Motocultor Festival - Jour 3
Site de Kerboulard - St Nolff
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
La fatigue se fait de plus en plus sentir, mais il reste encore une journée dont il faut profiter ! Le temps est toujours aussi nuageux, quelques rayons de soleil pointeront le bout de leur nez au cours de la journée, mais rien d'exceptionnellement ensoleillé. Place aux groupes !
Hexecutor
Dave Mustage
11:45 > 12:25
Balin : Dur de se lever à cette heure un dimanche matin de festival... Et je peux vous dire que j'en ai chié, mais cela en valait la peine ! En effet, il était hors de question que je loupe mes copains d'Hexecutor. Familier de leurs concerts explosifs dans de petites salles, c'était la première fois que je les voyais sur une grande scène, qui plus est à midi en plein soleil ! Bah rien n'y fait, ça tue toujours autant ! Et comme le bon vin, cela s'améliore avec le temps. Déjà qu'ils étaient bons au début, le quatuor rennais est devenu une véritable bête de scène ! Comme toujours, le look à l'ancienne, le style guitarhero de Jojo et les compositions rendant hommage aux plus belles heures de Kreator et de Destruction font mouche chez votre serviteur. Metal Witchraft, Soldiers of Darkness, Hangmen of Roazhon, Consecrated Slaughter, Purulent Aggression et j'en passe, ça enlève ma gueule de bois et me pousse à resquatter le bar immédiatement. Non franchement, ce n'est pas parce que c'est les copains, mais il n'y a aucun groupe de thrash de l'hexagone qui leur arrive à la cheville actuellement. Et vu la prestation de Sodom la veille, les vieux routards pourraient également en prendre de la graine, toute proportion conservée...
Sleap : Encore claqué de la nuit dernière, je ne me réveille qu'assez tard, et le show des collègues d'Hexecutor a déjà commencé depuis un petit moment. C'est donc à moitié habillé et la tête dans le c** que je cours vers le site du festival pour tenter de savourer la dernière partie du show des Rennais. Cela fait plus de deux ans que je n'ai pas vu Hexecutor et je constate que les gars ont encore gagné en assurance et en maîtrise. Leur Thrash suinte encore le Destruction par tous les pores (et on aime ça !) et chaque membre est littéralement possédé sur scène. Joey assure le show en mode ''Neon Rocker'' et Pierre fait toujours des têtes aussi marrantes derrière son kit. Le set finit sur Soldiers of Darkness aux relents exquis d'Infernal Overkill et laisse l'assemblée sur une très bonne impression. Je ne vous cache pas que je suis maintenant complètement réveillé et d'attaque pour cette dernière journée !
Deficiency
Supositor Stage
12:35 > 13:15
Machete
Massey Ferguscene
12:35 > 13:15
Cliteater
Dave Mustage
13:20 > 14:00
DM : Fallait bien un bon gros groupe de Brutal qui tâche à l'affiche, c'est nos gentils gros allemands de Cliteater qui s'y collent cette année. Groupe typiquement "connu de nom" par tout le monde mais pas en profondeur (et pour cause, c'est quand même franchement pas terros sur album), qui ont prouvé que finalement ça reste de sacrées bêtes de scène bien rodées. C'est débile, c'est gras, mais mon dieu ça fait du bien par où ça passe, avec un son mastoc, un Joost bien en forme au chant guttural et varié comme il se doit, et pis voilà. On enchaîne les morceaux abrutis entre Slam grasses et blasts furieux, on finit sur le classique "Eat Clit or Die". Fin du dancefloor. On passe à la suite.
Dolorès : Je loupe de peu Hexecutor après un petit tour à St Nolff city en ce dimanche matin... Je me retrouve finalement devant Cliteater pour démarrer ma journée. Vu tous les gens que je connaissais qui attendaient l'enchaînement Cliteater – Gutalax (qui jouait finalement sur l'horaire de C R O W N), je supposais qu'il s'agissait de deux groupes dans la même veine et je ne m'attendais pas à ce que ce soit beaucoup plus évolué musicalement parlant. J'avoue m'être trompée en jugeant un peu trop vite. Ca a beau n'être pas très intelligent non plus (cette intro improbable ?), c'est bien plus rock'n'roll et entraînant, pas si mal construit, avec parfois de très bons riffs et des enchaînements assez surprenants. La petite fraîcheur de début d'après-midi quoi.
