Slipknot à Londres
Alexandra Palace - Londres
Dans l'équipe car il était là avant.
En ce début 2016, Slipknot revient en Europe pour sa troisième tournée européenne depuis la sortie de son dernier album .5 : The Gray Chapter. Seulement celle-ci étant surement bookée par de finis Jean-foutre, la France se retrouve soigneusement évitée, tout comme le Benelux, ce qui me force à contre-cœur à me rendre à Londres pour aller voir le gang de l’Iowa. Direction donc la Perfide Albion, son temps de merde et ses gens moches.
Après avoir claqué un demi SMIC pour faire trois trajets de Metro, j’arrive devant l'Alexandra Palace et je dois bien dire que l’édifice a de la gueule ! En plus d’être un bâtiment victorien qui rajoute un cachet certain au concert, il est situé de façon à ce que devant le bâtiment, on ait une vue panoramique de tout Londres, ce qui permet de jouer un peu au touriste avant les concerts.
Je rentre dans la salle alors que Sikht a bien entamé son concert et je n’irai pas les voir pour la bonne raison qu’avant la salle de concert se trouve une autre salle remplie de stand de bouffe. Chacun ses priorités. Groupe d’ouverture de luxe, Suicidal Tendencies se présente ensuite avec un Mick Muir au taquet qui traverse la scène de long en large en courant. Enfin, durant le premier titre, car le bonhomme se fait vieux et sur le reste du concert se contentera de sa danse “je trie mon linge”. Sinon, vu que j’ai jamais été un gros gros fan du groupe, je me suis rapidement ennuyé et je me suis plus promené çà et là que réellement regardé le concert. Même si deux vieux titres en fin de set ont éveillé mon intérêt et fait bouger mon petit cul, avant que le concert ne se termine sur un nouveau morceau plat.
Après une petite attente, les lumières s’éteignent et tandis que Be Prepared For Hell raisonne dans l’Alexandra Palace, l’écran géant placé sur scène s’allume pour passer des images de mannequins en feu, qui colle très bien avec l’ambiance pernicieuse de cette intro. D’ailleurs, les images distillées par l’écran géant, permettent de renforcer les ambiances des chansons, sans tomber dans un truc tout pété comme nous a habitué Clown, ce qui est un bon point. Mais place à la musique, car comme l’annonce ce premier titre sur bande, Slipknot débarque avec un The Negative One joué avec une intensité qui présage du bon pour le set de ce soir.
Impression confirmée dans la foulée, car Slipknot balance dans les chicots des Anglais un enchaînement Disasterpiece/Eyeless qui me rend fou ! Je balance les bras, hurle les paroles, pousse les types devant moi pour me permettre un headbangue avec forte amplitude de balancier. Bref, la recette normale quand Slipknot démontre une forte envie de casser des bouches et balance des titres taillés pour la guerre. D’ailleurs, ce n'est pas avec ce comportement que je vais améliorer la réputation des Français à l’étranger, mais bon, on s’contrôle plus tellement dans ces moments-là. Puis autour de moi ce n'est pas forcement mieux, le pit actif prenant une large place, allant même taper dans les rangs les plus avancés.
Après ce départ de concert sur les chapeaux de roue, on peut enfin reprendre un peu son souffle sur Skeptic, morceau à la mémoire de Paul Gray avec son refrain imparable qui fait dodeliner des fesses et se termine avec une photo de #2 sur l’écran géant. Bon là, je me dis qu’on va passer aux choses sérieuses et alors que je trépigne d'impatience de me prendre I Am Hated dans la face et gueuler des “WE ARE” vu que le titre est joué pour la première fois lors de cette tournée européenne, v’la t-y pas que Corey nous tape un speech sur “on vous a réservé une surprise” et Slipknot nous joue… Before I Forget. Non mais c’est quoi cette mascarade ? Qu’est-ce que c’est que ce retournement de situation totalement ubuesque ? Surprise, mon cul ! Alors que tout le monde se met à sautiller comme des neuneus autour de moi, je reste au milieu du pit, l’œil hagard, limite a serrer les poings et avaler ma salive pour ne pas fondre en larmes ! Non mais, c’est quoi cette connerie de remplacer un titre dont je me faisais une joie de voir enfin en live, par justement le titre que j’étais très heureux de PAS le voir dans la set list ! SCHIFEUL PAS CONTENT ! JE VAIS MÊME RESTER EN CAPS LOCK TIENS, POUR QUE VOUS RESSENTIEZ BIEN LA RAGE QUI SE CONCENTRE AU BOUT DE MES DOIGTS. JE NE SUIS PAS CONTENT ! Je suis à deux doigts de me refaire le remake de “Rollerball”, pour vous dire à quel point je suis mal...
Surtout que bon, ce n'est pas le passage mélodique qui suit (Killpop / Dead Memories) qui va arranger les choses. Bon, j’ai bien tapé des mains sur Killpop mais enfin merde, Dead Memories, on en était tous très content de plus l’avoir celle-là… Heureusement, Everything Ends revient mettre les choses d’équerre et me rend encore plus fou que sur les débuts du set, car je peux enfin vivre le titre en live ! Dommage par contre que le public réagisse moins, surement plus familier des titres single ou des sorties à partir de Vol.3… Triste époque que celle que nous vivons là.
