Download Festival Paris 2016
Hippodrome de Longchamp - Paris
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Faire concurrence au Hellfest, festival installé depuis plus d’une décennie en France et qui fait office de référence dans l’esprit de beaucoup de « metalleux » français n’est pas mince affaire. Et ce d’autant plus lorsque l’on connaît la tendance qu’ont ces derniers à parcourir l’Europe chaque été pour découvrir d’autres festivals en Allemagne, en Europe de l’Est ou bien encore en Angleterre. Autant dire que lorsque le Download Festival a voulu s’implanter à Paris, tout le monde a pensé à l’échec – relatif – du Sonisphere il y a quelques années.
Après ces trois jours passés à fouler l’herbe (puis la boue) de l’Hippodrome de Longchamp, c’est l’heure du bilan de cette première édition.
L’affiche
40 groupes sur trois jours répartis sur trois scènes, c’est presque une sinécure pour les habitués des gros festivals qui passent leur temps à courir entre les différentes « stages » et à s’arracher les cheveux quand deux groupes qu’ils affectionnent se retrouvent à jouer simultanément. Ici, on peut profiter de tous les groupes présents et d’une pose bière ou kébab sans courir partout et sans se presser, même s’il peut évidemment y avoir quelques passages à vide si deux ou trois groupes de suite vous laissent de marbre. Quoi qu’il en soit, un festival plus aéré n’est jamais un mal.
Là où le bât blesse en revanche, c’est au niveau de la programmation de ce Download Festival. A part Iron Maiden (présents en 2014 au Hellfest), Deftones et Biffy Clyro (groupe très réputé en Grande-Bretagne mais plus méconnu en France), le festival présente les mêmes têtes d'affiche que le Hellfest. Difficile donc de constituer une alternative sérieuse au Hellfest en programmant des têtes d’affiches qui y sont déjà présentes. Au fond, ce festival ne se présente pas réellement comme une alternative, mais comme un luxe pour ceux qui peuvent se permettre d’enchaîner les deux, ou comme une séance de rattrapage ou un festival à moindre coût pour ceux qui n’ont pas les fonds ou la possibilité de se rendre au Hellfest.
L’on comprend aisément toute la difficulté de maintenir deux festivals aux têtes d’affiches mainstream à une semaine d’écart. Mais le constat est là, et une autre logique devra peut-être guider l’organisation si une édition 2017 venait à être programmée, ce que l'on espère.
L’organisation
C’est toujours l’un des points les plus attendus lorsqu’un nouveau festival s’installe, et ce quand bien même il serait porté par un monstre du genre, à savoir Live Nation. Et autant dire qu’en dépit de quelques couacs – inéluctables –, ce festival a globalement été solide.
Côté infrastructures, l'aménagé était simple : une Main Stage et une Stage 2 se faisant face, et une Stage 3, sous tente, aux abords de la Main Stage. Bars, toilettes et nourriture tout le long du festival. A noter également, la présence d’un barbier, d’un beau bar à vin, d’une cidrerie, et de quelques food trucks originaux proposant moules ou falafels.
Côté vie dans le festival, le Download a mis en place un système de paiement « cashless » présent dans le bracelet qui, s’il n’a pas réussi à limiter les files d’attente le matin pour les recharger - en dépit d'une possibilité de les commander en amont sur internet qui permettait de ne jamais attendre ou presque -, permet de payer les boissons et la nourriture par simple contact sur le festival. Un beau moyen de ne pas avoir à manipuler de l’argent ou des jetons et de réutiliser la carte d’une année sur l’autre. Malheureusement, ce système était à utiliser bien trop régulièrement compte tenu des prix pratiqués : 4€ les soft, 4€ les 25cl de bière et 7€ les 48cl côté boissons. Comptez entre 8 et 10 € pour un burger/frites. Alors, certes, il y a avait de la diversité, mais les prix étaient tout de même au dessus de ce qui est en général pratiqué dans les festivals, où tout est déjà très cher. La proximité de Paris, sûrement.
Pour le reste, oui, il y a eu des couacs. Une grosse attente le vendredi pour rentrer sur le site du festival, un manque de communication avec certains agents de sécurité, une signalétique pas toujours évidente pour se rendre sur place ou trouver les navettes ou encore des bars vidés de tout soft le dimanche soir. Mais chaque festival a son lot de mauvais moments, et le Download s’en est globalement bien sorti par rapport à ce qu’on a pu connaître dans d’autres évènements du genre (doux euphémisme). Surtout, tous ces points ne sont pas dirimants et pourront effectivement être améliorés dès l'année prochaine.
L’affluence
D’après les chiffres communiqués ici et là, l’affluence du festival aurait été de 100.000 personnes sur 3 jours, avec une pointe à 50.000 spectateurs présents sur le site pour le dimanche et le concert de Rammstein, soit bien plus que les deux jours précédents.Un échec relatif donc, pour un Download Festival qui en espérait plus, mais qui a fait face à de très nombreux évènements négatifs. On peut notamment penser à l’Euro 2016, le risque d’attentat ou encore la météo capricieuse qui, s’ils ne sont pas de nature à faire fuir les « metalleux » purs et durs, ont très certainement conduit les badauds et autres curieux à ne pas franchir le seuil du festival.
Au-delà de ces considérations, c’est bien pour la musique que 100.000 personnes se sont pressées sur l’Hippodrome de Longchamp pendant trois jours. Voici nos impressions sur les concerts, étant précisé que nous n'avons aucune photo pour le vendredi, votre serviteur Michaël ne pouvant se libérer de ses obligations professionnelles.
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Vendredi 10 juin
We Came As Romans
Main Stage
15:15 > 15:45
Delf'in : Comme beaucoup de festivaliers, j'ai asssité à ce concert depuis... la file d'attente pour l'entrée du fest! C'est ce qui arrive quand on décide d'ouvrir les portes à 15h et de commencer les concerts à 15h30. Dommage parce que ça avait l'air cool : bons riffs, bonnes mélodies et un chant maitrisé. J'aurais aimé pouvoir palper l'énergie du groupe, mais ça sera pour une prochaine fois. Un premier point noir pour ce festival.
Setlist :
Regenerate
Fade Away
Ghosts
Tear It Down
Tracing Back Roots
The World I Used To Know
Hope
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Beartooth
Stage 2
15:45 > 16:30
Delf'in : Après avoir pris le temps de prendre une bière, les Américains de Beartooth ont déjà bien entamé leur set quand j'arrive dans la fosse, du coup, les mecs sont déjà chauds, et ça mosh par ci par là dans le public. Du bon hardcore comme on l'aime, rapide, ultra carré, avec une p*tain d'énergie sur scène qui se ressent également dans la fosse malgré le peu de fans du genre. Même s'il y a peu de monde car les gens vont s'installer pour le groupe suivant, on apprécie la mise en bouche tonique offerte par le groupe.
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Gojira
Main Stage
16:30 > 17:30
Delf'in : Un des groupes les plus attendus de ce premier jour du fest. Après quasiment un an d'absence sur les scènes françaises, Gojira est prêt à en découdre et semble vraiment content d'être là ! Malgré un son un peu moyen sur la Main Stage, on aura passé un excellent moment avec les landais qui restent fidèles à eux même et discutent beaucoup avec le public qu'ils ont l'air contents de retrouver. On a même le droit à deux chansons tirées du nouvel album Magma qui sortira ce 17 juin. Ca apporte un peu de changement dans le style habituel du groupe, un peu plus lourd. Joe Duplantier échange beaucoup avec le public et explique que le groupe considère le concert du Download à leur concert anniversaire ("p*tain, 20 ans!"), on comprend l'énergie et la bonne humeur. Trop de love et d'émotions dans ce concert!
Schifeul: Départ de Lille pour rejoindre le Download, fest bien pour les Parisiens, mais pour les provinciaux un peu nuls, bonjour la galère de devoir se garer à des plombes. Au vu de la queue pour la navette, avec ma fine équipe, on décide de prendre un uber (quand on bouffe en région parisienne et qu’on paye 4 balles le Sprite, après on choppe direct des goûts de luxe), Première fois que j’utilise ce service et on se trouve avec un mec qui fait la gueule au volant. J’vois pas trop la différence avec un taxi parisien, sauf peut être le prix qui nous revient à 3 balles par tête de pipe. On arrive donc à l’Hippodrome de Longchamp pour découvrir une organisation déjà aux fraises et complétement débordée. Bon, ce n'est pas la Bérézina (il fait beaucoup trop chaud pour ça) mais ces quelques couacs pourrissent un peu le départ et Gojira commence alors que j’attends à l’accès camping que la sécurité fouille TOUS nos sacs pour y rentrer. Dommage, on entend parfaitement du camping et la set list à l’air bien équilibré avec bien sûr la présence des deux nouveaux titres. Tant pis, ce n'est pas comme ci on allait pas les voir en masse dans les mois à venir.
