Xtreme Fest #4 - Jour 1
Cap Découverte - Albi / Carmaux
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Et de quatre ! L’Xtreme Fest continue son petit bonhomme de chemin et s’impose de plus en plus comme l’évènement extrême incontournable du Sud-Ouest. Plébiscité par ses pairs (du Hellfest au Motocultor), l’Xtreme Fest a appris de ses erreurs de jeunesse et capitalise désormais sur le site de Cap Découverte. Petit rappel des faits pour apprécier l’évolution de l’évènement : la première édition en 2013 se déroule sur deux jours à Cap Découverte et avait permis au public de découvrir ce lieu assez singulier : une ancienne mine de charbon à ciel ouverte réhabilité en parc d’activité sportive.
La seconde édition avait été une démonstration de force : changement de lieu, ajout d’une journée supplémentaire. La marche avait alors semblé un peu haute pour un évènement jeune, et le bilan financier avait révélé un gros déficit. Et ce déficit sera révélateur d’un positionnement intelligent pour les 3 années à suivre (2015, 2016 et 2017). Effectivement, un nouveau plan financier est établi pour absorber le trou. Retour donc en 2016 à Cap’Découverte où le festival bénéficie d’un lieu adapté, à taille humaine et bénéficiant d’infrastructures en dur. Cette année, sans réelle surprise, c’est à nouveau à Cap’Découverte que le festival a lieu, les 29, 30 et 31 juillet 2016. Sauf gros coup de poker, l’édition 2017 devrait logiquement être dans le même ton. Le déficit sera alors normalement qu’un lointain souvenir et on pourra alors s’imaginer une édition 2018 riche en audace ! Alors, c’est beau de voir aussi loin, mais d’ici là, rien ne dit que Trump n’aura pas engagé une 3ème guerre mondiale, que la Corée du Nord n’aura pas envahi le Pays Basque ou que les reptiliens ne seront pas arrivés au pouvoir.
Bref, ici 2016, et même si le lieu et la forme sur 3 jours reste la même, l’Xtreme Fest a réussi à surprendre, à faire quelques choix intéressants. Le premier gros changement a lieu du côté du camping. Distant du festival de 15 minutes de marche, le camping a subi un changement majeur avec l’ajout d’une scène sous chapiteau (la Zguen Stage) proposant des concerts dès 10h et proposant aux festivaliers un réveil musical sympathique. On notera notamment la présence sur cette scène d’Andreas et Nicolas (et leur humour décapant), ou du groupe de reprise de Motörhead nommé « The Killmisters ». Jouxtant ce chapiteau, on retrouve quelques exposants (Adipocère, Necrocosm…), un bar en forme de cannette 8-6 (partenaire du festival) et quelques foodtruck. On y retrouve également un petit half pipe pour quelques démonstrations de skate.
Qu’en penser après coup ? La question est ouverte et plusieurs réponses sont valables. D’un côté, le fait d’apporter de l’animation sur un camping jusqu’alors cantonné à sa fonction première de cité dortoir (ou foutoir c’est selon) est louable. Mais par ce fait, l’Xtreme Fest a également pris parti de ne plus concentrer l’animation autour du grand skatepark de Cap Découverte. Alors qu'auparavent, l’animation était globalement concentrée en deux lieux proches (skatepark / maison de la musique). Désormais les festivités sont distantes de 15 minutes de marche (camping / festival). On y perd également en démonstration sportive, le half-pipe du camping faisant clairement cheap face aux infrastructures impressionnantes du skatepark de Cap’Découverte. Quant aux exposants, pas certain qu’ils aient tous trouvé leur compte vu que le camping était désert dès 15h. A ce propos, le stand vide de Necrocosm le dimanche matin en disait assez long.
Au niveau de Cap’Découverte, sur le site du festival à proprement parler, pas de grosses surprises : la scène extérieure (EMP Stage) ainsi que la scène intérieure (X Stage) n’ont pas bougé. Côté paiement, il faut passer par la case jeton (et ne pas se faire avoir par la conversion hasardeuse dont les festivals sont de plus en plus friands : 1 jeton = 1.25€). Les bars proposent soft et 8,6 fraîche (Bavaria étant partenaire officiel). Au niveau de la restauration, l’Xtreme Fest a fait le choix intelligent de déléguer la totalité de l’activité aux professionnels en foodtruck (#AppelDuPied #Motocultor). On y retrouvera donc l’Epicurieux et ses bagels, déjà présent l’an dernier, ainsi que plusieurs stands de burgers.
