Brutal Assault 2015 - Jours 1 et 2
Open Air - Jaromer
Live reporter et chroniqueur occasionnel dans divers genres (principalement extrême).
Sleap : Cette année 2015 marque les 20 ans du fameux Brutal Assault. Se déroulant sur 4 jours (+ une afterparty), ce festival open air nous accueille dans l'enceinte de l'ancienne forteresse militaire de Josefov, en plein cœur de la République Tchèque. Et bien que ce soit l'un des festivals les plus populaires d'Europe en matière de Metal extrême, nous n'y avions toujours pas mis les pieds (la principale raison étant son chevauchement annuel avec le Party San, l'un de nos open airs de prédilection). Mais il faut dire que le line up du 20ème anniversaire avait largement de quoi faire pâlir beaucoup d'autres fests européens cet été ! Cette édition 2015 est donc notre premier contact avec le plus grands festival Metal de Tchéquie.
Après une courte nuit, nous découvrons donc la grande forteresse à l'aspect austère mais néanmoins attrayant. Le festival est situé à l'intérieur des murailles non loin de l'entrée et le camping en fait tout le tour sous d'immenses arbres (donc très ombragé, c'est rare) ! Après le portail d'entrée et le grand stand de merch officiel se situe la zone des deux Main Stages. Très spacieuse, elle permet d'accueillir tout le monde et on peut y circuler assez aisément. La fosse est également recouverte de grandes plaques de caoutchouc (fini la poussière agaçante, la boue ignoble ou le goudron qui peut blesser), un choix très judicieux. D'autre part, une petite falaise d'une dizaine de mètres est située au fond de la zone et permet aux festivaliers de se poser en hauteur sur des bancs pour avoir une magnifique vue sur les deux scènes et le public. La 3ème scène est, quant à elle, située de l'autre coté du festival (quelques 5 minutes de marche) sous une grande tente.
Par ailleurs, le festival dispose de plusieurs autres originalités. On y trouve un cinéma d'horreur aménagé dans l'une des salles de la forteresse. Le panel va des classiques absolus (Supsiria, The Omen, Hellraiser...) aux gros nanards (The Human Centipede, Sharknado ou même Kung Fury...) en passant par les obscurs films cultes japonais à la Tetsuo. Une excellente initiative lorsqu'on n'a aucun groupe à voir et qu'on désire faire une petite pause.
L'organisation nous permet également de visiter la crypte et les dessous de la forteresse pour même pas un euro. Les différents dédales du fort (où l'air frais passe continuellement !) offrent la possibilité de s'assoir avec des centaines de bancs et tables disposés ça et là, en plus de ceux de l'extérieur déjà très nombreux, un véritable plus pour les journées très intenses et fatigantes du festival !
Enfin, nous trouvons aussi une galerie d'exposition aménagée dans l'une des salles. On pourra notamment venir y contempler les nombreux travaux originaux de David Glomba (artiste officiel de Cult of Fire et Death Karma) ainsi que d'autres peintres ou photographes.
Vous l'aurez compris, ce festival est une véritable surprise. Les groupes n'ont même pas commencés que le cadre et les divers aspects du festival nous ont déjà totalement conquis...
MERCREDI 5 AOUT
Sleap : Le festival commence officiellement le mercredi, mais nous n'avions pas beaucoup de groupes à voir. Vous avez donc droit à deux jours pour le prix d'un !
Nuclear Assault
Sleap : Premier véritable concert de cette première journée, mais également premier clash pour votre serviteur. Le Brutal Assault ne peut pas avoir une affiche aussi terrible sans que certains groupes se chevauchent, c'est inévitable. C'est donc Ad Nauseam (jouant sur la 3ème scène au même moment) qui passera à la trappe me concernant. J'ai déjà vu plusieurs fois Nuclear Assault, mais la fin de leur carrière en fin d'année me motive quand même à aller les revoir tant que je le peux encore.