Setlist:
Toxic Garbage Island
L'Enfant Sauvage
The Heaviest Matter of the Universe
Silvera
Stranded
Flying Whales
Wisdom Comes
Backbone
Terra Inc.
Explosia
Vacuity
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Avatar
Stage 2
17:30 > 18:30
Delf'in: Ambiance freak show sur la Stage 2 avec Avatar! Backdrop lumunieux, costumes noirs, chaussettes rouges à pompons jaunes et maquillage de clown-qui-fait-peur. J'ai apprécié le petit bout de concert que j'ai vu du groupe, les Suédois offrant un mélange de death mélo et de heavy qui fonctionne plutôt bien. Le chanteur Johannes Eckerström fait vraiment flipper et m'a fait penser à un Manson qui n'aurait pas mal tourné. Une voix grave qui va bien avec les mesures à trois temps, quelques rires démoniaques et un regard fou qui colle bien avec le côté freak show. Un groupe que je ne connaissais que de nom mais que j'ai déjà ajouté à mes playlists.
Setlist :
For the Swarm
Hail The Apocalypse
One More Hill
Paint Me Red
Bloody Angel
The Eagle Has Landed
Tooth, Beak, and Claw
Torn Apart
Smells Like a Freakshow
Let It Burn
Night Never Ending
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Deftones
Main Stage
18:30 > 19:30
Delf'in: En tant que groupie fan de Deftones, j'attends patiemment leur arrivée après m'être faufilée quasiment jusqu'à la crash barrière. On rentre dans le vif du sujet avec des classiques comme My own Summer ou Be Quiet and Drive (où j'ai encore grapillé quelques place après le wall of death). Et puis ça se calme un peu dans le public, Chino est pourtant bien en forme et saute partout quand il n'est pas dérrière la guitare. Il vient régulièrement réveiller un peu le monde en montant sur la crash barrière et en faisant un petit slam dans le public, de quoi me rendre survoltée ! Malgré les problèmes récurrents de réglages sur la Main Stage, le retrait scénique de Steph Carpenter, et les petits cafouillages dans les paroles ou les rythmiques, j'ai passé un excellent moment! (comment ça, je ne suis pas objective?). On sent que la tournée est longue, mais il se passe malgré tout un truc sur scène, la prestation étant bien aidée par des Sergio et Chino extrèmement souriants et plutôt communicatifs. Un excellent concert, en somme !
Schifeul: Je me place d’assez loin pour suivre le concert de Deftones (genre, au camping, sisi on peut voir et on entend très bien) et cela suffit à m’insupporter. Entre le Chino qui miaule et les passages planants complétement nuls, faut pas s’étonner que ceux qui écoutaient ça gamin se touchent maintenant sur PNL.
Setlist :
Rocket Skates
My Own Summer (Shove It)
Be Quiet and Drive (Far Away)
Swerve City
Rosemary
Diamond Eyes
You've Seen the Butcher
Prayers/Triangles
Digital Bath
Knife Prty
Change (In the House of Flies)
Rubicon
Engine No. 9
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Anthrax
Stage 2
19:30 > 20:20
Delf'in: Pas grand chose à dire sur Anthrax qu'on ne saurait déjà : ils sont carrés, y'a de l'énergie et le public a du répondant face à une telle prestation. J'ai pas vu grand chose, parce que j'avais un grand monsieur devant moi et un relou avec une boîte à Meuh dérrière. Mais j'ai cependant pu apprécier le son, bien meilleur que sur la Main Stage, et l'énergie débordante de Joey Belladonna et de Frank Bello. Petit bémol, j'aurais aimé plus de communication avec le public, surtout pour un groupe de thrash ! Quoi qu'il en soit, une bonne prestation, même si c'est un comble que le titre ayant provoqué le plus d'enthousiasme ait été Antisocial !
Schifeul : Bon allez, on passe aux choses sérieuses et on se place devant la stage 2 pour Anthrax qui va balancer un excellent concert. Même sans être particulièrement fan du combo, j’ai passé un très bon moment avec un groupe content d’être là à l’image d’un Scott Ian qui prend régulièrement le micro, n’oubliant pas de balancer un “je suis français” en réaction aux attaques de Paris. On aura bien sur droit à la reprise d’Antisocial, et même si j’ai du mal avec la version anglaise, ça passe carrément bien et le titre rendra le public complétement fou, certains étant surement venus juste pour ce titre à voir le nombre de personnes s’en aller après le titre. Malgré un show de qualité, je ne vois pas trop le délire de jouer deux reprises sur 8 titres.
Setlist :
You Gotta Believe
Caught in a Mosh
Got the Time
Fight 'Em 'Til You Can't
Evil Twin
Antisocial
Breathing Lightning
Indians
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Iron Maiden
Main Stage
20:35 > 22:35
GazaG : Quand le père Dickinson s’est pété la glotte, Maiden s’est vu privé de sa tournée annuelle. Repos, puis on apprend la sortie d’un album bien long en deux CD : The Book Of Souls. Avec, dans la foulée, l’annonce d’un world tour. Iron Maiden revenait, la hotte remplie de promesses. La plupart ont été tenues. Les Anglais souhaitent mettre le skeud en avant, car The Book Of Souls occupe la moitié du temps joué ce soir.
On commence par la doublette If Eternity Should Fail / Speed of Light, la première assez lente et ambiant, la seconde plus catchy et speed. Elles passent le baptême du live avec succès, aidée d’un son pas dégeu. Sur scène, Iron Maiden fait du Iron Maiden, ne changeant rien à sa formule. Dickinson court sur toute la longueur de la scène, mets sa tête dans des jarres de fumée, secoue des drapeaux, met des masques, scream for me Paris, SCREAM FOR ME PARIS. Steve Harris tire sur la foule avec sa basse, Janick Gers lève sa gratte vers le ciel et Nicko le batteur a le sourire jusqu’aux oreilles tout le concert.
Vient Children Of The Damned pour ne pas dérouter les fans de la première heure, puis on enchaine avec une Tears Of A Clown assez monocorde, puis The Red And The Black, long morceaux aux relents épiques sur skeud mais avec des parties ennuyeuses en live, dommage. Bruce communique avec le public en Français. Même si on ne comprend que la moitié de ce qu’il dit, l’effort est à souligner.
Iron Maiden satisfait ensuite les "legacy people" de la foule avec deux incontournables : The Trooper et Powerslave. Le premier semble perdre de sa superbe avec le temps, le second ne fait que s’embellir. Le set s’égraine sans gros temps morts, Iron Maiden parle peu ce soir, et c’est tant mieux.
On termine la présentation de The Book Of Souls avec la facile mais efficace Death or Glory, et enfin The Book Of Souls, titre remplaçant parfaitement Seventh Son Of A Seventh Son en live (qui de toute façon se faisait massacrer). Un Eddie géant fait son habituelle apparition (en version divinité Maya cette fois). Bruce Dickinson s’empare de son coeur qu’il offre en pâture à la foule : effet garanti.
La fin du concert arrive, on sait quelles chansons manquent à l’appel, Sont jouées dans la foulée : The Number Of The Beast, Fear Of The Dark et consort. Une grosse tête d’Eddie menaçante apparait en fond de scène, pour rappeler son emprise sur le groupe. A mesure que les classiques défilent, le maigre espoir de revoir Dance Of Death dans les incontournables s’amenuise également. On notera l’incrust’ de Blood Brother, histoire d’ajouter un peu plus d’émotion à un concert qui en avait déjà suffisamment.
Les pistes de The Book Of Souls choisies ce soir n’ont pas à rougir, ce qui rend le set plus homogène. On est loin de la tournée The Final Frontier ou de celle d’il y a deux ans (sorte de best-of sans prise de risque). En 2016, Iron Maiden tente des choses et s’en porte bien. Témoin que les Britanniques savent encore surprendre malgré un show calibré comme jamais.