Sleap : Tout comme la plupart des concerts, c'est de loin que j'observe distraitement le show des Hollandais. Même si ce groupe est l'occasion pour beaucoup de sortir les ballons, déguisements, confettis, rouleaux de PQ et autres joyeusetés, je ne considère pas totalement Cliteater comme un groupe de GoreGrind débile pour simplement faire la fête. Alors évidemment, dans le public c'est exactement ça, mais à l'instar de Jig Ai, une partie des riffs et des plans de Cliteater incitent plus à headbanguer qu'à tourner en rond à poil. Les Hollandais alternent entre des titres de leurs deux derniers albums (avec notamment The Croxteth Crew ou l'ultra groovy Crime Scene Cleaner) pour finir sur leur ''tube'' Eat Clit or Die. Un concert en somme assez attardé mais avec un soupçon de musicalité tout de même (contrairement au groupe qui suit). Sympathique sans plus pour ma part...
Gutalax
Massey Ferguscene
14:10 > 14:50
DM : Bien, donc après Cliteater, revoilà nos scatologues préférés. Après le clitoris, le caca, on a bougé de 5cm vers le bas, cool. Bon, Gutalax, c'est maintenant la 7e fois que je les vois, donc je commence à en avoir un peu marre, et n'aurait rien d'autre à dire dans mon report que : bah c'est Gutalax. C'est la teuf totale, le public devient fou, ça enchaîne les pogos débiles (les Français savent pas que sur ce genre de musique c'est circle pit obligatoire normalement...) avec projections de papier toilette partout, tout le monde qui s’assoit et rame, toussa toussa... Et sur scène, toujours la même performance, toujours ces riffs gras et crétins qu'on connaît maintenant par cœur à force, le chant génial et non trafiqué, et on enchaîne les titres du premier et deuxième album sans que ça change quoi que ce soit et surtout sans qu'on en ait quoi que ce soit à foutre tellement on est juste trop occupés à survivre dans la grosse teuf ambiante. Rideaux.
Dolorès : Bon bah voilà, je me retrouve devant Gutalax (pour la deuxième fois...) et je dois avouer que même si c'est loin d'être ma tasse de thé le délire caca-déguisements-PQ volant et autres bruits de crapaud, on se laisse vite entraîner par l'ambiance malgré nous. On voit tous les copains s'amuser tandis que les morceaux les plus connus du groupe se suivent. Je pense qu'un show plus long m'aurait ennuyée mais là, 40-45 minutes c'était juste assez pour ne pas être complètement dégoûtée de ce genre de GoreGrind.
Shawn : Gutalax, c’est un peu l’epic-win de ce festival. Le groupe n’ayant pas pu arriver sur le site du festival en temps et en heure le jeudi se voit reprogrammé sur la Massey Ferguscène suite à l’annulation de Delain (quelle ironie !). Et c’est donc un groupe remonté comme des pendules, ayant patienté deux jours sur place, qui entre en scène sous une pluie de rouleaux de PQ. Le ton est donné et on restera dans le scato tout le long du set. Fort d’un second album sorti cette année, le groupe tchèque puisera dans ses deux opus pour nous livrer une setlist équilibré. Bon, en vrai, faut reconnaitre que tout se ressemble mais qu’importe, l’énergie et la bonne humeur sont au rendez-vous. Petit final de haut vol sur Strejda Donald. Une grande première de voir Gutalax pour moi, après maintenant 3 ans d’attente : aucun regret !
Alcest
Dave Mustage
14:55 > 15:40
Shawn : Troisième fois que je vois Alcest et curieusement, celle-ci fût clairement au-dessus. Niveau scénique aucune différence puisque leurs prestations sont relativement sans surprise mais le son est curieusement très clair, permettant de distinguer clairement les subtilités de l’onirique musiqued’Alcest. Se rapprochant fortement du style de Solstafir de l’avant-veille, Neige et sa troupe vont faire voyager le public loin, très loin de la Bretagne. On se surprend facilement à lâcher prise face aux sonorités invitant à ce point à l’introspection. On regrettera cependant le manque flagrant de charisme de l’ensemble du groupe (Neige en tête), semblant souffrir d’une maladive et excessive timidité. Un show tout en délicatesse et en nuances, qu’il est pourtant très délicat d’aborder quand on sort du pit de Gutalax !!
