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Album

25 août 2015 - Nostalmaniac

Horacle

Dead Eyes Revelations

LabelAutoproduction
styleHeavy Metal
formatAlbum
paysBelgique
sortiejuillet 2015
La note de
Nostalmaniac
8.5/10


Nostalmaniac

Le Max de l'ombre. 29 ans. Rédacteur en chef de Horns Up (2015-2020) / Fondateur de Heavy / Thrash Nostalmania (2013)

Après des débuts assez prometteurs (le temps de deux mini-albums), le combo belge Horacle avait de quoi être attendu au tournant avec la sortie de son premier long format. Depuis le dernier EP, « A Wicked Procession », sorti il y a maintenant deux ans, on remarque que de nombreux changements ont été opérés à commencer par le départ du co-fondateur et guitariste David D.C. remplacé depuis par le jeune et talentueux Alekseï Makarov (Bursting). Changement également au niveau du studio puisqu’après quelques sessions au Blackout Multimedia Studio, c’est au Noise Factory, à Namur, qu’ils ont décidé de mettre en boîte cette première galette, baptisée « Dead Eyes Revelations », sous la houlette de Gerald Jans (connu pour ses collaborations avec Channel Zero et Epysode). Si au Nord de la Belgique, c’est souvent l'effervescence, la Wallonie est un terrain bien moins propice (euphémisme… cf. l'interview) surtout en ce qui concerne le Heavy Metal. Et pitié, ne me parlez surtout pas de Drakkar, un navire échoué début 90 dont le rafistolage est peu convaincant. Horacle apparaît comme la formation la plus intéressante de la Belgique francophone. Alors, confirmation ou pas ?

Tout d’abord, ce qui ne change pas d’un iota, c’est leur passion pour le Heavy Metal authentique. Si la pochette, réalisée par l'artiste espagnol Juanjo Castellano, évoque aux nostalgiques compulsifs (un nouveau club de votre serviteur) certains visuels de King Diamond, l’impression est renforcée par l’intro mystérieuse et angoissante ouvrant l’album. Rentrons donc dans le vif du sujet avec “Carnage Stallion”, un titre rentre-dedans dans la pure tradition Heavy/Speed Metal mais efficace. D'autant plus avec le chant haut-perché (et juste - c'est important !) de Terry Fire. Le Français de la bande n’a certainement pas été recruté par hasard ! C’est un atout considérable qui me rappelle l’américain Bobby "Leather Lungs" Lucas (Attacker, ex-Seven Witches). Carrément bluffant ! On ne lui en voudra donc pas de glisser quelques gimmicks à la Rob Halford (comme de manière très évidente sur l’enflammé “Revenge At Hand”). Le très direct "King Slayer" et ses riffs tranchants poursuit sans faiblir.
Ensuite, la basse de L. Sabathan (ex-Enthroned) vrombit en ouverture du captivant "No Resistance", un de mes titres favoris, avec ses soli Maideniens et son ambiance oppressante.
On remarquera aussi que les mélodies vocales lorgnent souvent du côté de King Diamond avec ses cris suraigus, ce chant et ces choeurs hantés qui confèrent une dimension horrifique ! Ce qui s'allie parfaitement avec les textes occultes et mystique du sieur. Et oui, Horacle n'a pas vraiment envie de parler de sorties et de chaudes rencontres alcoolisées.
Accrocheur,"Signs of the Beast" avec son refrain et ses 
soli touchants et virevoltants est une autre pièce maîtresse de l'opus.

Un autre point fort, c’est le tandem guitaristique Dyno-Alekseï dont le point d’orgue est sûrement “Passage to Eternity”. Cet instrumental galopant, qui arrive en plein milieu de l’album, est particulièrement soigné et ponctué par des soli épiques. Pas de démonstration technique aussi insolente qu’inutile ici mais un gros feeling. Il faut reconnaître que l'instrumental peut se révéler être l'exercice casse-gueule par excellence et ils s'en sortent remarquablement bien. Tout au long de l'album, les mélodies transpirent l'émotion. "Awakening of a Crimson Shelter" ne déroge pas à la règle. Sans aucun doute le titre le plus ambitieux et surtout le plus long (pas moins de 11min44 !), intense, varié et très mélodique, avec son break acoustique et un solo totalement irrésistible. L'album s'achève avec "The Hounds (Wicked Child)" qui démontre encore  leur maîtrise et leur aisance pour proposer des structures cohérentes et accrocheuses. Une belle montée en puissance, des soli lumineux et déchirants (je pense parfois à Pharaoh) et CETTE voix ! D'ailleurs notons que Terry s'est chargé de toutes les voix, pas de synthé ou de grossiers trucages ! Bien loin de s’engouffrer dans les clichés éculés, « Dead Eyes Revelations », avec neuf morceaux et quarante-huit minutes au compteur, alterne avec brio les passages Speed et mélodiques.

Si le retour à la case autoproduction peut paraître aussi étonnant que courageux, ce premier album évite les écueils et contient tous les ingrédients d’un BON album de Heavy Metal : du rythme, de la variété, de l'accroche, un vocaliste doué ainsi qu'un tandem de guitariste complémentaire et inspiré. Un quasi sans faute (les seuls bémols étant quelques améliorations possible dans le mixage final).
Que les amateurs de Heavy Metal jubilent, "The Horacle is rising"

Tracklist:
1. Premonition (Intro)
2. Carnage Stallion
3. King Slayer
4. No Resistance
5. Signs Of The Beast
6. Passage To Eternity
7. Revenge At Hand
8. Awakening Of A Crimson Shelter
9. The Hounds (Wicked Child)