter réellement, n’avoir même pas voulu monter un groupe, et je trouve ça merveilleux, qu’ils soient là à presque clôturer la première journée, avec leurs 11k likes sur leur page facebook.
Etant moi-même chanteuse, je trouve ça fou de voir comment on peut créer quelque chose d’aussi accrocheur, avec des mélodies, agréable à l’oreille en utilisant une technique vocale qui consiste à ne pas réellement chanter (en tout cas, sur la plupart des titres). C’était à la fois un concert groovy et une expérience musicale à part entière, le groupe étant à la fois violent dans ses sonorités, et n’ayant pas l’air tout à fait à leur place dans un festival Metal.
Shining (NOR)
Massey Ferguscene
00h20 > 01h10
S.A.D.E : Avec la triplette Cult Of Luna, Neurosis et Amenra du samedi soir, Shining était la raison de ma venue au Motocultor et encore une fois les Norvégiens ont tout décimé. Munkeby et ses sbires ont littéralement retourné la Massey Ferguscene avec leur blackjazz et ce dès l’ouverture sur I Won’t Forget. Le très dansant The One Inside n’arrangera pas les choses, le pit se retrouve noyé dans un nuage de poussière, ça bouge de partout. Fisheye, plus complexe et plus timbré, fera partir les simples curieux, les boucles au clavier 8-bit auront raison de quelques circuits neuronaux. Les jeux lumières sont au poil, le stroboscope épileptique sur les passages nerveux aura lui aussi fait quelques victimes dans les rangs des néophytes venus là pour voir ce qu’il se passe.
Shining enchaîne les tubes, My Dying Drive, Last Day, Burn It All, la folie gagne la foule jusqu’à l’apothéose : The Madness and The Damage Done. Il est absolument impossible de retranscrire aux absents l’intensité que prend le titre en live, la folie est totale d’un bout à l’autre du morceau, le public reste sur le cul, écrasé par les passages hallucinés de free jazz barré, terrassé par le chant, achevé par le sax. C’est pantelante que la foule quitte la tente pour aller voir le dernier concert de la soirée, lessivée par la machine à détruire les synapses qu’est Shining.
Romain : Je n’ai absolument rien compris à ce qui s’est passé pendant ce concert. Et j’ai aimé ça. Je connaissais surtout Shining de réputation et pour un morceau ou deux par-ci par-là. Et si je savais tout de même que les Norvégiens ont de fortes affinités avec le Jazz, je ne m’attendais pas à un concert aussi avant-gardiste. J’ai ainsi eu l’impression d’entendre pendant le même concert un mélange de Progressif, de Black, d’Indus, de Hardcore, de Jazz… En gros, un truc bien expérimental qui te ferait sourciller en lisant un descriptif sur le papier, mais qui est en réalité hyper efficace. A la fois énervé, puissant, complètement déstructuré mais en restant cohérent, Shining réussit durant leur set à me faire partir dans un autre univers. Et les lights calés à la perfection sur les boucles de clavier et les lignes de saxophones complètement aléatoires ont bien aidé à contribuer à cela (notons que les lumières étaient très belles sur la majorité des concerts que j’ai pu voir pendant le fest). Je quitte la Massey Ferguscene avec le cerveau en bouillie.
Je me motive tout de même à aller voir Children Of Bodom pour finir ma soirée. J’en parlerai pas en détails tout simplement parce que c’est un groupe que je n’avais quasiment jamais écouté avant (#JeunesseRatée), on m’avait juste dit que d’un set à l’autre, ça pouvait être très bien ou tout l’inverse. Ben là pour le gros touriste que j’étais, c’était plutôt cool. Le bilan de cette première journée est donc pour moi plus que positif !
Children Of Bodom
Dave Mustage
01h15 > 02H15
Panzerbrume : Allez, la journée est finie. On va boire un coup avec les copains et au lit !
Un pote : "Hey, tu viens voir CoB ?
- Bah non, déjà vus 3 fois, c'est nul en live, même sa dope fait moins de pains à la gratte et ils n'ont rien composé de bien depuis 2005.
- Mate la setlist.
- What the ???"
Et voilà comment je me suis retrouvé pour la quatrième fois de ma vie devant Children of Bodom, groupe que je m'étais juré de ne plus retourner voir tant les précédentes expériences avaient été des purges, que j'avais dû supporter en attendant impatiemment les groupes suivants. Et pourtant, qu'est-ce que j'ai pu aimer ce groupe... Je me souviens encore, je devais avoir 14-15 ans lorsque j'avais emprunté Follow the Reaper à la médiathèque de Guilers, parce que je trouvais la pochette cool ! Je me souviens encore avoir écouté cet album une première fois en me demandant ce qu'était ce style de musique, puis me l'être repassé jusqu'à plus soif, l'appréciant plus encore à chaque nouvelle écoute, et avoir dû le ramener à contre-cœur une semaine plus tard. Je me souviens encore que c'est cette frustration qui m'a pour la toute première fois fait parcourir les recoins des Blogspot sur un Internet encore balbutiant, et grâce à laquelle j'ai pu découvrir des groupes comme Bloodbath, Nehëmah, Gamma Ray ou Ensiferum. Bref, c'est Children of Bodom qui m'a fait rentrer dans le Metal... sauf que Children of Bodom, en live, ça m'a toujours déçu.
Bref, mettons fin à ce déballage de vie : ce soir, au Motocultor, on m'annonce qu'au Leyendas del Rock CoB a joué 16 morceaux, dont seulement 3 ont été composés après 2005 !!! C'est donc l'occasion rêvée de les voir pour un véritable set, en espérant que musicalement ça colle mieux qu'avant. Et pour faire court, ça a été le cas ! Une putain d'ambiance, un Alexi Laiho anorexique et toujours aussi prétentieux, mais sobre et efficace, une setlist à chialer comme un gosse, avec la dose de morceaux de Follow the Reaper et de Hate Crew Deathroll, seul Needled 24/7 manquant cruellement à l'appel, mais avec ces putains de titres que sont Hate Me!, Silent Night, Bodom Night, Angels Don't Kill (entrecoupés de "fuck fuck that fucking fuck"), et ce final sur Downfall !
Bref, j'ai enfin vu un vrai live de CoB, réalisant un peu un rêve de gosse ! Allez, la journée est finie. On va boire un coup avec les copains et au lit !
S.A.D.E : Children Of Bodom et moi, une longue histoire de désamour progressif. Complètement fan du groupe durant mes années collège, je l’ai petit à petit laissé tomber, déçu par les nouvelles sorties, au point de n’avoir même pas posé une oreille sur les deux derniers albums. J’espérais avoir un élan de nostalgie avec ce concert, notamment sur un bon vieux Lake Bodom des familles par exemple, mais même pas. Etant passé à d’autres styles après avoir poncé les premiers albums, Children Of Bodom ne m’a même pas fait l’effet madeleine, que dalle. Fin de la journée après quatre morceaux seulement, alors que pourtant le groupe se démène sur scène, Alexi Laiho est toujours aussi mobile et semble être entré en concurrence avec Corey Tailor pour le concours du plus grand nombre de « fuck » par phrase. Mais rien n’y fait, impossible de retrouver ma candeur d’antan envers le groupe. Bonne nuit.
Si la journée a surtout été marquée par sa majorité de pluie et par quelques prestations remarquables, nombreux sont ceux de l'équipe qui attendent le lendemain, et son enchaînement incroyable de Cult Of Luna, Neurosis et Amenra... Affaire à suivre.
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Crédits :
Textes par l'équipe Horns Up.
Photos par Dolorès, équipe Horns Up.