C'est sur la Main Stage gauche que le groupe débarque. Par chance, le soleil ne tape plus autant qu'en milieu d'après-midi et on a même droit à un peu d'ombre par endroits. Fort appréciable vu la masse de monde et le bordel dans la fosse. Je le redis directement, John Connelly possède le même timbre de voix qu'au premier jour, c'est impressionnant ! La setlist ne change presque pas par rapport aux dates précédentes, avec toujours autant de morceaux de Handle With Care (qui a l'air d'être l'album le plus apprécié du public). En effet, les Critical Mass, Wake Up ou le final sur Trail of Tears sont clairement les titres qui remuent le plus l'audience. Pour ma part, je regrette toujours autant le peu de morceaux de Game Over, même si les enchainements Sin / Betrayal et My America / Hang the Pope me redonnent le sourire (je m'offre même un petit passage dans le pit).
Le constat le plus notable lors de la prestation des américains est évidemment le son. Bien mieux qu'au Hellfest et au Wacken. J'y reviendrai souvent je pense, mais le son est vraiment l'un des autres (nombreux) points forts de ce festival. Le groupe semble toujours aussi heureux d'arpenter une dernière fois les terres d'Europe et remercie plusieurs fois le public, l'organisation et même Čurby de l'Obscene Extreme. Bref, surement pour moi le meilleur concert de Nuclear Assault de l'été. Rien de particulièrement fou mais tous les petits facteurs sont réunis pour passer un très bon moment.
Balin : Contrairement à mon collègue, il s'agit de la première fois que je vois le légendaire combo américain en live et certainement la dernière ! J'ai toujours aimé ce groupe et considère, sans le vénérer, qu'ils ont sortis quelques pièces essentielles du Thrash américain. C'est donc avec joie que je me délecte des titres de Handle With Care et de Game Over dont ils jouent quasiment tous mes titres favoris. Première impression sur le son, il est de qualité et s'améliorera encore après la prestation donné par le quatuor mené par Dan Lilker. Le festival commence donc sous les meilleures auspices et je peux désormais rayer Nuclear Assault de ma liste "à voir".
Triptykon
Sleap : Après le troisième concert de Nuclear Assault en 3 mois, c'est également le 3ème de Triptykon. Les Suisses sont vraiment partout cet été et, même si leur set change relativement peu, je ne me lasse toujours pas de les revoir.
Sans surprise, Warrior et sa bande ouvrent le concert sur le terrible Procreation of the Wicked version pachydermique, qui ravit tout autant les fans de Celtic Frost que ceux de Triptykon. Tout le monde est déjà envouté par l'atmosphère à la fois oppressante et entrainante du groupe. Les morceaux de Triptykon qui suivent me font de plus en plus d'effet. Même sans bien les connaître, je reprends déjà les chœurs entonnés par le public. Tom Warrior arrive vraiment à fédérer n'importe quel public avec ses structures simples et lentes mais résolument efficaces, couplés à des refrains plus que mémorables. Ses longs cris graves prennent encore plus d'ampleur en live d'ailleurs. Comme d'habitude le moment fort en ce qui me concerne est le tube Circle of the Tyrants, mais je suis encore plus content du retour de Messiah (Hellhammer) en fin de set. Un concert plus que classique en somme, mais surement le meilleur du groupe en open air, pour ma part (quel son) !
Balin : Là par contre, ça commence à devenir une habitude de les voir en live cette année. Comme prévu, le groupe mené par le légendaire Tom G. Warrior alterne entre des titres de Triptykon (Goetia, Altar of Deceit ou encore le très long The Prolonging, parfait pour terminer le set), des titres de Celtic Frost (Procreation of the Wicked et l'intemporel Circle of the Tyrants) et même un morceau d'Hellhammer (Messiah) ! Pourtant le véritable point fort de ce show est sans hésitation le son ! J'ai rarement entendu un son Open Air aussi parfait et je reste scotché dessus du début à la fin. Si tous les concerts en extérieur pouvaient avoir ce son massif et aussi clean... De très loin la meilleure prestation à laquelle j'ai assisté des suisses.