Bref, maintenant que vous savez tout du festival et du cadre, place à la musique !! Par ailleurs, Horns Up étant avant tout un media orienté autour du hard-rock, metal et hardcore, nos excuses par avance pour nos compagnons amateurs de punk, nous n'étions pas à tous les concerts !
Votre dévouée team Horns Up/Xtreme Fest
De gauche à droite : Shawn, Ludwig, Romain, Eve & Prout.
Bias
EMP Stage
16:30 > 17:00
Inlandsys
X Stage
17:00 > 17:30
Shawn : Ouvrant sur la X Stage, on retrouve les locaux toulousains d’Inlandsys. Le groupe, que l’on voit régulièrement en première partie sur la ville rose ou encore dernièrement au RockMetalCamp non loin de Limoges, s’était d’ailleurs fait le plaisir d’un set dans le bar La Mécanique des Fluides une semaine avant. C’est donc fier d’ouvrir à l’Xtreme Fest que le groupe entre sur scène, motivé à double raison puisque ce concert sera le dernier de Shavo, leur bassiste. Nos toulousains nous délivrent donc un metal extrême, oscillant tantôt vers le black, tantôt vers le death. L’ajout de clavier apporte son lot d’ambiances sombres en plus d’une douche légèrement mélodique. Les riffs rappellent ici et là Fleshgod Apocalypse ou encore Septicflesh. Sympathique et bien exécuté, mais manquant sérieusement de prestance scénique.
Setlist Inlandsys :
Intro
Siege For Souls
Sacrificed Generation
Burn For Baal
Fist My Wife
Not Scientists
EMP Stage
17:30 > 18:15
Setlist Not Scientists :
Window
I'm Brainwashing You
Over And Out
Disconnect The Dots
We're Given No Options
No Third Chances
Barricade
Wrong Side Of The Highway
Broken Pieces
Tomorrow's Another Day
Destroy To Rebuild
Coughing Blood
I Don't Feel So Crazy
Leave Stickers On Our Graves
Regarde Les Hommes Tomber
X Stage
18:15 > 19:00
Eve : Allez, on vient d'arriver sur le fest, on a déjà une 8.6 à la main, on a dit bonjour à tout le monde. Il est temps d'aller regarder les hommes tomber. Ce groupe, je n'y ai jamais vraiment prêté attention, et pourtant, en bonne française, je clamais haut et fort que c'était pas bien. Et bien que le grand cric me croque, car j'ai en effet pas du tout apprécié leur set, mais je dois bien admettre qu'ils mettent du coeur à l'ouvrage et qu'ils ne sont pas pour ainsi dire mauvais. Il fait chaud, personne n'est déjà saoul, un bon quart des festivaliers sont au lac, mais ça ne les inquiète pas plus que ça et ils donnent tout ce qu'ils ont. Regarde les hommes tomber, je n'aime toujours pas leur musique, mais je respecte les gonzes.
Ludwig : Première remarque, j'ai trouvé le son terrible, surtout pour un groupe de ce genre. Le festival commence tout juste, est déjà la couleur est annoncée, le public reste majoritairement Punk et Hardcore, ipso facto, peu réceptif à la musique Black Metal de Regarde Les Hommes Tomber. Pour ma part, je suis sur l'expectative, ce groupe fait beaucoup parler depuis quelques mois et c'est la première fois que j'ai l'occasion de les voir sur scène, The Great Old Ones ayant plus attiré mon attention, je ne m'étais jusqu'alors jamais réellement penché sur la musique de Regarde Les Hommes Tomber. On a le plaisir d'assister ici à un set de grande qualité, nous sommes au beau milieu de l'après midi, la chaleur est étouffante, le public, constitué pour la grande majorité de curieux, ne sait pas trop quelle attitude adopter, mais les français de RLHT n'y prêtent aucune attention, la lourdeur vibrante de leur riffing alliée à un jeu de scène passionné et torturé laisse transparaître l'occultisme latent de leur musique, et une certaine noirceur finit par se répandre sur la scène, occultant le soleil extérieur à grands renforts de jeux de lumières habiles et grâce à la présence scénique du chanteur. Par contre, je comprends toujours pas le délire de la capuche dans le Black Metal Orthodoxe, les mecs sont en tee shirt sans manche, en débardeur, mais ont quand même tous une capuche de hoodies, il me semblait que le délire orthodoxe à capuche était mort le jour où les parisiens ont décidé de devenir fan de KPN et Baise Ma Hache pourtant... Anyway, Regarde Les Hommes Tomber a réussi, à travers leur performance, à me faire découvrir une dimension plus personnelle et sincère de leur musique, m'encourageant à me pencher dessus plus activement.
