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Après un premier album The War Of Art qui m’a très agréablement surpris de par sa brutalité (Cela reste du neo - tout est donc relatif) et par l’utilisation optimale des claviers, j’étais curieux de voir ce que les Americains d’AHC allaient nous pondre cette fois-ci ! Allaient t’ils tomber dans la facilité et les refrains cacthy comme tout bon groupe de neo ou continuer leur cavalier seul vers un son moderne mais peu conventionnel ? A la vue de la pochette très second degré, j’ai tout de suite eu tendance à penser que la première option allait l’emporter… Hélas, j’avais en partie raison.
Exit donc les structures alambiquées, l’utilisation outrancière des claviers et la production massive de Rick Rubin… A la place, American Head Charge nous délivre un neo bien plus conventionnel où production froide, chant clair, basse prédominante et quelques légères accélérations contrebalancent les mélodies poussives et plaintives. Pour comprendre cette évolution, que les puristes qualifieront de commerciale, il faut remonter aux années qui ont suivi la sortie de The War Of Art. En effet, le line-up du groupe s’est largement vu modifié, étant donné qu’il ne reste plus que deux membres originels dans la formation dont le célèbre Martin Cook. Ajoutez à cela une soudaine montée de notoriété grâce à la prise sous son aile de Shawn Crahan (Slipknot) qui remixa l’un de leur titre, fit la promo de l’album partout où il pouvait et les emmena dans les bagages de l’hydre à 9 têtes sur plusieurs tournées aux US comme en Europe, et vous obtenez un groupe dont la popularité est à son summum ! Qui y a-t-il de plus difficile que de garder la tête froide dans ces moments-là tout en ne cédant pas à la facilité ? Peu y sont arrivés par le passé alors que beaucoup sont passés du côté obscure de la force, à l’instar d’American Head Charge…
Alors certes, on retrouve cette puissance sonore et ces murs de guitares que l’on découvrait sur The War Of Art, ainsi que le côté ralenti à la limite du glauque… Pourtant, les refrains catchy rendent trop commun les morceaux, l’utilisation moindre du clavier fait plus penser à un mauvais groupe de death mélodique qui aurait fusionné avec le dernier KoRn, quand au chant qui était à mi-chemin entre le côté criard du punk / hardcore de Sick Of It All et le phrasé de Mike Patton, il a perdu toute son authenticité à force d’une utilisation abusive de chant clair proche de ceux du metalcore. Quant au phrasé plus lent et glauque (Dirty), il n’est pas sans rappelé celui de Jonathan Davis sur Take A Look In The Mirror ! L’auditeur est dérouté à l’écoute de The Feeding, jamais il ne se serait attendu à entendre de tels ponts mélodiques (Ridicule - d’ailleurs, jamais un titre de morceau n’aura aussi bien porté son nom -) sur un album des américains.
Avec The Feeding, AHC a choisi l’option de la facilité, préférant caller ses pas et sa musique sur un groupe tel que KoRn. Cela à certes du bon, notamment sur les passages au tempo les plus ralentis, mais on ne peut que regretter que l’ancien American Head Charge, si prometteur ! Les amateurs du premier opus se passeront en boucle les trois premiers titres de l’album voire Cowards, alors que les kids écouteront l’album en entier… Quant à moi, je m’en vais ranger cet album dans ma discothèque !
1. Loyalty
2. Pledge Allegiance
3. Dirty
4. Ridicule
5. Take What I've Taken
6. Leave Me Alone
7. Walk Away
8. Erratic
9. Fiend
10. Cowards
11. To Be Me