Après Psychosocial, Corey Taylor annonce qu’il aura besoin d’aide sur deux chansons et Slipknot envoie un enchaînement Wait And Bleed/Duality. Si je me vide complétement en éructant les paroles de la première, je ne peux que me demander quand est-ce que tout a foiré quand je m'aperçois que non seulement Duality obtient une meilleure réponse, mais surtout présente un des pit les plus énergiques avec wall of death à gogo. Totalement aberrant au vu du gros penchant mélodique, mais le public ne doit réagir qu’au taux de connaissance du morceau et non à sa violence propre. Ce concert est décidément un ascenseur émotionnel permanent...
Retour à leur dernier album avec The Devil In I où l’écran géant balance quelques images du clip, dont l’arrachage de visage de Mick qui donne ultra vénère dans ses conditions. Puis Corey Taylor nous sort un nouveau speech sur le “on vous a réservé des surprises” et je comprends vite où il veut en venir, car il commence son "tududa tududa tududdadada" pour annoncer Custer et là deuxième coup de couteau dans le cœur ! Normalement, je devrais être content, car ce titre défonce en live, mais il s’incorpore ici au détriment de Metabolic... Messieurs les Slipknot, que vous souhaitiez faire plaisir à ceux qui vous voient deux jours d’affilés en changeant la set list, soit. Mais à quoi ça sert de foutre des titres rares dans une set list si c’est pour les virer à la première occasion ? Si il faut les changer, faites en sorte de donner du plaisir avec des titres encore plus rare, genre en sortant desSkin Ticket ou The Shape, un peu de folie, de panache ! Enfin merde ! Même juste, si vous ne voulez pas vous casser le cul, jouez People=Shit, ça m’aurait suffit !
Pas trop le temps de bouder cette fois-ci, car Slipknot sort un (Sic) dantesque tout en violence, l’occasion de balancer quelques mots sur la prestation du groupe en elle-même. Si on n'arrive pas ici à la surpuissance du concert donné à Paris il y a un an, on assiste là à un très bon concert des 9, avec les facéties habituelles des membres “chauffeur de salle”, des autres bien impliqués et un Corey Taylor à son habitude, tenant le public dans sa main. Courte pause puis on retrouve Slipknot revient pour un Surfacing tout en finesse qui donne lieu à un énorme wall of Death, que je traverse avec désinvolture pour me coller sans pression au tous premiers rangs afin de passer un titre à gueuler avec le groupe au plus prêt de celui-ci comme le p’tit bout d’fan que je suis. Par contre si au début les images d’émeutes balancées sur écran illustraient bien la chanson, ça tombe assez vite à cause d’un choix d’image plus que douteux, genre comment ressentir l’urgence et la violence avec 3 anonymous que donne de mous coups de pied dans une barrière. Dommage, car jusque-là, les séquences visuelles étaient plutôt cools, surtout un passage avec une mante religieuse qui bouffe la tête d’un frelon, dérangeant et intéressant à la fois.
Pour Left Behind, je m’éloigne du centre de la salle pour rejoindre un pote sur le coté et chanter (mal) avec lui, ce qui me permet de remarquer qu’il y a genre des pits de partout, même bien loin sur les cotés où on est censé retrouver les mecs un peu mous. Non, là ça bouge grave, et on retrouve même des pauvre gars pieds nus, la perte de chaussure étant apparemment une activité régulière des concerts de Slipknot. Le concert se termine avec en ultime titre Spit It Out avec son fameux sitting. Et là, on comprend tout le plaisir de suivre un concert quand le public comprend ce que le mec sur scène raconte ! Les gens ne se contentent pas de faire "ouaiiiiis" sans raison, interagissant vraiment et surtout ne venant pas me casser les couilles à tirer sur mes fringues pour m’accroupir alors qu’on n’en est même pas à ce stade. Voici un doux nectar dont je goûterai bien volontiers à nouveau si seulement il ne fallait pas aller chez les rosbifs pour ça !
Bon concert de Slipknot, pas la claque attendue à cause de la double déception de la set list et surtout le souvenir de la date parisienne qui a mis la barre bien haut, mais bien au-dessus des concerts estivaux. Par contre, même s'ils ne sont définitivement pas beaux et tous saouls, passer un concert de Slipknot entouré de gens qui comprennent ce qui se passe et ne s'amusent pas faire "comme sur DVD" de la façon des veaux qu’ils sont, bah ça fait vachement plaisir !
Be Prepared for Hell
The Negative One
Disasterpiece
Eyeless
Skeptic
Before I Forget
Killpop
Dead Memories
Everything Ends
Psychosocial
Wait and Bleed
Duality
The Devil in I
Custer
(sic)
Encore:
Surfacing
Left Behind
Spit It Out
Voici l’heure de rentrer se pieuter, après avoir croisé les joies de la vie nocturne londonienne, genre un crackhead qui court après un bus, puis retour direct le lendemain dans la dure réalité des gens qui t’emmerdent au taff parce qu’ils n'ont pas reçu leur sèche-serviette naze. Salut à toi l’Angleterre, je n’avais plus mis les pieds chez toi depuis la 5eme et un voyage de classe nul, tu ne m'avais pas manqué.
Ha merde, j’y retourne en avril putain.