Je
Supositor Stage
15:50 > 16:35
Dolorès : Eh ouais, j'aurais bien vu Dopethrone mais je n'avais pas envie d'écouter ce style à ce moment-là, ce sera pour une autre fois. Je me tourne donc vers les potes de Je histoire de pouvoir réellement voir ce qu'ils ont dans le ventre et ne pas juger tout de suite au style qui m'attire peu. J'ai tout de même mis un peu de temps avant de rentrer dedans mais j'ai été très largement surprise par la qualité assez correcte du son (toujours difficile le Black et autres Post-Black en open air), mais aussi par la très bonne prestance que le groupe arrive à montrer face à nous. Pour leur première aussi grande scène et pour un remplacement de dernière minute, ils ne se laissent pas intimider et dévoilent leur set sans gros défaut. On note quelques pains et problèmes de son, assez rares tout de même, mais rien de vraiment grave ou gênant. J'avoue m'être complètement laissée avoir par certains titres que je connaissais vaguement et que je n'avais pas tant que ça appréciés, et qui, pourtant une fois mis en scène comme cela, deviennent vraiment puissants (en autres "Cendres De Rêve" et "Un Royaume De Nuit"). Il a souvent été reproché à E.z.K d'avoir un chant trop aigu ou trop particulier, je ne pourrais pas dire le contraire mais il a le mérite d'avoir une voix assez hors-norme et de l'assumer totalement malgré les têtes connues du groupe dans la fosse qui font n'importe quoi pour les déstabiliser. En bref, une bonne surprise.
Dopethrone
Massey Ferguscene
15:50 > 16:35
Balin : C'est avec joie que j'apprenais quelques mois plutôt la participation de Dopethrone à cette édition du Motocultor Festival pour la simple et bonne raison que j'avais lamentablement manqué leur prestation à Rennes l'an passé. A la croisée des chemins entre Eyehategod (dont le chanteur arbore un énorme backpatch) et Electric Wizard, le trio canadien est une véritable ode à la défonce, à l'alcool et à la drogue. Et leur musique en transpire par tous les pores ! C'est lourd, c'est sale, c'est poisseux, c'est écrasant, et ça tue. Le groupe bénéficie d'un succès croissant par chez nous, et le monde amassé devant la scène prouve que la scène sludge/stoner/doom se porte à merveille. Leur grand copain Benjamin (Huata/Fange) monte ensuite sur les planches pour interpréter Scum Fuck Blues, un titre qui porte décidemment bien son nom. "Si vous n'êtes pas encore saoul, buvez plus !" s'exclame peu de temps après le chanteur, une phrase à l'image de la prestation donc ! Merci pour le concert tabarnak, revenez quand vous voulez les cousins.
Shawn : Dopethrone, l’un des meilleurs concerts du week-end. Fidèles à leur réputation, les Canadiens vont tout détruire sur leur passage. Chaque titre est une invitation à planer avec eux. Avec leur son à la limite du sludge, du doom et du stoner, le trio québécois instaure une ambiance bon enfant, le tout avec cet accent québécois si attachant. Et si Vincent Houde et ses mimiques sont en grande partie responsables de ce côté fun, on ne négligera pas le travail, discret mais appliqué de ses deux compères Vyk et Big Borman. C’est ainsi que pendant une grosse heure, Dopethrone nous proposera la setlist parfaite pour débuter dans le stoner/doom avec des titres aussi lents et percutants que Tap Runner ou Zombi Powder. Il suffit de fermer les yeux, et on se laisse porter dans les volutes de fumée vers le monde psychédélique du LSD en kaléidoscope. On notera d’ailleurs l’excellente reprise de Ain't No Sushine. Un set tout en puissance qui fait oublier la sortie du très moyen Hochelaga en début d’année. Dopethrone est incontestablement une machine live !
Sleap : « TABARNAK ! »
Setlist :
Tap Runner
Dry Hitter
Dark Foil
Devil's Dandruff
Scum Fuck Blues
Riff Dealer
Zombi Powder
Ain't No Sunshine (Bill Withers cover)
Muezli
Dave Mustage
16:40 > 17:20
Antropomorphia
Supositor Stage
17:30 > 18:20
Ne Obliviscaris
Massey Ferguscene
17:30 > 18:20
DM : O.M.F.G. CETTE CLAQUE DANS LA GUEULE.