Romain : Et hop, c’est déjà parti pour ma seconde fois à l’Xtreme Fest. La surprise de la première fois passée, je me pointe très tôt pour l’ouverture du camping à midi et ainsi placer ma magnifique tente Quechua 2 secondes à l’ombre du SEUL arbre du camping. Mission réussie, je vais pouvoir dormir le matin. Je suis alors paré pour me rendre devant les premiers concerts, mais c’était sans compter mes sympathiques voisins de tente, leurs bières, et leur pastis. J’arrive donc au désormais familier Cap’Découverte dans les alentours de 18h, pile à l’heure pour le set de Regarde Les Hommes Tomber. Le fest plutôt orienté Punk et Hardcore commence donc pour moi avec un concert de Black Metal. La renommée du groupe d’origine nantaise a réussi à rameuter pas mal de monde au sein de l’X Stage. Mais si le son tranchant et nihiliste du quintet a réussi à me transporter, la majorité du public de l’Xtreme Fest a l’air plus dubitatif. Cela malgré un show très propre et très carré, ne m’empêchant pas de me faire traverser d’une vague de froideur – ma foi fort agréable vu la température extérieure. Voilà, j’ai eu droit à ma dose de Black Metal de l’année. Youpi.
Shawn : Mes collègues ayant parfaitement résumé le live de RLHT, et loin de moi l’envie de faire de la redite, j’ajouterai simplement qu’à la vue de la température extérieure caniculaire, il est bien difficile de rentrer dans l’univers torturé du groupe. La froideur musicale (et scénique, le groupe n’interagissant pas avec le public) tranche avec l’atmosphère chaude… une chance que le groupe n’ait pas joué en extérieur ! Impossible pour ma part de rentrer dedans, mais le public semble avoir apprécié le moment.
Setlist RLHT :
L'Exil
A Sheep Among the Wolves
Ov Flames, Flesh and Sins
Wanderer of Eternity
...to Take Us
The Incandescent March
A Wilhelm Scream
EMP Stage
19:00 > 19:45
Ludwig : Comme l'a gribouillé Romain sur un coin de mon calepin, "c'était pas bien". C'est à dire que d'un côté il y a le Punk à roulettes, et de l'autre le Hardcore à casquette, et les lascars de A Wilhelm Scream se sont dit qu'en mixant les deux ça ferait du Punk Hardcore, alors qu'en fait ça donne une casquette à roulettes, original, certes, mais aucunement pratique esthétiquement. On croirait voir les rejetons d'une partouze entre NOFX et Hatebreed, et franchement c'est bien naze, les compos sont plates, la voix claire outrancière, les pseudos break beatdown sont dépourvus de conviction et de brutalité, je m'ennuie fermement, ce qui n'est pas le cas d'une bonne partie du public, des hordes de Jean Fragile en débardeur sur corps de lâche affluent pour se bousculer gentiment. J'ai beau être consterné par ce spectacle, je concède à A Wilhelm Scream qu'ils ont su mettre le feu aux poudres et réveiller le public, ils sont communicants et indéniablement heureux d'être sur cette scène et, malgré le fait que mes oreilles saignent je prend plaisir à voir le festival s'ambiancey !
Romain : Le genre de set tellement chiant et inintéressant que t’as l’impression d’avoir tout oublié 5 minutes après le dernier power chord plaqué. Ou alors ton cerveau met sa zone de mémorisation en off de manière automatique parce que dans le fond, est-ce que t’as envie d’utiliser des connexions neuronales disponibles pour te rappeler de ça ? En bref, mélange la Pop-Punk débile pour ados californiens avec du pseudo-HxC New Generation (enfin, la New Generation d’il y a plus de 20 ans), et t’obtiens un truc pas bien. Ni Punk ni Hardcore, et le fait de porter des casquettes ne changera pas la donne.