Katatonia
Balin : Autant le dire tout de suite, je n'ai jamais été un grand fan du groupe et encore moins de leur période plus récente. Pourtant je me surprend à me rendre à leur concert avec quelques amis (l'alcool, l'euphorie du festival, les conditions tout ça tout ça). Et grand bien m'en a pris car j'avoue avoir beaucoup aimé le concert ! Encore une fois le son est excellent (cela restera une habitude hormis pour quelques exceptions) et le groupe livre un set très pro et ce même devant une assemblée quelque peu clairsemée. Nous n'aurons droit comme je m'y attendais à aucun titre de la première période du groupe mais cela est compensé par une setlist efficace bien que prévisible (beaucoup de titres de Dead End Kings, un peu de The Great Cold Distance et de Night is the New Day). Cela faisait depuis le Hellfest 2008 que je n'avais pas vu le groupe sur scène et je dois avouer que je ne laisserais pas passer autant d'années avant de les revoir la prochaine fois !
Setlist :
1. Buildings
2. Increase
3. Forsaker
4. Dead Letters
5. Day and Then The Shade
6. The Longest Year
7. Ghost of the Sun
8. Soil's Song
9. Criminals
10. My Twin
11. Lethean
12. July
Mayhem
Sleap : Après la bonne surprise du Hellfest, je ne suis plus aussi craintif qu'auparavant concernant la prestation de Mayhem. Mais en voyant la scène, je ne suis pas complètement confiant non plus, il faut le dire. Alors que les musiciens arrivent, on découvre un immense paravent orné d'ossements au milieu de la scène. Celui-ci est franchement classe mais cache totalement la batterie (l'élément de Mayhem le plus important pour moi en live)...
Et dès les premiers morceaux, je fais donc connaissance avec le jeu ultra théâtralisé d'Attila. Le frontman s'installe derrière cet immense pupitre et en sors divers artefacts (crânes, os, objets en métal...) pour agrémenter son jeu scénique si spécial. C'est un « non » pour moi. Je suis particulièrement irrité par le jeu de scène lent et ''torturé'' du chanteur, et la gestuelle avec tous ces accessoires superficiels n'aide vraiment pas à me faire passer outre cet aspect. Par ailleurs, le coté deux poids deux mesures niveau visuel n'est pas franchement adéquat. En effet, Necrobutcher ou Hellhammer sont habillés ''normalement'' tandis qu'Attila et l'un des guitaristes portent des costumes. Ce contraste crée selon moi une véritable cassure dans l'univers visuel que veut installer le groupe en live.
Coté musical, je ne vous apprends rien, je n'aime que De Mysteriis Dom Sathanas. Mais jusque là j'avais tout de même réussi à m'immerger dans les autres morceaux du groupe en live (le coté minimaliste de la prestation du Hellfest y avait vraiment participé). Mais avec la prestation ''too much'' de ce soir, c'est totalement raté en ce qui me concerne. De plus, à part les rares passages où le cameraman daigne filmer la batterie, on ne voit purement et simplement pas Hellhammer. Un comble pour l'un des meilleurs batteurs de Metal extrême que la Norvège ait connu. On entend certes très bien son jeu ultra rapide et soigné, mais voir le batteur à l'œuvre est pour moi essentiel, surtout chez Mayhem. Je reste donc assis sur la butte en hauteur au fond de la zone jusqu'à Freezing Moon / De Mysteriis... avant de quitter le concert quelque peu déçu.
Balin : Inutile de décricre ce qui se passe sur scène étant donné que mon compère l'a déjà fait. Pourtant je me dois de défendre mon bout de viande étant donné que j'ai personnellement bien apprécié le live. Certes le paravent cache la batterie et c'est bien dommage, mais je considère cet ajout judicieux dans le sens où il entre totalement dans le concept live de Mayhem et rajoute vraiment beaucoup d'ambiance à la musique vicieuse et sombre des norvégiens. D'où je suis placé le son est tout à fait correct et la setlist est classique et sans surprise (beaucoup de titres des deux derniers albums qui passent bien mieux l'épreuve du live qu'en studio pour ma part) ainsi que les essentiels Deathcrush (en ouverture), Freezing Moon et Pure FuckingArmageddon en final). Pas le meilleur show de la formation qu'il m'ait été donné de voir, mais loin d'être le pire non plus !
