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Souvenez-vous de cet été de l’année 1999 où un groupe composé de 9 guignols masqués et tous vêtus de la même combinaison déboule à toute allure de leur Iowa natal pour défrayer la chronique. Car oui, Slipknot ne laissera personne indifférent, on aime ou on n’aime pas, mais personne ne peut nier l’existence du phénomène des nœuds coulants !
Après une intro glauque, répétitive et répondant au doux nom du code barre de leur précédent album 742617000027, la brutalité de Slipknot met à mal nos oreilles dès le premier riff de la cultissime (SIC). Haine, violence, brutalité… Voilà les maîtres mots de ce début d’album qui débute en fanfare durant les 5 premiers morceaux jusqu’à la grandiloquante Surfacing aux paroles plus que provocatrices Fuck it all / Fuck this world / Fuck everything that you stand for. Riffs simplistes mais foutrement efficaces, scratches, samples, grosse rythmique, double pédale et roulements de toms à ne plus savoir où en donner de la tête et naturellement un chant hurlé unique, voilà les ingrédients qui firent de ces premiers morceaux une hymne à la violence reprise en chœur par les kids.
Mais Slipknot, ce n’est pas seulement de la haine à l’état pur… Le groupe sait également nous pondre des titres malsains au possible ainsi que des morceaux plus préformatés comme l’attestent la "balade" Wait And Bleed où Corey Taylor, nouveau brailleur au sein de la formation américaine – et aujourd’hui véritable idole des jeunes ! - se permet d’intégrer des parties de chants clairs pour mieux se détacher des riffs acérés, ainsi que le morceau le plus neo de l’album Spit It Out avec son phrasé rapé et ses innombrables scratches, devenu un morceau culte du groupe de par son clip proche du film Shinning et de son sitting en live.
Cependant, pour moi, la véritable force (voire le génie) de Slipknot ne provient pas de ces titres extrêmement rentre-dedans rendus possibles grâce à la patte inimitable de Ross Robinson, mais plutôt de cet univers étriqué, glauque, sombre, torturé et oppressant que s’applique à développer les 9 de l’Iowa tout au long de la seconde moitié de l’album.
En effet, le ton est donné dès l’intrigante et malsaine Tattered & Torn, le tempo se ralentit subitement, les samples deviennent omniprésents et le son est de plus en plus crade. Les paroles et les thèmes abordés sont alors bien plus glauques afin d’être en adéquation avec la musique comme pour le titre Purity, racontant l’histoire d’une fillette enterrée vivante. D’ailleurs, l’album sera réédité quelques mois plus tard sans ce morceau pour des raisons de droits d’auteurs sur l’histoire – quel gâchis ! -.
Les titres s’égrainent et un véritable sentiment de malaise s’installe avec des morceaux tels que Scissors ou Prosthetics où le timbre de voix de #8 car oui, rappelons le, Slipknot c’est avant tout des numéros et non des noms afin de se focaliser sur la musique, du moins à l’origine vu l’effet boule de neige qui s’en est suivi, devient plus plaintive et crade à des lieux des premières plages où ce dernier déballait toute sa haine dans le micro.
Néanmoins, tous les derniers morceaux ne sont pas tous rythmés par un tempo des plus lents comme l’attestent No Life, titre à nouveau rapé plus dans la veine de SIO ou des petits bijoux de violence gratuite comme Get This, marquante par ses riffs dévastateurs et son refrain Get This Or Die, et Eeyore chanson cachée après les vomissements de Chris Fehn, percussionniste du groupe, sur le dernier titre de l’album.
Avec cet album éponyme, Slipknot a bouleversé les conventions et a remis au goût du jour la brutalité. Pour moi, et je concède que ce soit pas du tout le cas pour d’autres, cet album est un véritable joyau que toute personne se doit au moins d’avoir écouté une fois. Il n’y a rien à dire… Slipknot, c’était mieux avant !
1. 742617000027
2. (SIC)
3. Eyeless
4. Wait and Bleed
5. Surfacing
6. Spit it Out
7. Tattered and Torn
8. Frail Limb Nursery
9. Purity
10. Liberate
11. Prosthetics
12. No Life
13. Diluted
14. Only One
15. Scissors
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16. Me Inside
17. Get This
18. Interloper (demo)
19. Despise (demo)
##. Eeyore (chanson cachée)