Trollfest
X Stage
19:45 > 20:30
Romain : L’un des rares concerts de cette première journée que j’attends vraiment. Pour avoir vu deux fois la formation norvégienne, le groupe, exaspérant pour certains, a toujours su me donner un bon moment sans prise de tête. Rien que de voir qu’une reprise de Britney Spears, Toxic, est désormais jouée à chaque concert aide à donner la couleur. Les musiciens, toujours vêtus de blouses de scientifiques, d’accessoires farfelus, comptent moins de membres additionnels qu’à l’accoutumée. Et de suite s’en suit le gros défaut du concert : ça manque de folie. Certes, c’est carré, ça sonne bien, ça donne envie de mosher gentiment, mais c’est trop sage, du moins plus que d’habitude. La setlist s’articule principlament autour du « nouvel album » Kaptein Kaos, datant déjà de 2014, ce qui n’est pas pour me déplaire puisque c’est un skeud que j’ai bien saigné lors de sa sortie. Pour conclure : des moments où je m’amuse, des moments où j’arrive pas trop à rentrer dedans : Trollfest m’a habitué à mieux.
Shawn : Quoi qu’on en dise ou qu’on en pense, Trollfest restera toujours une valeur sûre en live, le groupe communiquant, déconnant et n’hésitant pas à aller à la rencontre de son public. C’est ce côté profondément humain (il n’est pas rare de voir les membres du groupe se balader dans les festivals où ils jouent, on a d’ailleurs croisé Trollmannen devant les food-trucks !) qui séduit. Et dès l’entrée en scène on sait que Trollfest n’est pas venu là pour faire de la figuration. Armés d’un tout nouvel accordéoniste (encore un poil timide sur scène), les norvégiens mettent l’ambiance d’emblée avec un Kaptein Kaos offrant une plongée dans leur univers absurde. Absurde ? N’oubliez pas que le groupe reprend du Britney Spears, avec un Toxic faisant maintenant partie de la setlist à chaque fois. Lodd Bolt (basse) n’hésitera pas à se mêler au public, d’abord dans la fosse photo puis en slammant carrément pendant les titres ! Et même si le groupe termine son live avec l’énormissime Helvetes Hunden GARM, on sent qu’on s’est fait flouer au niveau du choix des titres… Où sont passés Brumlebassen et Der JegerMeister pourtant des classiques… Dommage. On a un temps pensé que le groupe nous referait le coup du Motocultor 2014 avec un Papayou sorti de nulle part (lisez le report de Trollfest à Toulouse pour plus d’info !), mais il n’en sera rien.
Si le groupe a assuré, je ne peux pas clore ce concert sans un mot à propos du service de sécurité. La sécurité du festival est assuré par KDA Kevlar Event’s, société qui affirme sur son site web : « KDA KEVLAR Event’s, c’est une réputation de savoir-faire dans la gestion des prestations de sécurité événementielle. […] Sa discipline, son organisation, ses motivations et son pouvoir d’adaptation ont déterminé un vrai « label » de qualité. » Si le service de sécurité est peut-être très performant en ce qui concerne la sécurisation du Garorock, du festival de Carcassonne ou de Pause Guitare, ils manquent en revanche cruellement d’adaptabilité en ce qui concerne le public Metal. Le public Metal est un public qui slam, c’est un fait. Et alors que tous les services de sécurité (pensée pleine d’amitié à Atlantique Budo Securité en charge du Hellfest, Motocultor, Ragnard Rock…) rattrapent les slameurs et les évacuent sur les côtés, ici les slameurs sont repoussés violement dans le pit, sans s’assurer que la foule sera à même de les porter. Et c’est donc pendant tout le concert de Trollfest que l’on verra le pire… entre les deux slameurs qui tombent lourdement dans la fosse photo, sous les yeux de 3 agents de sécurité n’ayant pas bougé (oui oui… à peine croyable, mais c’est arrivé), et jusqu’aux slameurs repoussés qui se viandent dans la foule… Auraient-ils oubliés ce que le terme « sécurité » implique ? C’est bien simple : KDA Kevlar, vous êtes dangereux : apprenez à vous adapter au public ou laissez faire ceux qui savent.