Setlist :
1. Silvester Anfang / Deathcrush
2. Symbols of Bloodsword
3. To Daimonon
4. My Death
5. Carnage
6. Illuminate Eliminate
7. Chainsaw Gutsfuck
8. De Mysteriis Dom Sathanas
9. Freezing Moon
10. Pure Fucking Armageddon
JEUDI 6 AOUT
Sleap : C'est aujourd'hui que les choses sérieuses commencent. Pour ma part, la journée débute au cinéma d'horreur devant Suspiria avant de passer voir un bout de Benighted. Je l'affirme, au bout de la 8ème fois je suis lassé de ce groupe en live, c'est définitif. Désolé pour les fans...
The Tower
Balin : Jeune groupe de Doom tchèque lorgnant fortement vers le côté Heavy épique du styl, auteur d'une démo sortie cette année tout à fait prometteuse, j'avoue avoir apprécié le concert tout en étant persuadé qu'il manque un petit truc pour que le quatuor devienne très prometteur. Le groupe joue devant un parterre très clairsemé les quatre titres de sa démo, alternant ainsi entre parties plombées et envolées épiques en passant par un titre dont le riff principal aurait pu figurer dans l'un des premiers disques d'Iron Maiden. Une bonne prestation donc, à suivre lors de la prochaine sortie.
Arcturus
Sleap : C'est un peu du coin de l’œil que nous observons la prestation d'Arcturus. Et ma foi, même si je ne suis pas le plus grand des fans, le show passe très bien en ce milieu d'après-midi. L'élément qui frappe le plus d'entrée de jeu est, pour ma part, le chant de Vortex. Celui-ci semble beaucoup plus mélodieux et versatile que dans Borknagar ou son projet solo. Sa voix est d'une clarté et d'une justesse impressionnante. Je suis en revanche un peu moins réceptif aux montées aiguës très alambiquées que le vocaliste peut opérer à certains moments, mais cela colle parfaitement au coté avant-gardiste d'Arcturus. Les ambiances créées par les nombreuses nappes de clavier sont très bien rendues en live, surtout avec le son cristallin des Main Stages (toujours rien à redire à ce niveau là) ! Enfin, c'est évidemment avec grand plaisir que je peux me délecter du jeu de Hellhammer (caché par le paravent de Mayhem la veille). Le batteur joue cette fois-ci de façon beaucoup plus subtile et aérée que dans Mayhem, mais certains passages mettent également en valeur sa vitesse impressionnante, notamment sur le final Raudt og Svart. Aucun morceau de Constellations n'est malheureusement joué aujourd'hui mais il est tout de même très plaisant d'enfin voir les Norvégiens en live tant ces musiciens sont talentueux. Que l'on aime ou que l'on déteste le groupe, la qualité musicale d'Arcturus est indéniable et c'est un réel plaisir que de les voir à l’œuvre avec un son digne de ce nom.
Balin : J'assiste en ce jour à mon premier concert d'Acturus avec l'ami Sleap et il faut l'avouer, nous avons plus discuté que prêté attention à tout ce qui se passait sur scène. Etant donné que je ne connais pas le groupe, je ne vais m'étendre sur le sujet mais il faut avouer que certains titres m'ont poussé à écouter quelques albums à la maison tandis que d'autres m'ont un peu fait chier... Réponse au prochain épisode !