On tient le meilleur concert du festival sans aucune concurrence possible. Et pourtant j'avais quelques craintes, mais non. Déjà, la surprise totale, voir débarquer tout le groupe (pétant la classe malgré deux vocalistes tous les deux bien gays comme il faut, le chanteur clair étant clairement l'actif des deux à côté de la gothopouffe qui sert de hurleur) avec à la batterie un sosie de Sean Reinert, de Cynic. Oki. Et là ça démarre, et on en voit de toutes les couleurs. Le côté Death Technique du groupe prédomine totalement, avec un son incroyablement clair, une progression parfaite et des colorations chatoyantes. On se laisse porter par les lignes de basse, les mélodies, le chant clair d'une justesse poignante avec des lignes de violon bluffantes... Deux morceaux du dernier album (les deux plus longs, évidemment), deux morceaux du premier, pour un set d'une cinquantaine de minutes qui fait planer et qu'on ne voit pas passer. Juste... Wow. La perfection. Je peux comprendre que ceux qui sont de base réfractaires au style du groupe ne rentrent pas dedans, mais pour les amateurs, c'est le panard absolu. Moi qui voulais à la base voir Antropomorphia qui passaient en même temps, on peut pas vraiment dire que je regrette quoi que ce soit...
Dolorès : C'est sous une petite pluie mais déterminée que je me dirige vers Ne Obliviscaris, c'est à dire le groupe que j'attendais le plus avec Pentagram ce weekend. Pour quelqu'un qui les suit depuis leur premier album, c'est vraiment une grande joie de les voir ici, un autre album à leur actif, des tournées dans tous les sens alors qu'au moment de la découverte je n'aurais jamais espéré les voir passer en France. Le succès est amplement mérité et ils viennent défendre cette même idée sur scène avec un set d'une cinquantaine de minutes, le temps de jouer seulement quatre titres à vrai dire... Mais quelle setlist ! Le groupe débute avec "Devour Me, Colossus" du dernier album, même si je pensais qu'à choisir ils garderaient plutôt "Pyrrhic" dans la setlist. Ils reviendront sur le même album avec un de leurs meilleurs titres, "Painters of the Tempest (Part II): Triptych Lux", clairement LE temps fort de leur prestation tant ce morceau est une montagne russe d'intensités diverses et un des morceaux qui me touchent le plus au monde (ces dernières minutes, mon dieu). On a le droit, de l'album précédent, à "Of Petrichor Weaces Black Noise" et également mon favori de cet opus, "And Plague Flowers The Kaleidoscope".
Sur ces quatre titres, je n'aurai strictement aucun défaut à soulever. Je ne pense même pas que ce soit un problème de manque d'objectivité de ma part, c'est simplement que c'est un des groupes les plus carrés, au millimètre près, que j'aie pu voir sur scène. Entre la subtilité des guitaristes, la précision du bassiste, les chants maîtrisés et notamment le chant clair aussi juste que sur album, et bien évidemment la virtuosité des parties de violon restituées sans faux pas... C'était sincèrement une des plus belles prestations tant niveau émotions que virtuosité que j'aie pu voir, de ma vie. J'étais également très étonnée, mais positivement, de voir les premiers rangs constitués d'une bonne partie de véritables fans qui, comme moi, connaissaient chaque titre par coeur. Ca me rend incroyablement heureuse pour eux d'être accueillis par un public qu'ils méritent. Ils semblaient d'ailleurs très émus, revenant nous saluer plusieurs fois avec un large sourire (même Xenoyr, incroyable), pour cette dernière date de tournée.
Shawn : Dolorès m'avait dit : "Tu vas voir, c'est du black metal un peu gay, mais c'est vraiment bien". Elle avait raison sur les deux points.
Setlist :
Devour Me, Colossus (Part I): Blackholes
Of Petrichor Weaves Black Noise
Painters of the Tempest (Part II): Triptych Lux
And Plague Flowers the Kaleidoscope
Kataklysm
Dave Mustage
18:25 > 19:15
Setlist :
To Reign Again
If I Was God... I'd Burn It All
As I Slither
At the Edge of the World
The Black Sheep
Push the Venom
The Ambassador of Pain
Thy Serpents Tongue
In Shadows & Dust
Crippled & Broken
Krisiun
Supositor Stage
19:25 > 20:15
Sleap : Voir 4 fois Krisiun en moins de 3 semaines sur la même tournée et en faire un report à chaque fois est assez redondant, surtout si les concerts sont tous aussi mollassons les uns que les autres. Je me contenterai juste d'un « encore raté ». En bref : setlist identique, beaucoup trop de morceaux récents ultra mous, public pas terrible qui tourne en rond lentement, lassitude qui s'installe... C'est con, je suis fan du groupe pourtant...