Setlist Trollfest :
Kaptein Kaos
Uraltes Elemente
Die Grosse Echsen
Toxic (Britney Spears cover)
Eenkespill
Konterbier
Ave Maria
Byttedyr
Solskinnsmedisin
Helvetes Hunden GARM
Strike Anywhere
EMP Stage
20:30 > 21:15
Eve : Alors eux, j'étais plutôt contente d'aller les voir, parce que j'étais persuadé de bien aimer ce groupe. Et puis en fait j'ai sûrement confondu avec autre chose parce que c'était pas trop trop ça. C'est clairement le genre de groupe que j'aurai pu soutenir à mort à l'époque lointaine et innocente où un splendide poster de Good Charlotte trônait sur le mur de ma chambre, aux côtés des photos de poneys. Je n'ai pas trop compris ce qu'ils faisaient à l'Xtreme Fest, le public n'avait pas l'air de trouver ça étrange, mais pour moi c'était un peu comme si Green Day avait été programmé sur la Odin Stage du Ragnard Rock Fest
Ludwig : Une formation que je ne connais absolument pas je l'avoue, curieux de voir et entendre pleinement la performance du groupe tout en pouvant jauger l'ambiance dans le public je trouve un point en hauteur où m'installer en attendant le début du set. Les musiciens arrivent sur scène, je ne sais pas trop à quoi m'attendre, mais il faut leur concéder qu'ils ont des tronches à faire du Bad Brains worship. Et en fait non, un énième groupe de Punk Californien à roulettes, bon à faire des soundtrack de sous-American Pie, une voix claire d'ado prépubère sortant du gosier d'un gros dreadeux velu et des choeurs tellement gays qu'ils m'ont donné le sida, c'est bon je lâche l'affaire, je préfère même aller me poser devant les balances de Napalm Death, c'est déjà plus artistique... j'en viens à me demander ce qui est allé de travers avec la scène Punk américaine, en 79 les Dead Kennedys regorgent de frénésie et de brutalité, les Ramones sont là, on a Black Flag, Bad Religion, une scène Punk Hardcore et Crossover de malade, et maintenant quand on me parle de Punk US c'est uniquement des rip offs pourris de NOFX. Qu'est ce qu'il a bien pu se passer? Certes l'Angleterre a souffert aussi, mais mieux vaut GBH, The Exploited et The Damned comme survivants plutôt que Fat Mike et ses adeptes bordel...
Prout : Une grosse embrouille de caisse fait que j'arrive sur le site de l'Xtreme Fest qu'à cette heure avancée de la journée et je commencerai donc le festival par Strike Anywhere et son chanteur dreadeux quand même pas aussi beau que celui de Nostalgicle, je suis obligé de l'admettre. Et bah j'aime déjà pas. Le côté un peu trop punk à roulette sans la patate Hardcore j'ai encore du mal. J'ai pas eu cette jeunesse de gros fan de The Offspring, Blink 182, Sum 41, du coup là ce manque d'aggressivité, cette bien trop belle gentillesse et message positif m'ont profondément laissé de marbre. J'ai pas trouvé une énorme patate sur scène non plus, même s'ils avaient le sourrire. Bref, vraiment pas convaincu par la performance ni la musique de Strike Anywhere.
Setlist Strike Anywhere :
Infared
Laughter In a Police State
To the World
Summerpunks
New Architects
Allies
Blackbirds Roar
Refusal
We Amplify/Blaze
Sunset On 32nd
My Design
Opp #
Napalm Death
X Stage
21:15 > 22:15
Eve : Napalm Death. La légende quoi. On va même pas les voir pour la musique, mais pour dire qu'on les a vus. C'était une première fois pour moi et il me tardait de voir le résultat. Et bien je n'ai pas été déçue; un show à la hauteur et une setlist qui défonce ta mère (et la mienne aussi). Aucune grande originalité dans le jeu de scène ou de lumière, c'est basique et ça fonctionne. Comme si les types ne voulaient plus de prendre la tête ni gaspiller trop d'énergie (l'énergie en poudre ça coûte super cher faut dire) puisque de toutes façons leur public sera ravi. Et ils ont pas tort. Je retournerai les voir hors fest avec plaisir, ils m'ont agréablement surprise.
