Powerwolf + Orden Ogan
Trabendo - Paris
Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.
Initialement prévue à la Maroquinerie, c’est finalement au Trabendo, non loin de la Philarmonie de Paris flambant neuve, que se déroulera la grande Messe annuelle en l’honneur du Heavy metal. C’est en effet en ce doux soir de septembre 2015 que Powerwolf revient à Paris pour le plus grand plaisir de ses nombreux fans, mais également des curieux d’un soir qui ont du très vite se rendre à l’évidence : Powerwolf a tout d’un groupe taillé pour le live.
Certes, de prime abord, Powerwolf paraît un peu ridicule voire grotesque. On parle quand même de trentenaires maquillés qui lancent à tout va des expressions latines sans queue ni tête ainsi que des Lupus, Dominus, Sanctus ou autres Alléluia. Et pourtant, la magie opère. Suffisamment en tout cas pour faire entrer un Trabendo sold out en ébullition.
Orden Ogan :
Arrivé sur les alentours de 19h45 sur place, j’arrive un peu avant l’entrée sur scène des allemands d’Orden Ogan. Ces derniers officient dans un genre relativement populaire ces dernières années, à savoir un power metal à tendances folkisantes dira-t-on.
Quoi qu’il en soit, le groupe va offrir au public parisien un show de qualité, bien aidé par un public et notamment des premiers rangs particulièrement fervents. Reprenant à tout-va les refrains des titres et répondant à toutes les sollicitations d’un Sebastian Levermann loquace et enjoué, la température va vite monter dans un Trabendo déjà plein à craquer.
Malgré une certaine immobilité sur scène compte tenu de la promiscuité des lieux, Orden Ogan ne manquera pas d’utiliser tout l’espace qui lui est alloué pour headbanger en rythme sur les riffs brise-nuque qui parsèment les titres du groupe. Car sans être révolutionnaire, la musique d’Orden Ogan passe bien l’épreuve du live, y compris les titres de leur nouvel opus Ravenhead. Je pense notamment à F.E.V.E.R., venue ouvrir le set des allemands, qui s’avère tout aussi efficace que fédératrice.
On est là dans l’essence même du power metal : une voix claire maîtrisée, des riffs assez catchys portés par des lignes de batterie simples mais efficaces. En bref, un bon moment.
Setlist :
F.E.V.E.R.
Deaf Among the Blind
We Are Pirates
Ravenhead
The Lords of the Flies
Here At The End Of The World
Sorrow Is Your Tale
The Things We Believe In
Powerwolf :
A 21h pétante, les allemands entrent sur scène sous les cris, les applaudissements et des horns up à perte de vue. Dès les premières minutes du show, on sait que le public parisien n’est pas venu pour rester scellé sur ses deux pieds en silence, mais bien pour répondre de la meilleure des manières à une musique taillée pour la participation du public. Et ce n’est pas le début de set en fanfare qui me fera mentir : Blessed & Possessed, Coleus Sanctus et la très enjouée Amen & Attack font grimper le mercure et la pression dans le Trabendo.
Le son est globalement très bon, tout comme les prestations des musiciens et d'Attila Dorn, pas loin d‘un sans-faute à la voix, sauf quelques écarts en fin de set. C'est toujours assez drôle de voir le groupe évoluer sur scène, entre les guitaristes Matthew et Charles "Greywolf" qui posent sans cesses, et Falk Maria Schlegel en éclectron libre, il se passe toujours quelque chose !
Côté setlist, on pouvait difficilement espérer mieux (on peut toujours chipoter…) avec les cultissimes We Drink Your Blood, ou bien encore Resurrection by Erection, savamment alternées avec les titres du dernier album qui, s’ils ne transpirent pas l’originalité par rapport à ce que le groupe a fait par le passé, ont au moins le mérite d’être d’une efficacité à toute épreuve en live. Si Army of the Night est excellente, c’est bien le tube Armata Strigoi qui remporte la palme du titre de la soirée. Invité pendant de nombreuses minutes à chanter à l’unisson les mélodies de ce titre, le public parisien a répondu présent de bout en bout. Assurément l’un des meilleurs moments de la soirée, qui a semblé également impressionner le groupe sur scène qui n’en attendait peut-être pas tant.
Après un court solo de batterie, le groupe revient sur scène pour une seconde partie de concert d’une intensité légèrement en deçà (avant le rappel). Si Werewolves of Armenia est un très bon titre, j’ai trouvé que l’enchainement de Dead Boys Don't Cry, Let There Be Night et son tempo ralenti ainsi qu’In the Name of God avait fait retomber un peu la pression, mais certainement pas le mercure. Au bord du soutenable si vous étiez trop éloignés des aérations !
Si le ventre mou du concert était un peu moins prenant, c’est probablement en comparaison avec les trente dernières minutes qui furent d’une intensité incroyable. Car après un We Drink Your Blood toujours aussi festif (même si nom ne l’indique pas!) et un Lupus Dei réussi, le groupe nous offre un rappel digne des plus grands : Sanctified With Dynamite, Kreuzfeuer et All We Need Is Blood. Foire d’empoigne, cordes vocales maltraitées, litres de sueurs, bières renversées… En bref, l’apocalypse dans le 19ème arrondissement de Paris, le tout sous les invitations à la débauche de Falk Maria Schlegel.
C’est au bout d'une heure trente de concert, trempé et avec un joli mal de gorge en raison de vocalises parfaitement mal maitrisées, que l’on rentre chez soi en se disant que si Powerwolf ne brille pas par les prises de risques d’album en album, il demeure une valeur sure en live pour tous les amoureux de riffs efficaces et de mélodies catchy.
All we want, all we want is, all we want is MORE MORE MORE !
Setlist :
Blessed & Possessed
Coleus Sanctus
Amen & Attack
Cardinal Sin
Army of the Night
Resurrection by Erection
Armata Strigoi
Drum Solo
Dead Boys Don't Cry
Werewolves of Armenia
Let There Be Night
In the Name of God (Deus Vult)
We Drink Your Blood
Lupus Dei
Rappel :
Sanctified With Dynamite
Kreuzfeuer
All We Need Is Blood