Schifeul: Première tête d’affiche de la journée, Iron Maiden permet de nous faire prendre conscience de la grosse différence entre ce Download et d’autres fest : ici plutôt que des festivaliers présents sur les trois jours, on trouvera beaucoup plus de détenteurs de pass à la journée, comme le prouve cette flopée de T shirt Iron Maiden. Bon, une fois passée cette remarque anthropologique nulle, pas grand chose à dire sur le concert que j’ai suivi de très loin, mais juste assez pour voir un Bruce Dickinson en total roue libre, qui nous sort du "thank you Sonisphère" et nous tape un speech sur les Empires dans le monde, en français mais auquel j’ai rien piner. Sinon Run to The Hills était cool.
Caacrinolas : Etant arrivé sur place sur les coups de 19h, je ne reviendrai pas sur les performances de Deftones ou Anthrax tout juste aperçues et on va directement s’attaquer au plat principal à savoir Iron Maiden. Bon, je sais déjà par avance que l’on va me traiter d’hérétique mais je n’ai jamais été un gros fan de la vierge de fer, et cette date marquait pour ainsi dire mon premier vrai concert d’Iron Maiden, puisque lors de leur passage sur Clisson il me fut tout bonnement impossible de m’approcher de la scène ni même d’apercevoir quoi que ce soit. Il s'agissait donc d'une séance de rattrapage. C'est après une introduction vidéo fleurant bon le windows 95 que le groupe débarque sur scène avec, comme à son habitude, un trop-plein d’énergie. Et très vite, un problème de taille va se présenter à moi : la méconnaissance absolue du dernier album du groupe « The Books Of Souls » ! Mis à part un « Children Of The Damned », le début du set y est entièrement consacré, ce qui fait que je ne serais jamais vraiment rentré dans le concert et que ce dernier m’a relativement ennuyé. Y’aura bien l’arrivée de « The Trooper » qui ravivera un peu la flamme, mais rien y fait ! Décidement, Iron Maiden ne sera jamais fait pour moi.
Delf'in : Voilà les maîtres de la soirée qui débarquent sur scène! Iron Maiden c'est un backdrop par chanson, du feu, des costumes et des accessoires, des personnages gonflables... Un vrai show ! Après la sortie de leur dernier album The Book of Souls l'année dernière, on retrouve un Maiden remotivé. Je m'attendais à ce que la voix de Bruce Dickinson ait changée après son combat contre le cancer, mais point du tout! On a même l'impression qu'il se donne encore plus pour montrer qu'il est toujours là (il essaye de parler en français, mais il oublie des mots ou ne les met pas dans le bon sens, c'est assez marrant). Bref, un concert de Maiden toujours aussi efficace et énergique, avec les fameux The Trooper ou The number of the Beast, et un magnifique Blood Brother dédié aux victimes des attentats.
Setlist :
If Eternity Should Fail
Speed of Light
Children of the Damned
Tears of a Clown
The Red and the Black
The Trooper
Powerslave
Death or Glory
The Book of Souls
Hallowed Be Thy Name
Fear of the Dark
Iron Maiden
The Number of the Beast
Blood Brothers
Wasted Years
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Ghost
Stage 2
22:30 > 23:30
Caacrinolas : Ghost est LE gros morceau de la soirée en ce qui me concerne. Dès le début du set, grosse surprise puisque que là où l’on pouvait s’attendre à une arrivée de Papa Emeritus version pape sur « Spirit », c’est bel et bien sa version plus rock qui fait son entrée sur « From the Pinnacle To The Pit ». On s’aperçoit alors rapidement que ce dernier n’est pas au mieux de sa forme niveau voix, la faute à une laryngite qui l’obligera d'ailleurs à annuler les deux dates suivants le Download. Malgré ce souci, le groupe est comme à son habitude une bête de scène. Que l’on adule ou que l’on déteste (oui parce qu’il n’y a guère de demi mesure avec ce groupe), il est indéniable qu'il constitue l’un de ceux qui font le mieux le spectacle ces dernières années. Et lorsque l’on se pose la question de savoir qui pourrait être l’une des prochaines grosses têtes d’affiches des festivals à venir, la réponse est toute trouvée. Niveau set list c’est bien évidemment axé autour du petit dernier Meliora avec pas moins de 4 titres sur les 8 du set de ce soir. Si 8 titres cela fait relativement peu pour une tête d'affiche, l’état de santé de Papa n'y est peut-être pas étranger. Cela étant, le groupe à eu le bon gout de nous ressortir un « Prime Mover » qui n’avait pas été joué lors de la dernière tournée. Donc légère déception quant à la durée du set, mais la qualité elle était bien là encore une fois malgré les circonstances …
Schifeul: Cette première journée se conclut par Ghost, dont je ne suis définitivement pas fan. Mais comme il faut pas mourir idiot et que tout de même, faut bien que j’aille voir un groupe ou deux, me voilà devant la stage 2 afin de me faire un avis. Bon bah ce n'était pas fameux. Certains diront que le chanteur était malade, ce qui forcement a plombé le show. Mais au contraire, j’ai trouvé que par sa façon de parler, ses gestes et déplacements, il dégageait vraiment quelque chose de particulier et tenait bien le show. Non, c’est juste que musicalement, je n’accroche pas du tout. Hormis sur Year Zero bien sûr, mais que celui qui n’a jamais tapé du pied sur un titre d’Abba me jette la première pierre. Reste qu’au final, le moment le plus fou du concert, c’était bien quand on m’a annoncé que Payet libérait la France en claquant le deuxième but face à la Roumanie ! Fuck Yeah !
Eve : Certainement pas fan d'Iron Maiden, Ghost sera mon concert de la journée. Les ayants vu durant leur précédente tournée, j'étais très curieuse de savoir comment ils manageraient leurs effets sur une scène ouverte, entre la fumée excessive et les éclairages qui les transpercent, ça sonne assez infaisable en plein air. Et pourtant, scéniquement, le show est très satisfaisant. Papa Emeritus est malade et ça s'entend clairement lorsqu'il s'adresse à nous, mais son chant n'en est pas tellement entaché, il nous servira le spectacle que l'on mérite (n'oublions pas que l'on a subit Maiden juste avant). La set list est bien cadrée et, comme le veut leur réputation, tout est carré. Les musiciens portent très bien leur surnom de goules; cette manière de se rassembler autour de Papa, masques au regard descendant et épaules voutées, rappelle le repos des vampires du film Je Suis Une Légende. Il sera par contre un peu décevant d'entendre le même discours entre les morceaux que pendant la tournée précédente, mot pour mot, de la part de Papa. Allez, encore un concert et je récite son speech avec lui, avec l'intonation aristo en moins.
Setlist :
From the Pinnacle to the Pit
Ritual
Prime Mover
Cirice
Year Zero
Absolution
Mummy Dust
Monstrance Clock
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Samedi 11 juin
Apocalyptica
Main Stage
14:30 > 15:15
Michaël : C’est la première fois que je revoyais le groupe depuis la première partie de Rammstein à Bercy en 2005, c’est vous dire. Et si la magie du groupe opère tout le temps, car l’on reste toujours curieux devant de tels instruments - relativement - inhabituels pour le metal, le soufflé retombe vite avec la présence de Franky Perez qui n’apporte pas grand-chose au show. Au fond, je ne pense pas être le seul à attendre d’Apocalyptica la même chose que de Van Canto, à savoir nous faire redécouvrir des classiques d’une nouvelle façon pour s'égosiller en bonne et due forme, le tout entremêlé de compositions propres au groupe. Et malgré un début de set prometteur, il aura fallu un final sur Seek & Destroy et Hall of the Mountain King pour nous sortir de notre torpeur.
