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Formé en 1996, Control Denied était une continuation logique pour Chuck Shuldiner, leader/parrain de Death et inovateur incontesté dans la communauté metal. Pour ce projet (le dernier avant sa mort en 2001), Shuldiner abandonne ses fonctions vocales à l'incroyable Tim Aymar, dont la voix puissante et aigue se rapprochant plus du prog, donne au groupe un son plus melolique, plus heavy metal meme. Cela dit, c'est toujours Chuck aux commandes et celui-ci n'a logiquement pas hesité, comme on ne change pas les équipes qui gagnent, à recruter Steve Digiorgio et sa fretless assassine et Richard Christie, toujours imprévisible derriere son kit et ex-membre de Death lui aussi. Pour la fonction six-cordes, c'est Shannon Hamm qui vient epauler le patron Shuldiner. On reconnait donc aisément le style de ce dernier dans la composition, mais une chose est claire: Control Denied n'est pas une nouvelle formation Death mais bien un groupe à part entière, et ceci par une fusion (très reussie) des styles et qualités individuelles de chacun de ses membres.
L'album démarre sur l'intro tres mélodique de Consumed, avec des guitares qui prennent le role de choeurs sur une ligne de basse qui se charge de la melodie, tout ca encadré par les contretemps impeccables de Christie. Le titre évolue ensuite dans des riffs typiquement Death sur lesquel Aymar s'adapte (et s'impose meme) à merveille. On passe ensuite a l'excellent Breaking the Broken, morceau parfaitement construit avec un enchevêtrement de riffs tous plus explosifs les uns que les autres, sans oublier quelques parties lentes histoires de mieux apprecier la quatre-corde de l'ami Steve. On notera au passage un magnifique solo de Shuldiner qui atteinds de nouveaux sommets avec sa B.C Rich de marque. Expect the Unexpected est sans aucun doute mon petit chouchou du répertoire de Control Denied: Les riffs les plus lourds et les plus entrainant de l'album, un refrain incisif et surtout un break surprenant dans lequel la section rythmique est tout simplement brillante.
What If...? est lui aussi un titre que l'on retiendra avec une intro basse/batterie digne de Spiral Architect et là encore, un superbe break laissant cette fois-ci place aux talents respectifs de Hamm et Shuldiner. When the Link Becomes Missing ne decoit pas non plus et reste logiquement dans la meme veine avec une basse décidément bien groovy (oui, je suis bassiste) et des solos logiquement nickels (on en attendait pas moins de Chuck) meme si la melodie vocale peut devenir lassante. C'est de meme pour Believe ou on assiste tout de même à une petite démonstration de shredding partagée par les deux gratteux et Cut Down avec quelques breaks rapides qui cassent un peu la monotonie de certains riffs. De bons titres en eux-meme mais peut être un peu pâles comparés aux premiers de l'album. Fragile Art of Existence, qui cloture l'album du même nom est par contre son morceau le plus singulier. Ralentissant pour presque s'arrêter, il est relancé par la section rythmique dans un passage très melodique ou les guitares chantent véritablement, pour enfin repartir, après une petite interlude de Digiorgio, dans le riff d'intro. La boucle est bouclée et le premier essai de la nouvelle bande à Shuldiner peut s'eteindre paisiblement...et malheureusement, à jamais.
Un album encore très surprenant donc pour Chuck Shuldiner qui n'a cessé, au cours de sa vie, d'évoluer et de repousser les limites en terme de genre. Steve Digiorgio et Richard Christie sont au meilleurs de leur formes et ont surtout beaucoup d'espace pour s'exprimer dans cette nouvelle formation. De la même manière, Tim Aymar apporte un style que certains (les inconditionnels de Death) auront du mal à supporter mais qui à l'avantage de marquer une rupture nette avec le mythique groupe floridien. En ce qui concerne l'artwork, il est tout simplement superbe. Un album qui vaut donc l'investissement si vous êtes fan de Death ou tout simplement de bon metal!
1. Consumed
2.Breaking the Broken
3.Expect the Unexpected
4.What if...?
5. When the link becomes missing
6. Believe
7. Cut Down
8. The Fragile Art of Existence