Ludwig : Lol Shane Embury ressemble toujours à Captain Spaulding demaquillé. Napalm Death, même si je les vois là pour la 1327ème fois, il faut reconnaître que t'es jamais déçu, que tu les choppe sur la première ou la dernière semaine de la tournée, ils ont toujours la même patate et te foutent tout le temps la.même ambiance, peu importe le nombre de kilomètres au compteur, on croirait toujours voir des mecs de 20 ans blindés de coke et de whisky bas de gamme. Je n'ai pas la setlist sous les yeux en écrivant ce report, mais les morceaux de Scum sont toujours aussi plaisants à voir sur scène. Ça pue un mélange de weed et de sueur, et ça décrit parfaitement le public, entre pugilat lucide et sourire béat suscité par un état second. Napalm applique à merveille la vieille technique scénique de Lemmy "quitte à toujours faire le même set, autant le faire toujours parfaitement et en y prenant toujours autant de plaisir", les anglais honorent ce soir avec brio leurs compatriotes de Carcass, contraints d'annuler leur participation a l'Xtreme Fest. Le festival démarre enfin véritablement pour moi, et pas que, c'est le premier groupe à unir véritablement le public et à faire un carton magistral.
Prout : Napalm Death sur scène qui fait du Napalm Death comme toujours, voilà ce que je retiens. Il m'est totalement impossible de compter le nombre de fois que je les ai vus sur scène et la plupart du temps j'ai assisté toujours au même show. C'est à dire un show puissant, débordant d'énergie, de bonne humeur et entartant toujours le public comme il se doit. Je resterai toujours triste de ne pas réussir à faire partie de ces afficionados de Napalm, ayant l'impression de toujours passer à côté d'un truc excellent que je ne comprends pas. Toujours est-il que c'est toujours avec plaisir et respect que je vois les anglais écumer les scènes depuis tant d'années sans jamais rien lâcher, sans jamais descendre en qualité, avec même parfois des bonnes surprises, comme au Hellfest il y a quelques années. Bref, encore un bravo pour le groupe qui tient bon la barre, tient bon le vent.
Loudblast
EMP Stage
22:15 > 23:15
Ludwig : Je me dirige vers l'extérieur après une pause bar, sans grande conviction, je n'ai jamais été très friand de Loudblast et les ai déjà vus un certain nombre de fois sur scène. Je m'arrête à un stand de graillon, me commande un croque monsieur, que je paye naturellement un smic et demi, je saisis mes victuailles et m'avance vers la scène, prend une bouchée de mon croque monsieur, et au lieu de trouver du jambon bas de gamme et de l'emmental, je mords dans un mélange de pignon de pin, de mache et de fromage de chèvre, autant vous dire que ça m'a vraiment pété mon swag (ou zguen comme dirait les albigeois), cet évangelisme veggie/vegan sur les festivals Metal commence à sérieusement me les briser, j'ai rien contre les pratiquants, tant qu'ils ne me font pas chier (des putains de témoin de Jehovah certains quand même), mais bordel quand tu veux de la bouffe pour gerbille t'estampille pas ça croque monsieur, c'est de l'escroquerie à ce stade ! Bref ce report n'aura servi à rien, mais honnêtement je n'aurai rien trouvé à dire sur Loudblast, je le confesse, leur musique me laisse de marbre malgré la qualité indéniable de leur set, le croque monsieur Greenpeace m'ayant mis en rogne j'ai furieusement manqué d'objectivité...
Prout : Loudblast c'est vraiment le groupe français que j'ai eu dans mon sillage toute ma vie de metalhead auquel je me suis dit qu'un jour je m'y attarderai mais pour lequel je n'ai encore jamais vraiment pris le temps d'y poser convenablement des oreilles. Déjà vu il y a fort longtemps avec Anorexia Nervosa, c'est vous dire si ça date, je me souvenais d'un show old school mais pourtant puissant, tenant totalement la route. Cette fois ci c'eût été un peu la même, le recul en plus. Loudblast tient carrément la route en live mais son Death Metal reste bien trop conventionnel pour moi et manque de cette touche moderne que j'apprécie aujourd'hui. Que veux-tu, quand t'es fan de Slam t'es forcément intolérant au "vrai" metal. J'ai néanmoins été étonné par la puissance de certains morceaux, ayant comme souvenir un truc beaucoup plus Thrash Metal, mais ça n'a pas suffit à me combler.