Asphyx
Sleap : Après ce court moment de subtilité, place à l'avalanche de Death Metal bas du front. Et les hostilités commencent avec les légendes hollandaises d'Asphyx. Ce show va encore une fois être monstrueux, à l'image de l'ouverture sur Vermin qui déclenche un véritable chaos dans la fosse. Le dieu du skank beat Bob Bagchus n'est malheureusement plus dans le groupe depuis plus d'un an, mais je remarque que son remplaçant actuel n'est autre que Tormentor (Desaster, Metalucifer, etc). Et l'imposant batteur se débrouille tout aussi bien que son illustre prédécesseur. Bien que je déplore un manque de variété dans la setlist du groupe depuis quelques temps, je suis toujours aussi déchaîné en entendant les tueries Deathhammer, Scorbutics ou Death... The Brutal Way. Ces désormais tubes d'Asphyx figurent parmi ce qui se fait de plus efficace en matière de Death old school ces dernières années. Le combo batave n'a définitivement pas perdu de mordant depuis son retour sur les planches. Pour ma part, je passe l'essentiel du concert dans le pit et en sors même avec le nez en sang (preuve que le concert fût d'une violence rarement égalée ce week-end). C'est d'ailleurs la meilleure fois où j'ai vu le groupe en live. Tant au niveau du son (parfait encore une fois) qu'au niveau du public ou du groupe en lui-même (Martin Van Drunen remercie chaleureusement le Brutal Assault et nous fait part de son plaisir à pouvoir enfin rejouer ici). Outre le splendide final sur Last one on Earth, on a également droit au retour de Wasteland of Terror dans la setlist compte tenu du temps de jeu assez conséquent. Définitivement dans mon top 5 du week-end. Asphyx reste assurément une valeur sure du Death old school d'hier et d'aujourd'hui (autant en studio qu'en live).
Balin : Que dire de plus de ce concert hormis qu'Asphyx en live est définitivement une valeur sure et un rouleau compresseur sur lequel on peut toujours compter ? Une setlist aux petits oignons (Vermin en ouverture, Wasteland of Terror qui revient, Deathhammer, Scorbutics, Death... the Brutal Way, mon chouchou MS Bismarck ainsi que le final parfait sur The Rack / Last One on Earth), une attitude toujours respectable et sincère et une véritable osmose entre chaque membre du groupe. Non rien à faire, Asphyx c'est la grande classe.
Setlist :
1. The Quest of Absurdity / Vermin
2. Scorbutics
3. Death... the Brutal Way
4. MS Bismarck
5. Deathhammer
6. Wasteland of Terror
7. Asphyx (The Forgotten War)
8. The Rack
9. Last One on Earth
Hour of Penance
Sleap : Après une légère hésitation, je décide de donner une nouvelle chance à Hour of Penance en live. Jouant sur la troisième scène, les italiens n'ont pas l'air d'être particulièrement attendus aujourd'hui (sûrement dû au fait qu'Enslaved joue en même temps)...
Après une longue intro, le concert débute sur un morceau du dernier album, que je n'apprécie malheureusement pas. Qui plus est, le groupe souffre encore une fois d'un son assez médiocre (fait pourtant assez rare ce week-end). C'est le cas à chaque fois que je vois le groupe en live, décidément je suis maudit... Bref, je préfère abréger mes souffrances après une doublette Sedition through Scorn / Paradogma qui ne me fait plus du tout le même effet qu’auparavant. Direction Enslaved...
Enslaved
Balin : Enslaved en festival, c'est déjà frustrant, mais un set de 45 minutes uniquement devient presque insultant pour un tel groupe ! La setlist fut par conséquent amputée de nombreux titres pourtant obligatoires (Isa, Convoys to Nothingness et j'en passe) pour être finalement réduite à six titres que vous retrouverez en setlist. Le son est pour une fois un peu décevant (attention ça reste correct et c'est toujours mieux qu'au Ragnard Rock festival, mais il faut croire que je ne parviendrais pas à voir Enslaved avec un son digne de ce groupe cette année !). Alternant entre titres du dernier album et d'autres un peu plus vieux (quel bonheur d'avoir As Fire Swept Clean the Earth), le quintet norvégien livre un bon concert sans en faire trop non plus. Mention spéciale enfin à quelques abrutis qui ont trouvés judicieux de lancer quelques circle pits durant le show : nous avons su les accueillir.