Caacrinolas : En voila un groupe que je n’avais pas vu depuis une éternité, puisqu’il s’agissait là de la première fois depuis 10 ans que je revoyais les finlandais d’Apocalyptica. Groupe qui m’avait laissé un bon souvenir sur les deux fois où je les avais vu. Sauf qu’à l’époque le groupe n’avait pas encore de chanteur ... et, honnêtement, en prendre un n’est pas la meilleure idée qu’ils aient eu tant les morceaux avec chant se révèlent insipides. Tout l'effet inverse des titrs exclusivements instrumentaux (peut être aussi parce qu’il s’agit là de classiques tels que « Refuse Resist » ou « Seek and Destroy »!). Prestation pour le moins mitigée donc, même si tout fut presque oublié lors de l’interprétation magistrale de « Hall Of The Mountain King », hallucinante de précision et de rapidité
Setlist :
Reign of Fear
Refuse/Resist
I'm Not Jesus
House of Chains
Shadowmaker
Inquisition Symphony
Seek & Destroy
Hall of the Mountain King
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Mass Hysteria
Stage 2
15:45 > 16:30
Michaël : Si vous n'êtes pas fermé à ce style musical, Mass Hysteria c'est l'assurance de passer un bon moment à faire craquer vos genoux en sautant et en dansant le jerk sur des riffs simplistes. Et leur prestation ce jour là n'a pas dérogé à la règle : une bonne ambiance, des sourires, beaucoup de communication avec le public pour un concert haut en couleur qui aura rameuté beaucoup de monde devant la Stage 2, en dépit de l'heure et d'une journée du samedi un peu moindre en terme de fréquentation. Je ne suis pas un grand fan de la musique du groupe, ni d'ailleurs de cette scène rock/metal française que l'on retrouve actuellement sous les couleurs du Bal des Enragés, mais l'on ne peut pas leur retirer une énergie certaine en live. Un show "positif à bloc", accompagné tout de même de quelques pics contre l'actualité politique (on ne se refait pas), pour un concert qui aura usé beaucoup de corps !
Setlist :
Chiens de la casse
Vae Soli
Vector equilibrium
World on Fire
P4
Une somme de détails
L'Enfer des Dieux
Notre complot
Positif à bloc
Contraddiction
Plus que du métal
Furia
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One Ok Rock
Stage 2
17:00 > 18:00
Michaël: Je n’avais jamais entendu parler de ce groupe japonais de Rock. Quelques informations glanées ici et là et quelques clips visionnés m’ont fait un peu peur de prime abord. Et, au final, je m’étais trompé. C’est finalement assez agréable à écouter, cohérent ben qu’un tantinet cliché. Enfin, quand je dis assez agréable à écouter, je parle de la musique très dynamique du groupe, pas les trois rangées de fans hystériques qui ont passé la plupart du concert à crier les noms des sex-symbols japonais. Sur scène, cela bouge dans tous les sens (je n’en attendais pas moins), les musiques s’enchainent à vitesse grand V sans blabla ni fioritures. Ce n’est pas le groupe de l’année, ce n’est ni bouleversant ni novateur, mais ça a le mérite d’être plaisant.
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Babymetal
Main Stage
18:00 > 19:00
Michaël: C’était ma première fois. Tout commence bien avec une video bien kitsch, les musiciens qui entrent sur scène et hop, black-out. S’en sont suivis trente longues minutes d’attente où les metalleux ont démontré, s’il en était encore besoin, à quel point ils sont beaufs / marrants (rayez la mention qui vous convient le mieux). Entre déguisements, soutiens gorges filmés et autres élucubrations. La meilleure réponse visuelle ayant été celle donnée à un gonze présentant un t-shirt orné d’un « Festival de Tocards » auquel le caméraman a répondu en filmant la sortie du festival. Une fois ces enfantillages passés, le groupe est entré sur scène. Et là : MAGIE ! C’est bizarre, c’est ridicule, ça fait presque mal au cœur pour tous les groupes qui peinent à sortir de la masse en dépit de compositions cohérentes et agréables et qui se font passer devant par ça, mais la vérité c’est que, d’une part, les zikos sont globalement très bons et la musique envoie, d’autre part, c’est tellement venu d’un autre monde que ça en devient intéressant. L’originalité n’est pas légion dans le metal, et là c’est frais, c’est fondant même si c’est kitsch à mort.
Caacrinolas: La grosse curiosité du week end, l’un des plus gros buzz de ces dernières années et honnêtement je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Après une intro bien moins kitsch que celle de Maiden la veille, le groupe rentre sur scène attendant l’arrivée des trois filles, qui ne viendra…pas tout de suite. Pour une raison encore inexpliquée ce n’est que 30 minutes plus tard que les Japonais pourront commencer leur set forcément raccourci de moitié. Et du coup la mayonnaise ne prend qu’à moitié me concernant. C’est bien joli tout ça mais même sans playback c’est un peu la galère au chant et la mise en place est approximative, contrairement aux musiciens qui se donnent véritablement à fond. Je ne sais pas si je serai amené à renouveler l’expérience Babymetal, mais celle-ci me laisse un vulgaire gout d’inachevé. Le public semble malgré tout s’en être donné à cœur-joie.
GazaG: Babymetal, juste de par son originalité, est légitime. Le set de ce soir, même si salement amputé, nous l'a prouvé, avec des gens qui partent direct' du concert, des gens qui sourient et rigolent, et des fans qui chantent et font les chorégraphies de ce groupe "blague" de plus en plus sérieux. Les morceaux ont une identité, les zikos jouent bien, le chant est atypique. A revoir dans de meilleures conditions, car en plus de n'avoir eu que 6 morceaux à se mettre sous la dents, le son bien pourri était de la partie. Mauvais endroit mauvais moment mon pote.
Schifeul : Arrive enfin l’un des groupes qui justifie ma présence au Download : BABYMETAL ! À la base, je ne pensais pas me bouger à un fest pour les voir, les conditions n’auraient pas été top et le concert forcement réduit au minimum. Mais ici un créneau d’une heure leur est accordé et c’était donc l’occasion de voir avec tout de même un set digne de ce nom !... Haha, ce fail... Après la traditionnelle intro vidéo, paf problème technique, rien ne sort ! Alors que le kami Band tente de désamorcer l’échec en demandant de faire du bruit, le petit koba metal, manager du groupe, à la moustache qui frise de colère et demande à tout ce gentil monde d’arrêter de faire le zouave et de rentrer fissa backstage en attendant que l’avarie soit réparée.
Alors qu’ils devraient se presser comme des citrons à tout remettre en place, on voit le temps tourner et on se doute que l’on va avoir droit à un show complétement bridé. Heureusement, les cadreurs ont réussi à transformer toute cette attente nulle en un des moments le plus débile du fest en balançant sur les écrans des perles de divertissement. Mention spéciale à la trollcam pour la fille qui voulait montrer ses seins, mais avait son dos à l’écran, chaque tentative pour se retourner se soldant pour un changement de caméra et surtout au running gag pikachu, la pauvre personne déguisée faisant tout son possible pour se cacher, peu habituée à tant de gloire. En voilà un qui ne remettra plus un déguisement en fest de si tôt. Dommage que cette PLS lui soit infligée devant un groupe où, bah, le déguisement ça passe quoi.
Après 30 minutes d’une longue attente donc, BABYMETAL remonte enfin sur scène et alors que je m’attends à être complétement deg du concert, c’est tout le contraire qui arrivera ! Après leur rentrée, cette fois réussie sur BABYMETAL Death, le groupe va enchaîner les hits de son premier album en délivrant un set compact, carré et puissant qui rattrapera aisément ce set écourté. Comme d’hab les musiciens se comportent comme s'il étaient tout devant alors que les filles balancent chant et chorée avec une énorme banane sur le visage, comme si le départ foireux était déjà très loin derrière, en particulier Moa qui en fait deux fois plus que les autres et a toujours l’air de vraiment kiffer le truc, sans faux-semblant. Bien entendu devant la scène tout est dans une folie de tous les diables, le public yahourtant le plus fort possible, danser et sautant à qui mieux-mieux et lorsque sur Catch Me If You Can, Su nous balance du "I want to see a big circle-pit, bigger, BIGGER !" Le public ne se fait pas plus attendre pour lui donner satisfaction. D’ailleurs, la Su n’hésitera pas à essayer de s’adresser au public pour demander de la réponse, nouvelle évolution dans la façon de faire de BABYMETAL, même si bon, on pine pas toujours ce qu’elle dit…
Le concert se termine avec deux titres issus de leur nouvel album, dans un premier temps KARATE qui passe définitivement bien mieux en live que sur CD puis en ultime morceau Road Of Resistance qui aura droit en intro à deux wall of death, car en bon public français, celui ci foira complétement l’original en partant n’importe comment. Heureusement pas mal de “gens qui savent” sont là et recadrent le bazar pour en faire partir un deuxième, cette fois très bien. Un dernier hoohoohoohoooo et BABYMETAL quitte la scène après un set écourté, mais qui donna lieu à un concert plus brut de décoffrage. Bien sûr ça fait chier de se faire sucrer des morceaux (pas de YAVA!, dommage, j'ai pas pu zieguer), mais voir BABYMETAL délivrer un show plus direct, avec cette fois le sentiment d’avoir un vrai groupe sur scène, non pas comme en Angleterre, c'était génial. En définitive, j’ai plus aimé ces 40 minutes que le concert de Wembley. Et puis cette fois, j’ai pu troller les petits fans avec ma photo, en particulier une cosplayeuse pour qui la vue de cette photo lui faisait réellement comme une sorte de fussoir. Déso meuf, je ne savais pas que ça allait te foutre en vrac comme ça, mais c’était hyper drôle.