Romain : « Va voir Loudblast uniquement si tu les as jamais vus, sinon ça a pas grand intérêt ». Je les avais jamais vus, je suis donc allé voir. L’intérêt a disparu après un petit quart d’heure.
Setlist Loudblast :
Intro
A Bloody Oath
The Bitter Seed
Abstract God
Taste Me
Presumption
Flesh
Emptiness Crushes My Soul
From Dried Bones
Never Endin' Blast
The Horror Within
Cross the Threshold
My Last Journey
Eluveitie
X Stage
23:15 > 00:30
Prout : Eluveitie j'ai découvert ça avec leur premier véritable album "Spirit" et c'était la claque ultime. Depuis ce groupe n'a fait que me décevoir, un à un de chacun de ses albums, de chacune de ses prestations, jusqu'à devenir mon nouveau groupe de prédilection quand il s'agit de cracher passablement sur un groupe. Et là c'était idem. L'impression de voir un groupe qui vient jouer à l'usine, pro à en vomir, faisant un show froid de coeur, faussement cohésif, un peu comme Arkona ou Korpi. N'en déplaise aux fans, je vomis encore et toujours cette scène qui n'arrive plus qu'à se troller elle-même.
Romain : J’ai fondamentalement rien contre le Folk Metal. Du moins dans une certaine limite. Et pour avoir eu des potes fans d’Eluveitie durant mes années lycée, je préfère passer ma route et plutôt casser la croûte en allant m’enfiler un bon gros burger proposé par l’un des différents food trucks du festival. Certes, c’est pas donné, mais la qualité gustative est comme l’année dernière au rendez-vous. Le mélange de steak et de fromage savoyard a su m’apporter plus de plaisir qu’Eluveitie n’aurait pu le faire. En bref, je suis pas allé voir le concert, mais au moins j’ai bien mangé.
Shawn : Avant même de rentrer dans le concret en abordant le live d’Eluveitie à proprement parler, il convient de faire un petit point sur l’état actuel du groupe. Depuis le premier album, les suisses nous ont habitué à un album tous les deux ans, le dernier, Origins datant maintenant de 2014. On s’attendait tout bêtement à un nouvel opus cette année, mais il semble que de profonds changements de line-up (on y vient !) ont changé la donne. Le groupe a néanmoins admis à demi-mot que le prochain opus sera Evocation II (la suite de The Arcane Dominion sorti en 2009), album plus Folk que Metal. Bref, Eluveitie tourne donc sans réel album à soutenir et sans nouveau matos à proposer sur scène. Passons maintenant au line-up, et accrochez-vous ce n’est pas simple. Depuis 2015, on dénombre 9 départs et 8 arrivées de membres. Sans compter que la moitié d’entre eux sont considérés comme membres de session et ne sont pas réellement intégrés au line-up fixe. Le changement majeur de ces derniers temps restera donc le départ massif et groupé de Merlin (Batterie), Ivo (Guitare) présents depuis le premier album, mais surtout d’Anna Murphy (chant/vielle à roue) qui avait pris une place de premier plan au sein de la formation depuis quelques années. C’est donc un groupe amputé de ces membres clé qui se présente devant nous… c’est bien simple lorsque le groupe entre sur scène, le seul indice permettant de voir que l’on a affaire à Eluveitie, c’est la présence de son dernier membre fondateur Chrigel Glanzmann. De là à penser que le chanteur historique puisse se faire tyran, il n’y a qu’un pas.