Setlist :
1. Thurisaz Dreaming
2. Fusion of Sense and Earth
3. Building With Fire
4. As Fire Swept Clean the Earth
5. Ethica Odini
6. Allfǫðr Oðinn
Bloodbath
Sleap : En moins de 6 mois, c'est déjà la 4ème fois que j'ai l'occasion de voir Bloodbath en concert. À l'instar du groupe suivant (Cannibal Corpse), je ne suis donc plus du tout surpris de quelque manière que ce soit. Setlist identique à d'habitude et attitude globalement similaire, mais cela n'empêche pas le rendu final d'être toujours aussi plaisant. Le public complètement fou rend tout de même cette prestation plus mémorable que les précédentes fois en open air. L'audience est en effet déchaînée en ce début de soirée, je ne crois pas avoir vu un public plus en forme devant Bloodbath qu'à ce concert là. Quasiment toutes les personnes autour de moi connaissent les paroles par cœur (même celles du dernier album) et headbanguent le poing levé de manière frénétique. Quelques problèmes sonores surviennt cependant en cours de set (amplis et kick de batterie notamment). Un morceau sera donc retiré de la setlist pour régler ces quelques soucis, mais cela n'altérera pas la qualité de la prestation. Les chœurs plus graves du couple guitare / basse viennent compléter habilement le style vocal de Nick Holmes (auquel je me suis maintenant habitué). Sans surprise, c'est le final sur Eaten qui fait exploser l'applaudimètre. Tout le monde profite pleinement de ce petit instant karaoké morbide dans une ambiance possédée mais tout de même très bon enfant. Sans être particulièrement exceptionnel par rapport aux autres fois, ce concert des Suédois est tout de même un très bon moment.
Balin : Bon Sleap a tout dit, mais je me dois de préciser que ce fut un excellent concert de Bloodbath pour ma part puisque c'était la première fois que j'avais l'occasion de les voir ! Outre la setlist qui pioche quasi équitablement dans toutes les sorties du groupe (bien entendu il est logique que le petit dernier soit à l'honneur mais bon), j'étais avant tout curieux de voir comment se débrouillait Nick Holmes en live. Et j'ai été agréablement surprise car outre le fait qu'il transpire la classe et qu'il est vraiment très drôle (notamment en comblant les blancs lors des problèmes de son d'un des deux guitaristes : "Fuck Off" et "Shut Up" qu'il lance à Biohazard alors en train de faire les balances ou encore les "Dead By Dawn" en hommage à Deicide qu'il dissémine ici ou là), le bougre assure aussi vocalement. Il me tarde de les revoir lors d'un concert où les problèmes de son seront inexistants (en raison desquels Moke the Cross fut retiré de la setlist).
Setlist :
1. Let the Stillborn Come to Me
2. Mental Abortion
3. So You Die
4. Breeding Death
5. Anne
6. Cancer of the Soul
7. Weak Aside
8. Unite in Pain
9. Like Fire
10. Eaten
Biohazard
Balin : Je n'ai pu voir que le premier quart de set car Amenra débutait quinze minutes plus tard mais j'en ai assez vu pour constater que l'efficacité est toujours au rendez-vous avec les américains ! Je craignais un peu de les voir depuis qu'Evans était parti, mais je suis contraint de me rendre compte que son remplacement assure comme un chef (même voix / même dégaine) ! Et quelle setlist mes amis : Wrong Side of the Track / Shades of Grey / Urban Discipline / Tales From the Hard Side. C'est donc avec regret que je me rend finalement sous la tente pour assister au concert que j'attends le plus du festival...
Amenra
Balin : Il était temps ! Premier concert pour ma part du groupe belge dont je suis absolument fan et certainement pas le dernier. La renommée du groupe n'est désormais plus à prouver et il est bien loin le temps où le quintet se produisant dans toutes les petites salles de l'hexagone. Le fait d'avoir été le poulain de Neurosis s'en ressent et on ne peut pas dire que ce ne soit pas mérité. C'est donc telle une frétillante pucelle que je me tiens devant la troisième scène lorsque que Colin et ses comparses entrent sur scène avec l'immense The Pain It is Shapeless. We Are Your Shapeless Pain. Le résultat est sans appel : le son est énorme, la tente est blindée et chaque personne est entrée dans sa bulle personnelle où elle ne sortira qu'au terme de ces 45 petites (trop petites) minutes. Les points d'orgues de concert furent pour moi le désormais classique Razoreater et Am Kreuz mais il en manque tellement... Comme à son habitude, le groupe et Colin en tête passent la majorité du temps dos au public sur une scène plongée le plus souvent dans l'obscurité et la force d'Amenra est de parvenir à donner à ses morceaux le même impact et la même intensité en live qu'en studio. On se voit à Paris les gars, et je compte les jours.