Setlist :
Babymetal Death
Gimme Chocolate!!
Catch Me If You Can
Megitsune
KARATE
Road of Resistance
*
Amon Amarth
Stage 2
19:00 > 20:00
Michaël: Amon Amarth, en live, c’est toujours la même chose. Du coup, soit vous êtes fans et c’est le meilleur moment de votre vie, soit vous n’êtes pas captivés par les riffs bas-du-front des compères de Johan Hegg et le temps va être très long. Car le groupe innove très peu, à l’exception d’une scène particulièrement bien réussie avec deux têtes de dragons d’où jaillit de la fumée et de deux titres du nouvel album Jomsviking joués. Ces derniers m’ont d’ailleurs un peu laissé sur ma faim, tout comme sur cd. Si The Pursuit of Viking fait toujours son petit effet, tout comme les classiques Death in Fire, ou Guardians of Asgaard, les nouveaux titres First Kill et Raise Your Horns sonnent un peu vide et nous rappellent malheureusement que si le groupe est capable d’éclairs de génie (comme sur les premiers albums), il peine également à se renouveler et sombre régulièrement dans le déjà entendu. Pour résumer, un show à la Amon Amarth, puissant, fédérateur, carré, mais rien d’inoubliable. Bien loin en tout cas du Hellfest 2009, ma référence avec le groupe.
GazaG: Encore un arrière gout amer à la fin de ce concert d’Amon Amarth. Oui la musique des Suédois fonctionne toujours, mais quel manque de finesse et de prise de risque. Les nouveaux morceaux pourraient être sorti d’album plus anciens que ce serait pareil. Alors certes les têtes de Drakkar qui crachent de la fumée c’est rigolo mais ça ne change rien au problème : Amon Amarth n’est plus créatif, mais continue de gagner en popularité. Ce qui ne les invite en rien à changer leur formule. Un set sans saveur, qui rappelle avec amertume les prestations plus spontanées du groupe durant la précédente décennie.
Schifeul: Dur dur de passer après ce tour de force, et ce n'est pas les vikings bedonnant d’Amon Amarth qui vont réussir à relever le défi avec leur death mélo redondant en diable. Allez hop pas la peine de m’infliger ça, déso mais pas déso, chui pas Vallalapéro.
Setlist :
The Pursuit of Vikings
As Loke Falls
First Kill
Runes to My Memory
Destroyer of the Universe
Death in Fire
Deceiver of the Gods
War of the Gods
Raise Your Horns
Guardians of Asgaard
Twilight of the Thunder God
*
Biffy Clyro
Main Stage
20:00 > 21:00
Michaël : Mieux vaut tard que jamais. Après être passé à côté de ce groupe pendant des années, c’est la révélation. Enfin un groupe de rock Britannique qui ne se contente pas de lâcher des chansons d’amour à tire-larigot ou deux trois accords en boucle pendant cinq minutes à la Coldplay. Une musique tantôt fraîche et festive, tantôt plus sombre et mélancolique, le tout porté par un trio (cinq sur scène) un peu torturés et aux influences diverses. Sur scène, le résultat est excellent : du mouvement, un jeu précis et de l’émotion.
Ma seule peur, en réalité, était le public. Si Biffy Clyro est une immense tête d’affiche au Royaume-Uni, le groupe reste bien plus confidentiel en France. Surement l’une des raisons de l’affluence moindre en ce samedi, avec l’omniprésence de Korn en France ces dernières années. Quoi qu’il en soit, c’est devant une foule très anglo-saxonne (tous les étrangers du festival étaient là, et notamment une flopée d’irlandais) que le groupe va nous offrir un show très efficace et particulièrement plaisant. Des tubes qui ont fait la renommée du groupe (Biblical, Black Chandelier, Mountains ou encore la très excitante Bubbles) en passant par de nouveaux morceaux qui passent haut la main l’épreuve du live (Wolves Of Winter et Animal Style notamment), Biffy Clyro nous a démontré que son statut n’est pas usurpé. Une excellente prestation.
Setlist :
Wolves of Winter
Living Is a Problem Because Everything Dies
Biblical
Animal Style
Born on a Horse
That Golden Rule
Bubbles
Black Chandelier
9/15ths
The Captain
Sounds Like Balloons
Many of Horror
Mountains
Stingin' Belle
*
Korn
Main Stage
22:00 > 23:30
Michaël : Je ne suis pas un admirateur ultime de Korn, ayant préféré dans ma jeunesse leurs compatriotes de l'Iowa dans la grande mouvance nu metal. Mais après de nombreux passages au Hellfest que j'ai plus ou moins boudé, c'était là l'occasion de rester une heure trente devant le groupe sans réelle alternative. Et grand bien m'en a pris, la prestation de haut-vol des américains m'ayant renvoyé immédiatement dans ma jeunesse, où j'écoutais Take A Look In The Mirror ou Issues en boucle. Outre un son très bon, ce qui n'a pas toujours été le cas sur la Main Stage, Korn nous a offert un show très dynamique et juste, à l'image d'un Jonathan Davis stratosphérique tant scéniquement qu'avec une voix maîtrisée tout du long. En revanche, un jour sans pour Fieldy, particulièrement en retrait et dont le look devient encore plus incompréhensible d'années en années. Côté setlist, Korn a pioché dans l'ensemble de sa discographie avec 3 titres de Take a Look In The Mirror pour mon plus grand bonheur (dont un Y'all Want A Single qui m'a rappelé le collège!), 3 titre d'Issues (dont l'excellente Somebody Someone), autant de l'éponyme et 2 de Follow The Leader, les albums les plus appréciés du combo. En somme, un set qui a conclu cette journée du samedi de la plus belle des manières.
Caacrinolas : Dire qu’en 15 ans d’écoute j’ai attendu 11 ans pour les voir et que je les vois ce soir pour la quatrième fois en trois ans… Korn c’est, depuis le retour d’Head dans le groupe, l’assurance de passer un bon moment pour peu que l’on soit un tantinet fan du groupe. Ca tombe bien car, comme beaucoup de personnes de mon âge, Korn fait partie de mes premiers amours. Et contrairement aux dernières fois où c’était « Blind » chargée de l’ouverture, ce fut ce coup ci un « Right Now » du plus bel effet qui entama l’heure et quart de set ! Concrètement rien de très novateur pour ce qui ont déjà vu le combo sur scène. Jon Davis est cependant bien plus en voix qu’a une époque et Head est toujours celui qui attire le plus l’attention sur scène… Enfin presque, puisque l'on a toujours Luzier qui ne peut pas s’empêcher d’en faire des tonnes et qui commence de plus en plus à m’exaspérer, et je ne parle même pas de son solo totalement inutile. Niveau setlist, une seule véritable surprise mais de taille puisque « 4U », le morceau dédié aux fans, fait son grand retour. Une prestation très classique, mais qui à eu le mérite d’être carrée, honnête et volontaire.
Schifeul :J’ai jamais était un gros gros fan de Korn. Si le groupe sait pondre des hits, écouter un album entier du groupe m’emmerde et c’est donc sans vraiment rien attendre de particulier du groupe que je me pose devant la scène. J’ai parlé de hit plus tôt ? Ça tombe bien, car ce soir Korn va nous en envoyer une volée ultra vénère ! Après un départ sur Right Now, le groupe balance en enchaînement des enfers Here to Stay / Somebody Someone / Falling Away From Me, de quoi se mettre n’importe qui dans la poche, en particulier ce dernier qui obtient une réponse énorme du public qui jump comme si ses genoux ne le faisaient pas souffrir chaque matin.
Le groupe est visiblement très en forme et tout le reste du set se trouvera du même tonneau, après une décennie un peu nulle, Korn s’est définitivement trouvé une seconde jeunesse depuis quelque temps et le prouve une fois encore ici, avec une set list principalement accès sur ses vieux succès. D’ailleurs, on aura bien quelques longueurs qui se passeront principalement lors des titres plus récents et lors de cette reprise de Pink Floyd, pas mal, mais un peeeuuuu longue. L’écourter en shuntant son intro et la fin n’aurait pas était de refus.