Bref, concentrons-nous sur le live ! Le groupe entre en scène et déjà… on se pose des questions… les 20 premières secondes commencent dans le noir complet (où est passé l’ingé light ?) et il faudra attendre deux titres entiers pour enfin entendre le violon et les flûtes (où est passé l’ingé son ?). Pour la vielle à roue, c’est encore pire puisqu’il faudra attendre le… 7ème morceau pour enfin la distinguer. Scéniquement… que dire… tant le groupe semble étranger… l’impression forte d’être devant un groupe inconnu jouant du Eluveitie avec son chanteur en guest… Dur également de reprocher à Michalina Malisz (qui vient tout droit de Pologne) de ne pas avoir la prestance scénique d’Anna Murphy. En somme, c’est à la setlist que l’on s’accrochera. Du bon (Andro/Tegernakô), comme du passable. L’un des moments marquants du set sera ce passage entièrement acoustique sur Isara, Carnutian Forest et Grannus, moment de calme et d’introspection. Enfin impossible de clore ce concert sans vous partager deux fails. Le premier est minime mais aura fait tilter une bonne partie du public : tout le long du set, Chrigel se croira à Toulouse et n’aura de cesse de haranguer la foule avec des « Come On Toulouse !! ». Le second fail est plus cocasse et en est presque gênant… Havoc se termine, le groupe sort de scène, et une bonne partie du public attend patiemment le retour du groupe pour Inis Mona… c’est à ce moment que notre ingé light (déjà à la ramasse au début du set) décidera de rallumer la salle. Un bon tiers du public interprète logiquement ça comme la fin du concert et quitte la salle… Le groupe revient sur scène pour Inis Mona et se rend compte que la salle est allumée, et qu’une bonne partie du public est parti… ce moment de gêne et d’agacement dans les yeux de Chrigel Glanzmann …
Bref, Eluveitie semble avoir perdu son âme (tant musicale qu’humaine) sur les sinueux chemins de la gloire. Toucher du doigt le firmament a un prix. RIP Eluveitie, j’en garderais en mémoire le line-up fou-furieux de 2008 avec les frangins Kirder, Meri Tadic et Anna Murphy…
Setlist Eluveitie :
King
The Siege
Neverland
Thousandfold
AnDro
Tegernakô
Isara (Acoustic Version)
Carnutian Forest (Acoustic Version)
Grannus (Acoustic Version)
Helvetios
Kingdom Come Undone
The Uprising
Sucellos
Havoc
Inis Mona
The Real McKenzies
EMP Stage
00:30 > 01:30
Ludwig : Bordel après la fête de village énervé d'Eluveitie on enchaîne sur encore plus de cornemuse, c'est un complot je crois, les gars ont pas tilté que c'est pas une instrument que tu sors comme ça à tout bout de champ, le son est certes original et intéressant, mais à chaque morceau c'est chiant (j'entend deja les rajeu puristes de mes couilles dire "wé mé Eluveitie c pa 2 la cornemuse c'est une panse de mouette cendrée en fait", on s'en branle c'est pareil), ajoutons à cette overdose le fait que le chanteur me donne l'impression qu'il essaie de faire son set avec une patate chaude dans la bouche, je ne suis pas convaincu. Entendons nous bien, je n'ai jamais vraiment accroché à ce groupe, mais jusque là, ils avaient réussi à compenser l'inintérêt que je leur porte par une perf Punk de très bonne facture, ce n'est malheureusement pas le cas ce soir, les lascars ont l'air fatigué , le set est assez mou, on a tous des jours un peu "sans ", c'était malheureusement le cas pour Real Mckenzies ce soir...
Romain : Non les mecs, ça suffit. Si je suis pas allé voir Eluveitie, c’est pas pour me taper un autre groupe de Folk à biniou dans la foulée. Je remonte donc vers le camping, sentant la fatigue me gagnant déjà. Durant mon ascension, le vent me ramène le bruit de guitares saturées mêlées de cornemuses. J’ai donc bien fait de pas rester.
Setlist The Real McKenrie :
Heather Bells
Pour Decisions
Chip
Fool's Road
Yes
I Do What I Want
Droppin' Like Flies
Nessie
Scots Wha' Ha'e
Best Day Until Tomorrow
Wild Cattieyote
Ye Banks and Braes
Stephen’s Green
Drink Some More
White Knuckle Ride
Sailor Man (Turbonegro cover)
Who’d a Thought
Burnout
Bugger Off
Première journée intense, malgré l'absence de "warm-up" au skatepark qui faisait jusque là partie de l'ADN du festival. La remontée au camping fait mal. On rentre aux tentes, on déconne autour d'une dernière bière et tout le monde au pieu. Rideau : demain est un autre jour.
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Crédits :
Textes par l'équipe Horns Up.
Photos par Baptistin Pradeau, équipe Horns Up.