Cannibal Corpse
Sleap :Amenra / Cannibal Corpse est l'un des autres gros clash du week-end me concernant. Mais même si je n'ai encore jamais vu les premiers, je ne résiste finalement pas à retourner voir Cannibal Corpse une nouvelle fois. Comme je le disais plus tôt pour Bloodbath, c'est également un concert identique aux précédents (du moins cette année). Mais la joie de voir une énième fois l'un de mes groupes préférés l'emporte toujours. Placé dans les premiers rangs, je constate par contre que le groupe est loin de laisser le public indifférent. Je ne peux même pas me retourner pour contempler l'énorme pit tant je suis compressé au niveau des barrières. J'ai heureusement une vue imprenable sur le jeu unique d'Alex Webster, toujours placé sur la gauche de la scène. Les 3 morceaux du petit dernier Skeletal Domain font autant mouche que le reste de la setlist (notamment Icepick Lobotomy et son break dansant au possible). Les speechs de George Fisher ne changent tellement pas entre chaque morceau que je finis même par les réciter en même temps que lui... Bref, vous l'aurez compris, Cannibal Corpse est un groupe qui ne changera jamais de recette, autant en studio qu'en live, pour la simple et bonne raison que celle-ci marche parfaitement depuis bien des années. La machine floridienne n'est pas prête de s’arrêter de décimer les foules, j'ai déjà hâte d'en reprendre une dose !
Balin : Je n'ai vu que les derniers titres après le concert d'Amenra et c'était comme toujours la tuerie. Son de fou, setlist habituelle, attitude identique, interventions de Corpsegrinder que tout le monde connait désormais par coeur mais ça marche toujours. Sleap a tout dit, mais de ce que j'ai vu, Cannibal Corpse a encore une fois prouvé qu'il était l'un des meilleurs groupes live du genre.
Kreator
Sleap : Malgré la descente d'organes qu'avait provoqué chez moi le show de Kreator à Balingen quelques semaines auparavant, je décide tout de même de donner une nouvelle chance aux Allemands. Décidément je suis quelqu'un de bon (ou de complètement inconscient)...
Dès l'intro sur Enemy of God, on remarque déjà un public beaucoup plus concerné et actif. Ce concert se voit décerner le prix du plus gros circle pit du week-end, c'est indéniable. Cela dit, la prestation en elle-même n'a rien de vraiment convainquant. On est loin de la pantalonnade éhontée du Bang your Head le mois dernier, mais c'est tout de même un show plus que banal que nous offre la bande à Mille Petrozza. Les écrans, l'extincteur, les confettis, la fumée, les types encagoulés armés de torches, tous ces éléments (vraiment ''too much'' selon moi) sont à nouveau présents. Finalement, outre le son toujours aussi bon, le seul véritable bon point de ce concert est pour moi la présence d'Awakening of the Gods dans la setlist, et en entier cette fois ! Je quitte donc le concert après avoir enfin entendu ce titre en live, direction la tente pour Agalloch !
Annihilator
Sleap : Retour au Thrash Metal sur les Main Stages avec les canadiens d'Annihilator. Même si je suis loin d'être fan (hormis les deux premiers albums), la bonne humeur et l'énergie du groupe en live me séduisent toujours.