D’ailleurs heureusement qu’ils l’ont trouvé leur seconde jeunesse, ainsi que le chemin de la salle de sport, car comme disait un pote “les voir jouer Faget, c’est bien quand Jonathan était tout maigre, mais voir un gros sac chanter ça, ça ne passe pas”. Là le gaillard est à nouveau - relativement - svelte et le titre arrive à dégager quelque chose. Le concert touche à sa fin en mode v’la la grosse teuf avec un Got The Life que l’on chante en levant les mains en l’air et un flamboyant Freak on A Leash où tout le download donne du Da boom na da mmm dum na ema en headbanguant comme jamais. Le groupe quitte la scène au son de Freak On A Leash toujours, mais cette fois avec la très lounge reprise de Richard Cheese.
Setlist :
Right Now
Here to Stay
Somebody Someone
Falling Away From Me
Coming Undone
Shoots and Ladders
Hater
Blind
Twist
Did My Time
Y'All Want a Single
Another Brick in the Wall
4 U
Faget
Got the Life
Freak on a Leash
* * *
*
Dimanche 12 juin
Skillet
Main Stage
14:30 > 15:15
Michaël : Skillet est un groupe de rock/heavy américain qui m'était presque inconnu à ce jour. Distillant une musique résolument mélodique avec quelques passages un plus rentre-dedans, le groupe constitue le genre de mise en bouche parfaite pour une journée de festival. Une musique simple d'écoute, facile à digérer qui vous fait occasionnellement bouger. De quoi réchauffer les corps dans ce temps froid et humide (surtout les titres Monster et Rebirthing venant clore le set qui ont fait leur petit effet sur la foule) en attendant les choses sérieuses
Setlist :
Whispers in the Dark
Sick of It
Feel Invincible
Awake and Alive
Hero
Back From the Dead
Comatose
Monster
Rebirthing
*
Trivium
Main Stage
16:00 > 17:00
Michaël: Je suis toujours très mal à l’aise lorsqu’il s’agit de commenter une prestation de Trivium. Car sur scène, le groupe est excellent. Si Matt Heafy est un tantinet poseur, non seulement c'est un bon communicant avec le public qu'il harangue sans cesse, mais il a un jeu de guitare très carré et une voix sans faille. Il en va de même du reste du groupe qui, encore une fois, nous a proposé un show très bien huilé bien que peu spontané, et qui a enflammé la Main Stage pendant près d'une heure. Mais le fait est que je trouve ça particulièrement chiant musicalement. Du coup je reste devant la scène un peu par dépit, à tenter de dénicher un riff ou un passage qui m’emporterait (ce qui arrive parfois, le groupe a quelques titres de qualité), mais je ne suis jamais vraiment convaincu. Les fans du groupe eux le sont, et on les comprend : Trivium est en train de devenir un grand du genre, et c’est amplement mérité, au-delà de mes goûts personnels.
Lactance: C'est après avoir flâné pendant un bon bout de temps sur le site – que je découvre d'ailleurs pour la première fois, contrairement à mes collègues, puisque j'ai pris mon pass seulement pour la journée de dimanche – que je me place tranquillement près de la Mainstage pour assister à mon tout premier concert de la journée. Seule occupation intéressante que j'ai trouvée en ce début d'après-midi qui, pour ma part, se révèle pour l'instant assez pauvre en terme de contenu (entre Skillet, The Shrine et Lofofora).
C'est donc avec Trivium que je vais enfin pouvoir me mettre dans le bain, il était temps. Mon dernier rendez-vous avec les Américains (Hellfest 2014) m'avait pourtant laissé un sentiment plutôt mitigé, à cause de cette double-pédale qui gâchait presque tous les passages mélodiques, même si le groupe s'impliquait quand même à fond sur scène. Trivium restant Trivium. Bref, à la fois une petite séance de rattrapage qui s'annonce aujourd'hui donc, mais aussi l'occasion de me faire un premier avis sur la qualité acoustique du fest' en lui-même.
Et autant vous dire que je n'ai vraiment pas été déçu cette fois-ci avec, du coup, un son tout simplement impeccable, même sur les passages les plus rentre-dedans (type Throes Of Perdition). Le tout desservi par un Paolo Gregoletto pointilleux sur ses backing vocals, et un Matt Heafy carrément motivé pour booster le public, entre, mais aussi pendant les morceaux, en usant de ses fameuses grimaces.
Concernant les spectateurs d'ailleurs, la première impression est malheureusement loin d'être encourageante (une constante pendant toute la journée), avec de gros, voire de très gros moments de solitude tout devant. Notamment pendant Until The World Goes Cold issu du dernier album, où l'on tente bien que mal de taper plusieurs walls of death (pendant les refrains, lyriques à souhait, sinon c'est pas marrant), sous l'oeil un peu dépité de Corey Beaulieu.
Un poil désagréable sur le moment même si, forcément, ça n'empêche pas non plus d'apprécier le reste du show. D'autant plus qu'on a le droit à deux titres d'Ascendancy sans rien demander à personne (Rain et Like Light To The Flies), de quoi presque nous faire oublier ces quelques impromptus, dirons-nous.
Petite déception du côté de Paul Wandtke, j'ajouterai enfin. Le nouveau batteur intégré il y a encore récemment, m'a paru effectivement très pataud derrière ses fûts et assez fermé dans son style. Sa performance globale semble en tout cas confirmer ma théorie selon laquelle le niveau des batteurs de Trivium a sérieusement tendance à décroître de remplaçant en remplaçant. À voir ce que ça donne sur le prochain album – s'il ne se fait pas virer avant – même si tout cela ne me paraît loin d'être prometteur.
En tout les cas le show me laisse tout de même une bonne impression dans l'ensemble, c'est ce qui compte. La soirée peut donc enfin démarrer à l'hippodrome de Longchamp.
Setlist :
Strife
Rain
Watch the World Burn
Like Light to the Flies
Dead and Gone
Throes of Perdition
Down From the Sky
Until the World Goes Cold
Pull Harder on the Strings of Your Martyr
Capsizing the Sea
In Waves
*
Children of Bodom
Stage 2
17:00 > 18:00
Michaël : N’ayant pas pu voir le groupe en novembre dernier lors de sa tournée de promotion du dernier album, j’avais hâte de voir le groupe avec Daniel Freyberg et d’entendre les nouveaux titres joués en live.
Ce dimanche, le groupe nous a offert une setlist de festival plutôt agréable avec des tubes, des nouveaux titres et mêmes quelques surprises. Après un départ sur les excellentes Follow The Reaper, Silent Night Bodom Night et Hate Me ! qu’Alexi Laiho a pour une fois décidé d’épargner en ne massacrant pas leur solo sur l’autel de la whammy bar utilisée à tout-va, le groupe nous joue pour le première fois en France Trashed, Lost & Strungout, titre majeur d’Are You Dead Yet? et dernière trace de la période réellement thrash du groupe. Si ce n’est pas nécessairement le titre rarement ou jamais joué que je rêvais d’entendre (Wrath Within, The Nail ou Black Widow feraient de moi un homme heureux), c’est une excellente surprise. Tout comme d’ailleurs Morrigan et I Worship Chaos qui non seulement sont particulièrement agréables en live, mais semblent déchainer le public. Tel n’est en revanche pas le cas pour Scream For Silence qui n’est pas du meilleur acabit en festival. Quitte à jouer un autre titre d’Halo of Blood, on aurait aimé un All Twisted ou One Bottle and a Knee Deep que le groupe ne cesse d’ignorer en live alors qu’il s’agit de deux titres qui pourraient retourner un public sans difficulté.
Entre deux commentaires bien réducteurs de mon voisin grassouillet sur le « branlage de manche » et les groupes de death mélodique en général (accompagné d’un rire bien gras estampillé Sud Rail), j’ai l’occasion de voir que le public est tout de même assez nombreux pour un groupe qui ne bouscule d’habitude pas les foules. Probablement beaucoup de curieux, attirés par les sons de guitare et, d’une manière général, un son globalement bon (selon où vous étiez situé, apparemment).