Setlist :
Ominous
The Will to Potency
Combustion Inferno
Descending Abomination
Vicious Wrath
Ways of Barbarism
Blood of Lions
Black Force Domain
Crown
Massey Ferguscene
19:25 > 20:15
Sepultura
Dave Mustage
20:20 > 21:10
Shawn : Alors que le p’tit Père Cavalera continue de nous sortir bouse après bouse avec tout autant de projets que de dreads (ah non, il n’en a plus qu’une, mais une grosse ahah), Sepultura continue son p’tit bout de chemin avec des concerts à l’énergie toujours aussi positive et constante. Une valeur sûre qui prouve en un titre seulement à quel point les Brésiliens sont toujours aussi déterminés. Avec une setlist plus que classique, peu de véritables surprises à l’horizon. Qu’importe, sur les classiques même s’il n’y a pas de surprise, la branlée est toujours au rendez-vous. On regrettera un Paulo Jr toujours plus en retrait comme si le bassiste commençait à souffrir des années à tourner aux quatre coins du monde ! On vous laisse apprécier le final ! …
Setlist :
Troops of Doom
Kairos
Propaganda
Inner Self
Sepultura Under My Skin
From the Past Comes the Storms
Territory
Arise
Refuse/Resist
The Vatican
Ratamahatta
Roots Bloody Roots
Psycroptic
Supositor Stage
21:20 > 22:10
Agalloch
Massey Ferguscene
21:20 > 22:10
Balin : J'étais dégouté de les avoir manqués au Brutal Assault (et bien avant lors de leur passage à Nantes il y a quelques années), voici venir réparation. Autant le dire tout de suite, ce fut juste terrible ! Les conditions annonçaient déjà le meilleur : le soleil commence à se coucher, les lights bleutées sont totalement appropriées à la musique des Américains et le son est tout simplement planant. Si on rajoute en plus de ça une setlist aux petits oignons, cela ne pouvait que fonctionner : Limbs, tiré de l'excellent Ashes Against the Grain, entame d'ailleurs le set de la meilleure des manières. Même les titres des albums plus récents qui me parlent moins en studio (Dark Matter Gods ou Plateau of Ages) passent extrêmement bien en live même si je déplore l'absence de titres de The Mantle, certainement mon album favori du groupe. Vous l'aurez donc compris, ce concert fut vraiment excellent.
DM : Je commence à être complètement claqué, faut dire que le festival a pas été de tout repos pour mon organisme jusque là. Du coup je me cale tranquillement devant Agalloch en en espérant à moitié rien, et je pars directement en transe quand les premières notes de "Limbs" résonnent dès le début du set. Forestier, crépusculaire, la performance est parfaite et fait voyager, tout ce qu'on en espérait. Mais en me rendant compte que je suis sur le point de m'évanouir à cause de la fatigue et de la faim, je m'éclipse voir Psycroptic (dont je n'ai pas retenu grand chose) pour tenter de choper un truc à bouffer, en vain, et finis par revenir planer à nouveau sur le dernier morceau. Les autres du webzine en parleront donc mieux que moi, mais du peu que j'ai vu, je comprend parfaitement ceux qui racontaient que ce fut le meilleur concert du fest, mon état m'ayant juste empêché d'être totalement réceptif à ce moment-là.
Dolorès : Puisqu'il s'est remis à pleuvoir plus violemment entre temps, je ne retourne pas sur le site avant Agalloch. Un son plus que parfait et une ambiance posée après le coucher du soleil, on se met déjà en très bonnes conditions pour passer un excellent moment. Même si la setlist n'est pas totalement à mon goût, je suis satisfaite de les voir jouer "Hallways of Enchanted Ebony" et "Limbs" (et pas "Falling Snow" comme écrit sur les setlist du fourbe internet), bien que j'aurais bien remplacé les titres du dernier album par plus de morceaux tirés de "The Mantle" ou "Ashes Against The Grain". La performance reste tout de même si précise et magique qu'on en ressort tous bien émus (on a vu des larmes mais on taira les noms). Ca fera pour moi le trio gagnant du weekend avec Pentagram & Ne Obliviscaris.