C'est le très catchy King of the Kill qui ouvre le bal. Et malgré la relative banalité de la composition de ce morceau, son coté ''comptine'' fait mouche avec moi (du moins en live). En revanche, les titres suivants font malheureusement vite retomber l'ambiance en ce qui me concerne. La plupart comportent une surabondance de breaks beaucoup trop aérés et de mid-tempi sans saveurs au détriment de passages plus thrashies. Fort regrettable pour un groupe tel que celui-ci. D'autre part, Jeff Waters s'occupe maintenant tout seul du chant. Les échanges de vocaux avec le guitariste / chanteur précédent étaient pourtant bien plus intéressants.
La fin du set fait heureusement remonter le niveau avec pas moins de 4 morceaux issus des 2 premiers efforts du groupe. Phantasmagoria et le final sur Human Insecticide sont pour moi les deux moments forts du concert. Même si la plus grande partie du set n'est en général pas plus intense que ça, il se dégage toujours une certaine fraîcheur des concerts d'Annihilator. Et cela a au moins le mérite de me faire passer un moment sympathique.
Sunn O)))
Sleap : Les enchaînements de groupes à ce festival n'ont décidément aucun sens. C'est donc assez épuisé de la journée que je vais me poser sur la butte en hauteur pour assister à une nouvelle prestation de Sunn. Et malheureusement, c'est avec plus de 20 minutes de retard que les américains entrent en scène. Le festival n'est manifestement pas habitué à de telles conditions matérielles et sonores. Il faut dire que l'armada d'amplis et de consoles que demande le groupe est quand même assez conséquent. Et alors que le concert débute enfin et que l'ambiance s'installe peu à peu, une violente coupure de son a lieu en plein milieu du premier morceau. C'est définitivement terminé en ce qui me concerne. Je suis totalement sorti du show de Sunn et ne pourrai plus raccrocher, même après la relance du concert (quelques 15 minutes plus tard)... De plus, les basses sont évidemment beaucoup moins présentes là où je suis placé et je n'ai pas la force de redescendre dans la fosse pour tenter de m'immerger à nouveau dans le show. Je me doutais que cette prestation serait bien en dessous de l'énorme performance du Temples Festival (en Mai dernier), mais les divers problèmes de ce soir, couplés à la fatigue de la journée, me rendent ce show totalement inaccessible. Dommage, compte tenu de la rareté du groupe dans nos contrées...
Balin : Au contraire, ce fut une énorme baffe pour ma part ! Et pourtant c'était bien mal parti avec ce problème de son (toutes les têtes d'ampli sont reliées entre elles et forcément, si une couille, tout le reste aussi...) Pourtant je vais totalement réussir à rentrer dans le show une deuxième fois. Toutes les conditions sont pour ma part réunies : Attila est là (et livrera une prestation incroyable), il fait nuit, je suis saoul, les lights bleutées correspondent totalement à l'univers du groupe. Le concert qui durera finalement près d'une heure et quart au lieu des 45 petites minutes prévues est séparée en deux concerts : le premier avec un Attila habillé de la même façon que ses compères, c'est-à-dire encapuchonné avec une longue robe noire et le second où notre personnage quitte la scène pour revenir déguisé en espèce de chevalier de l'espace / Dark Vador hérissé de piques et orné d'une lumière violette sur le crâne, saisissant. J'imagine bien que leurs prestations en salles doivent être encore plus impressionnantes, mais j'en ressort tout de même sonné, à la fois dérangé et émerveillé. Il faut que je les revois, vite !
Svartidauði
Sleap : Après un effort colossal, je me rends péniblement jusqu'à la 3ème scène pour assister à la fin du show de Svartidauði. Malheureusement, j'arrive sous la tente pour Flesh Cathderal qui s'avère être le dernier morceau du concert. Juste le temps de constater que les islandais se démènent bien sur scène malgré le coté plutôt transcendant de leur musique. Le groupe s'est assez démarqué de ses influences Deathspell Omega (beaucoup trop présentes à leurs débuts) et parvient à me maintenir dans l'ambiance jusqu'à la fin. Ce petit aperçu aura donc été assez concluant, en attendant de voir un concert du groupe en entier...
Vendredi 7 aout dispo ici !
Samedi 8 et dimanche 9 aout dispos ici !