Mais le petit plaisir du soir vient non pas de Lake Bodom, que l’on entend tout de même assez régulièrement, mais de Children of Decadence, jouée en entier ! Une chance quant on sait que le groupe avait opté par le passé pour des medleys dégueulasses, amputant par là même la moitié de ce titre merveilleux de l’époque Follow The Reaper. Dans l’indifférence générale, y compris des porteurs de t-shirts du groupe autour de moi, Children of Bodom nous sert sur un plateau un de ses titres les plus intenses et mélodiques de sa carrière. Petit moment d’extase alors que la pluie refait son apparition.
Un final classique sur Downfall et c’est déjà l’heure de s’en aller, content d’avoir pu constater que le nouveau guitariste est transparent, et que si Alexi Laiho a toujours un discours inintéressant au possible avec le public (parsemés de « holy shit » « fuck » ou encore… « fuck » qu'il ressort chaque soir de la même façon), son jeu est bien plus propre et moins tape à l’œil. Un bon show, donc.
Setlist :
Follow the Reaper
Silent Night, Bodom Night
Hate Me!
Trashed, Lost & Strungout
Morrigan
In Your Face
Angels Don't Kill
I Worship Chaos
Scream for Silence
Lake Bodom
Children of Decadence
Downfall
*
Sabaton
Main Stage
18:00 > 19:00
Michaël: Un jour je comprendrai. Un jour, j’arriverai à saisir comment des groupes comme Sabaton ou Edguy arrivent à avoir des fans en ne proposant rien. Des reprises à tout-va, des riffs heavy metal déjà entendus mille fois, des accoutrements qui confinent au ridicule et des shows qui ressemblent davantage à une kermesse qu’à du metal. Ca me dépasse, tout simplement. Mais à en voir la foule en délire qui saute partout malgré le déluge abominable et à la réputation du groupe qui ne cesse de grandir, je dois passer à côté de quelque chose et, en tout cas, à côté d'un show d'excellente qualité.
Setlist :
Ghost Division
Carolus Rex
Swedish Pagans
The Art of War
Resist and Bite
The Lost Battalion
Wind of Change
To Hell and Back
Night Witches
Primo Victoria
Metal Crüe
*
Volbeat
Main Stage
19:50 > 21:05
Michaël: Quand la pluie tombe fortement lors d’un festival, que la boue envahit les chaussures de tout le monde, que la fatigue pèse et que quelques frissons accompagnent le désespoir des festivaliers, mais que ces derniers restent à headbanguer devant un groupe, c’est que le show est exceptionnel. Volbeat s’est taillé une excellente réputation, sur cd comme en live, et ce n’est certainement pas ce concert qui fera changer d’avis qui que ce soit. Un bon son, des musiciens souriants et communicatifs, des riffs à perdre haleine, une voix précise et un jeu de batterie précis et dynamique. Ce groupe a tout d’un grand, tout simplement. Alors, ajoutez à cela une setlist très agréable contenant les tueries que sont Lola Montez, Still Counting ou bien encore For Evigt et The Devil's Bleeding Crown venue ouvrir le bal, et c'est le plaisir absolu ! Pas mécontent de les avoir revu au Hellfest la semaine suivante !
Setlist :
The Devil's Bleeding Crown
Heaven nor Hell / A Warrior's Call / I Only Want to Be with You
Sad Man's Tongue
Lola Montez
Hallelujah Goat
The Lonesome Rider
For Evigt
Dead but Rising
16 Dollars
Goodbye Forever
Fallen
Doc Holliday
Seal the Deal
Still Counting
*
Megadeth
Stage 2
21:00 > 22:00
Michaël : Après tous ces changements de line-up (départs de Chris Broderik et Shawn Drover ; arrivées de Chris Adler et de Kiko Loureiro), le Megadeth de 2016 allait nécéssairement être une curiosité de ce Download Festival. Surtout que le line-up ayant procédé à l'enregistrement du dernier album Dystopia a encore été - temporairement - modifié pour l'occasion avec Dirk Verbeuren qui remplace Chris Adler, actuellement en tournée avec Lamb Of God. Et le show dans tout ça ? Et ben, propre, carré, malgré un son pas terrible bourré de basse et un son de caisse claire à pleurer. On peut penser ce qu'on veut de Mustaine, ses prises de position politiques, ses propos limites et autres incartades, mais il reste un excellent guitariste et le coeur et l'ame d'un groupe qui fait vibrer beaucoup de gens depuis des décennies. Et si le dernier album en a laissé beaucoup de marbre (dont moi) et que les titres ne sont pas tous très convainquants en live (le titre éponyme en tête), comment ne pas vibrer quand le groupe entâme son set par un Hangar 18 ? Surtout, Kiko Loureiro s'est très bien intégré au groupe. Il est toujours aussi démonstratif, comme à l'époque d'Angra, mais ce côté un peu poseur et en tout cas showman n'est qu'à la hauteur de son talent. La pluie cesse, le soleil revient, Megadeth a démontré qu'il est toujours là. Vivement le Hellfest.
Lactance : Première fois que je revois Megadeth depuis la première édition du Sonisphere en 2011 ! C'est vous dire à quel point j'en attendais beaucoup de la performance des Américains, qui ont un peu tendance à bouder la France depuis quelques années. J'ai l'étrange impression en tout cas.
Pourtant, même en gros fanboy, je choisis de ne pas trop me rapprocher de la Stage 2, en restant sur mon petit carré d'herbe tout près de la régie (le dernier du fest' ...). Une tactique de fragile tout de même habile, vous en conviendrez, pour me permettre de trouver une place juste avant le début de Rammstein. Du même coup, comment ne pas vous faire part de mon immense frustration tout au long du set, planté à l'arrière, à plusieurs dizaines de mètres de la scène, avec pour seul compagnon la boue et quelques beaufs complètement faits ! Car c'est une fois de plus une performance de qualité qui nous est encore proposée, dans la droite lignée finalement de celle de Volbeat, vu juste avant sur la Mainstage. Avec, dès le départ, un Hangar 18 qui annonce directement la couleur et qui voit enfin le groupe débarquer sur la scène, plutôt bien décorée soit dit au passage, avec son espèce de sas gris-métallisé, équipé de plusieurs écrans (diffusant des clips ou des messages d'alerte random pendant les morceaux).
D'autant plus que, soulignons-le, les Américains peuvent également profiter d'un temps bien plus favorable que les autres groupes, avec un ciel dégagé laissant filtrer les premiers (et uniques) rayons de soleil de la journée. De quoi, peut-être, réjouir notre cher Dave Mustaine finalement, plutôt content d'afficher présent et n'hésitant pas à arpenter la scène durant ses solos, pour le plus grand bonheur des fans. Manque de pot, la performance vocale du frontman, elle, m'aura beaucoup plus laissé sur ma faim, sans toutefois frôler la catastrophe non plus.
C'est donc Kiko Loureiro (Angra), que je découvre pour la première fois en live, qui monopolisera le plus mon attention tout au long du concert en vérité. Il faut dire que le nouveau guitariste du groupe est non seulement bourré de talents, mais apporte un véritable brin de fraîcheur quant à la présence scénique du combo, en partageant de vrais moments de complicité avec ses camarades (ce qui commençait franchement à manquer à Megadeth, je trouve). Notamment durant le fameux pont de She-Wolf, qui ravira un public tout aussi nombreux qu'agité.
Pari assez risqué concernant la setlist d'ailleurs, avec pas moins de quatre titres de Dystopia de proposés tout de même. Perso, je trouve ça plutôt pas mal de mettre en avant le dernier album, qui possède tout de même un lot de sacrés bons morceaux, contrairement à Th1rt3en ou à Super Collider. L'enthousiasme du public sur Fatal Illusion, me donnant en tout cas plutôt raison. Il n'empêche qu'on espère quand même retrouver Wake Up Dead et In My Darkest Hour le week-end prochain à Clisson, histoire d'avoir une setlist un peu différente de celle-ci. Ça ne peut pas faire de mal !
Un avant-dernier set qui s'enchaîne presque trop vite pourrait-on ajouter, mais qu'on aura tout de même pris le temps de savourer avant de s'attaquer à l'ultime show de cette première édition du Download Festival France. Plus qu'à me frayer un chemin à présent jusqu'à la Mainstage, de l'autre côté du site, où apparaîtra dans quelques instants la tête d'affiche de la soirée. Vu le monde qui commençait déjà à plier bagage avant même que Megadeth n'entame son rappel (Hunger Games vol. 4), je ne vous cache pas que ça risque d'être assez sportif...