Trivium
Dave Mustage
22:15 > 23:10
Setlist :
Snøfall
Silence in the Snow
Down from the Sky
Becoming the Dragon
Strife
Pull Harder on the Strings of Your Martyr
Built to Fall
Throes of Perdition
Anthem (We Are the Fire)
Black
A Gunshot to the Head of Trepidation
Blind Leading the Blind
Capsizing The Sea
In Waves
Heaven and Hell (Black Sabbath song)
SepticFlesh
Supositor Stage
23:20 > 00:10
DM : Mais cette déception. Wolalah. Je commence à en avoir ma claque. SepticFlesh me foutaient la branlée de ma vie en 2011 et 2012, maintenant... Purée. Bon, je le dis tout de suite : je ne suis pas du tout fan du dernier album, que je trouve pompeux pour rien, peu accrocheur et brassant du vent la plupart du temps. Et vous savez quoi ? Sur les 9 titres du set, 5 en étaient issus. Le cauchemar. Et autant certains sont quand même objectivement bons comme ce "Prototype" toujours jouissif ou "Order of Dracul" qui casse des gueules, autant je comprendrai jamais l'engouement autour de "Prometheus" ou cette infâme merde qu'est "War in Heaven". Et à côté, on a "Communion" et "Anubis" qui se battent en duel à côté de "Pyramid God" et "The Vampire From Nazareth", ce qui est pas mal, mais il manque TOUTES les plus grosses tueries live du groupe (je sais pas, "Persepolis", "Babel's Gate", "A Great Mass of Death", ça vous dit rien ? En ayant assimilé que tous les albums précédents n'existent plus évidemment). Et même passé ce coup de gueule sur la setlist, Spiros perd sa voix et devient de plus en plus insupportable. Au début on le trouve bon showman, maintenant j'en ai juste marre qu'il loupe le tiers de ses lignes de chant pour faire son kikoo et des HEY HEY HEY dans tous les sens dignes d'un groupe de Folk de base. Toute l'aura classieuse du groupe fout le camp, pour du spectacle orchestral de plus en plus gamin. Du coup, autant j'étais content de pouvoir revoir quelques titres que j'aime, autant un show aussi balisé et puéril m'a juste profondément dégouté. Je leur vomis dessus et boycotterai leur prochain passage en fest sauf changement de setlist majeur. Pas merci.
Setlist :
War in Heaven
Communion
Order of Dracul
Pyramid God
Titan
Prototype
The Vampire from Nazareth
Anubis
Prometheus
Orange Goblin
Massey Ferguscene
23:20 > 00:10
Shawn : Orange Goblin, le groupe qui a sorti l’un des meilleurs albums de l’année 2014. Il n’y a pas à dire, autant sur album qu’en live, les titres de Back From The Abyss sont de véritables pépites. Et quand ces petites merveilles sont jouées par un groupe aussi stable, et constant qu’Orange Goblin, la perfection n’est pas loin. Car c’est bien là la force d’Orange Goblin, on sent une complicité constante entre les membres. Fait curieux à ce niveau-là, les 4 membres du groupes sont là depuis l’origine du groupe, expliquant en grande partie ce côté fusionnel profondément humain qui ressort de chaque prestation. Deux ans après leur précédent Motocultor les anglais vont nous donner l’un des meilleurs set du week end, sourire aux lèvres. Ben Ward notamment, véritable colosse au grand cœur tend les bras au public à de nombreuses reprises tel une volonté d’étreindre ce public avec qui ils sont si proches. Bref, en un mot comme en cent, Orange Goblin, avec 20 ans de route au compteur mérite plus que jamais son statut. Chapeau !