Setlist :
Hangar 18
The Threat Is Real
She-Wolf
Post American World
Trust
Fatal Illusion
Sweating Bullets
Dystopia
A Tout Le Monde
Symphony of Destruction
Peace Sells
Holy Wars... The Punishment Due
*
Rammstein
Main Stage
22:00 > 23:30
Michaël : Schifeul le fera sûrement mieux que moi, je ne vais donc pas vous décrire l'intégralité du concert. Et je vais même apporter un bémol à son éloge du groupe ! La dernière fois que j'avais vu Rammstein c'était en 2005, à Bercy. Pas vraiment fan des très convenus Rosenrot et Liebe ist für alle da, j'ai fini par lâcher le groupe progressivement. C'était donc l'occasion pour moi de les revoir et de constater que le groupe est indéniablement devenu une machine de guerre : des shows huilés au millimètre près, des explosions, du feu et un aspect théâtral encore plus assumé qu'auparavant (c'est dire...). Bref, Rammstein c'est la garantie d'un show exceptionnel et peu sont ceux qui, ce dimanche, ont pu être déçus de ce qu'ils ont vu. Mais il y a une partie de moi qui me dit que le groupe ne perdrait pas pour autant son aura en laissant de côté ce côté surjoué et, en tout cas, les excès de pyrotechniques, pour offrir un show tout en humilité, avec ne serait-ce qu'un petit mot pour ce public qui vient toujours aussi nombreux les regarder, et garnir leurs poches.
Schifeul : Voilà enfin les rois de la soirée, Rammstein, que je n’avais pas vu depuis leur tournée du Made In Germany à Bercy. Alors je finis mon burger, finis mon cashless sur un coca et comme je suis un enculé de privilégié, je me pose bien devant sur la passerelle VIP à 21h50, beneficiant ainsi d’une bien meilleure vu que des mecs qui doivent être là depuis la fin de Volbeat à attendre les pieds dans la boue.
Une fois que les messages invitant à apprécier le concert plutôt que le filmer - dont tout le monde se fout - sont passés, un compte à rebours de 60 secondes commence sur les écrans - repris par le public à partir de 10 sinon ça va vite saouler - avant de finir sur la toile cachant la main stage à partir de 8. À zéro, le rideau tombe et les premières explosions se font entendre tandis qu’une épaisse fumée rouge s’élève derrière la scène. On est déjà émerveillé comme des cons que Christoph commence à taper sur ses fûts avant que les guitaristes ne descendent sur scène depuis le toit en étant posé sur le système de lights. Puis Till arrive en faisant des claquette puis balance son chapeau qui explose au vol. Voilà, 2 minutes de concert, même pas un morceau véritablement commencé et les Allemands mettent à l’amende tous les groupes du fest avec 2 monte-charges et 3 pétards, c’est ça l’effet Rammstein.
Et niveau titre justement, Rammstein ne fait pas les choses à moitié, car on a le droit d’entrée de jeu à Ramm 4, nouveau titre, surement l’ouverture de leur album à venir, avec des paroles se composant d’en gros, tous les titres de leur disco, associés pour donner de vraies paroles, entrecoupées d’un refrain assez simple à retenir “ Ja, Nein, RAMMSTEIN”. Le public est en feu, même sur la passerelle ça zouk et ça chante, car Rammstein balance deux vieilleries, Reise Reise, plus jouée depuis la tournée de l’album, mais surtout Halleluja, plus jouée non plus depuis des années, mais qui pour le coup est assez spéciale pour moi, car c’était le premier titre que j’ai entendu du groupe. Mais je sèche vite mes larmes car Rammstein enchaine les surprises et nous envoie le morceau du rire avec Zerstôren, un des rares morceaux potable du pénible Rosenrot, où Till se ramène sur scène le chef couvert d’un pakol avant de se faire sauter une ceinture d’explosif en fin de morceaux ! Alors que certains nous font encore des cacas nerveux sur les dires du leader d’Eagle Of Death Metal sur le Bataclan, ici on est totalement en mode Allahu Akbar en plein Paris !
Le reste de la set list enchaîne les classiques avec les effets que l’on connaît, mais en 10 fois pire ! Les effets sont poussés au max pour donner ici une de leur tournée les plus impressionnantes en termes d’effets pyrotechniques, petite mention pour Links 2-3-4 qui nous permet tout de même de découvrir les guitares lance-flamme et nous offre un petit départ rigolo ou Till fait intervenir un petit roadie afin qu’il place le micro correctement avant de lui balancer une bouteille à la tronche. Définitivement le sens du spectacle !
Après un Du Hast repris par tout le Download puis Stripped pour clôturer la première partie de set, Rammstein revient sur scène pour un rappel avec Frühling in Paris, morceau supplémentaire obligatoire à chaque passage dans la capitale, Amerika dont on se passerait bien (refoutez Mein Teil ou Morgenstern !!) Engel et Sonne en ultime morceaux qui ferait se vider les dernières bombonnes de gaz, avec désormais les flammes latérales qui me refilent une trique d’enfer à chaque utilisation.
Et voilà, concert fini, Rammstein a encore une fois été au-dessus de tout, et c’est encore mieux quand on sait qu’on les revoit même pas une semaine après au Hellfest.
Caacrinolas : Le plus gros morceau du week end c’était bel et bien le retour sur Paris des allemands de RRrrrramstein, quatre ans après leur dernier passage au POPB (Non l’Accorhotel Arena n’existera jamais pour moi). Qui dit nouvelle tournée dit également nouvelle set list, nouveaux décors, et nouveaux effets (ou presque) ! Et choix plutôt risqué de leur part puisque c’est sur un nouveau morceau « Ramm 4 » que les teutons entament leur set, Till débarque habillé à la manière d’un Mr Loyal plutôt glauque. Et là en 30 secondes on se laisse plonger dans le show des Allemands la tête la première. On oublie les deux trois petites imperfections de son du début de set et on apprécie de voir des morceaux qui n’ont pas étés joués depuis une éternité (Hallelujah) voir même jamais jusqu’alors (Zerstören). Avec sur cette dernière chanson un effet pyro pour le moins polémique puis que ce bon vieux Till n’a rien trouvé de mieux à porter qu’une ceinture explosive dédié à se faire sauter. Dans le climat actuel c’est sur que ça peut faire grincer des dents. Mais lorsque que l’on connait l’attachement du groupe à la France et qu’ils ont directement mis le logo « Pray For Paris » à la fin du morceau on sait très bien qu’il ne s’agit là plus qu’une facétie du groupe plutôt que d’une réelle provocation.
Le groupe continue donc sa conquête du public avec l'artillerie lourde habituelle : « Keine Lust » « Feuer Frei » ou encore « Seemann » que je n’avais tout simplement jamais entendue en 5 concerts du groupe. Bien évidemment, vous vous doutez que sur scène c’est le cirque et qu’il fait mauvais d’être un esquimau. Mention spéciale encore une fois à l’arc de flamme sur la toujours parfaite « Du Reichst So Gut ». Et comme Paris est toujours une ville un peu spéciale, le groupe y interprétera même « Frühling In Paris » pour la première fois depuis 2012 et probablement pour l’unique fois de cette tournée estivale. Pour résumer, ce fut grandiose ! N’en déplaise à certains, Rammstein est toujours bel et bien l’un des plus gros groupes du style en live.
Setlist :
Ramm 4
Reise, Reise
Hallelujah
Zerstören
Keine Lust
Feuer frei!
Seemann
Ich tu dir weh
Du riechst so gut
Mein Herz brennt
Links 2-3-4
Ich will
Du hast
Stripped
Frühling in Paris
Amerika
Engel
Sonne
* * *
*
En guise de conclusion et compte tenu de ce qui a été déjà évoqué, on se bornera à dire que ce festival fut une très bonne première édition en dépit d'un temps quelque peu chaotique. Si quelques problèmes d'organisation ont fait surface ici et là, le tout a globalement été bien géré. Etant précisé que le coin VIP et l'accès aux scènes pour les photographes étaient très agréables, mais cela ne vous intéresse probablement pas. Reste donc à voir si ce Download Festival France parviendra à se pérenniser dans un marché français des festivals mainstream pas si ouvert qu'il n'en a l'air, et compte tenu de la rude concurrence de la référence en la matière, le Hellfest. Si tant est que l'on puisse considérer ces deux festivals comme réellement concurrents.
Un grand merci à toute l'équipe présente, au service de presse du Download (M. Astruc et M-C. Graton) et à vous lecteurs, qui nous lisez de plus en plus nombreux.