Setlist :
Scorpionica
The Devil's Whip
Saruman's Wish
Some You Win, Some You Lose
The Filthy & the Few
Into the Arms of Morpheus
Sabbath Hex
Blue Snow
They Come Back
Quincy the Pigboy
Red Tide Rising
Opeth
Dave Mustage
00:15 > 01:15
Balin : Ceux qui me lisent depuis un petit bout de temps savent que je suis un grand fan d'Opeth devant l'éternel. J'étais donc tout excité à l'idée de revoir Mikael Akerfeldt et ses sbires sur scène, même pour le dernier concert d'un dimanche soir. Je le savais d'avance, la setlist n'allait pas être exceptionnelle mais quand même, c'est Opeth. J'ai d'ailleurs appris ensuite que le groupe avait proposé au festival de jouer soit une setlist dite "normale", soit d'axer le set sur les vieux morceaux... J'ignore pourquoi l'orga a refusé cette opportunité, je ne rentrerai pas dans ce débat (à condition que cette rumeur soit véridique, bien entendu). Le groupe entre donc comme à l'accoutumée sur Eternal Rains Will Come tiré de leur dernier opus, Pale Communion pour ensuite enchainer sur Cusp of Eternity. Moi ça ne me dérange pas, j'adore les derniers albums (bien que ce ne sont pas mes favoris) mais j'entends déjà les réfractaires au nouveau style des suédois grogner ici ou là. Le reste ne sera que des classiques live, à savoir l'ultime The Drappery Falls, The Devil's Orchard, The Grand Conjuration (Mikou, s'il te plait, y'en a des bien meilleurs dans Ghost Reveries ! (Qui a dit Harlequin Forest ?!)) pour terminer en toute logique sur Deliverance. Cependant ce fut mon moins bon concert d'Opeth, la faute à un groupe qui semble exténué (ou blasé ?). Cela se ressent dans l'attitude scénique, mais aussi dans les blagues du leader pas vraiment inspirées... Dommage mais au fond de moi, je sais que le concert en fin d'année au Trianon pour l'anniversaire de Ghost Reveries sera magique. Rideau !
DM : J'aurais bien voulu les voir, mais fallait que je mange. Genre absolument, question de survie. Et comme LE MOTOCULTOR C'EST DES MERDES, ben ça m'a pris absolument toute la durée du set d'avoir cinq pauvres frites. J'ai déjà dit dans l'intro ce que je pensais de l'orga. J'en rajoute une couche ici.
Dolorès : Je loupe sans aucune raison valable SepticFlesh mais on me souffle dans l'oreillette que c'était vraiment pas terrible (façon moi, depuis "Communion"...). On finit tout de même la journée ainsi que le festival en beauté avec le show final d'Opeth. Bien que j'aie préféré la setlist du Hellfest l'an dernier (un peu différente), ça reste un très bon moment. Moi qui aime beaucoup le dernier album, je reste satisfaite de l'entrée en matière qui se fait toujours sur les deux tubes de "Pale Communion". Je suis tout de même complètement surprise de ne voir personne chanter autour de moi sur "Cusp Of Eternity", alors que je me trouve dans les premiers rangs. Ca reste pour moi un titre extrêmement accrocheur et fédérateur, mais soit... Le show passe à une vitesse incroyable, c'est vraiment un groupe qui mérite un temps de set plus long que celui-là. On sent qu'ils sont comme pressés, pas à l'aise, Mikael Åkerfeldt a à peine le temps de faire ses 2-3 blagues et se tromper en demandant au public s'il s'agit bien d'un festival sur 4 jours (raté). Ce ne sera pas le concert du weekend mais ça reste bien dans le top juste pour la précision de la performance toujours incroyable, et le fait qu'on se retrouve tous avec la rythmique finale de "Deliverance" en tête pour la nuit.
Sleap : C'est peut-être bien la moins bonne fois que je vois Opeth en live, moi aussi. Je suis obligé de me rapprocher vraiment de la scène pour que le son soit correct avec les bouchons (et encore, je ne fais pas mon difficile...). La durée du set est si courte que j'ai l'impression que le groupe a joué 20 minutes. Mikael Åkerfeldt paraît encore plus blasé que d'habitude (réutilisant les mêmes blagues que le mois précédent, c'est rare !). Et la setlist n'est pas franchement folle, même si l'on se délecte toujours de n'importe quel morceau. Cela reste en effet un show d'Opeth, donc toujours bien au dessus de la plupart des autres. Åkerfeldt est toujours l'un des meilleurs chanteurs growl / clean que je connaisse et chaque musicien transcende toujours autant les riches compositions du groupe en live. Du génie. Pas besoin de paraphraser à nouveau mes collègues, ce concert reste tout de même une bien belle façon de finir le festival.
Setlist:
Eternal Rains Will Come
Cusp of Eternity
The Drapery Falls
The Devil's Orchard
The Grand Conjuration
Deliverance
Ainsi s'achève cette édition 2015 du Motocultor Festival. Un bon cru musicalement malgré quelques soucis d'organisation quelque peu récurrents. Comptez sur nous pour l'an prochain : on y sera !
Jour 1 - Vendredi
Jour 2 - Samedi