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vendredi 24 juillet 2015

Motocultor Festival

Yann Le Baraillec

Shawn

Anciennement responsable du webzine U-zine.org. Actuellement chroniqueur éclectique et live reporter basé à Toulouse.

Le Motocultor, c'est dans à peine trois semaines. Du coup, on est allé tailler le bout de gras avec Yann Le Baraillec, fondateur et directeur du festival pour prendre la température à quelques jours de cette nouvelle édition. L'occasion pour nous d'aborder les points qui ont fait râler les festivaliers l'an passé et de présenter les nouveautés à venir ...

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Bonjour, avant toute chose peux-tu te présenter et nous dire quel poste tu occupes au sein de l’organisation du Motocultor ?

Hello ! Je suis Yann Le Baraillec, directeur et programmateur du Motocultor Festival. J'en suis le fondateur.
 

Comment vous sentez-vous, toi et tes équipes, à moins de 2 mois de cette nouvelle édition du Motocultor ?

Eh bien, plutôt confiants. Nous restons sur le site de Kerboulard à Saint-Nolff, qui a montré ces deux dernières années qu'il était idéal pour nous. On commence à bien le connaître, ce qui nous facilite la tâche en termes de préparation. Les ventes de billets se passent bien, laissant espérer un potentiel sold-out, ce qui est là aussi très positif. Tout semble bien se passer dans cette dernière ligne droite !
 

Quel bilan avez-vous tiré de l’édition 2014, tant en terme de fréquentation, de relations humaines ou sur l’aspect financier ?

17000 entrées en 2014, soit 5000 de plus que l'année précédente. Le festival continue de grandir. On tire donc un bilan positif : les concerts se sont presque tous bien passés, malgré l'annulation de Six Feet Under et quelques problèmes de matériel pour certaines têtes d'affiche. Financièrement, on a équilibré notre budget 2014, ce qui était bien sûr très important. Je pense que l'année 2014 était celle où nous devions confirmer, en nous appuyant sur un site que nous commencions à bien connaître. J'ai l'impression que ce pari a été réussi.


 

Vous passez cette année sur un format plus audacieux avec une troisième scène. Pourquoi ce choix ? Comment le site va-t-il être modifié pour l'accueillir ? Comment cela va se répercuter sur le running-order ? Avez-vous trouvé un nom pour cette nouvelle scène ?

Il y a de plus en plus de festivals metal en France, ce qui est bien sûr très positif, la scène est vivante. Cependant, il nous semble primordial de garder un temps d'avance pour rester attractifs. On espère également pouvoir s'imposer comme l'un des rendez-vous de l'été au niveau européen, en ayant une affiche aussi belle et éclectique que possible. Pour cela, il nous fallait une troisième scène, qui nous permet de nous élargir à d'autres styles, comme le hardcore punk, le doom, le stoner, tout en gardant une très grosse affiche dans nos genres de prédilection qui sont le death, le black et le thrash. Le RO sera aussi équilibré que possible, avec des clashs que nous espérons limiter. Les deux petites scènes joueront en même temps, en alternance avec la grande, c'est un modèle qui marche très bien dans des festivals comme le Resurrection en Espagne et qui nous plaît beaucoup.
 

Cette année, ça fera donc 3 ans que le festival se déroule sur le site de Kerboulard, à Saint-Nolff. Auparavant, vous aviez beaucoup tâtonné au niveau du lieu. Avez-vous trouvé ici la terre promise et pourquoi ? Comment expliquer l’instabilité à laquelle vous avez dû faire face ?

Oui, évidemment, être sur le site de Kerboulard à Saint-Nolff était notre objectif dès la création du festival. C'est le terrain le plus adapté aux festivals dans l'agglomération de Vannes, il a été aménagé dans ce but. Les autres, à Séné ou à Theix, nous amenaient beaucoup de contraintes. Maintenant que nous sommes à Saint-Nolff nous pouvons nous projeter sur le long terme, ce qui est primordial pour la viabilité d'un festival.
 

Vous avez annoncé en conférence de presse en avril que la capacité d’accueil sera augmentée d’un tiers. Comment cela va se répercuter sur l’organisation spatiale du festival ?

L'organisation restera globalement la même. Nous augmentons cette année la jauge à 8000 personnes par jour sur le site. La capacité du site festival, le parking et le camping ont été augmentés le plus possible. Le site, le parking et le camping sont encore pour cette année uniquement sur le site de Kerboulard. Nous voulons néanmoins rester un festival à taille humaine, dans une ambiance conviviale où tout le monde peut connaître tout le monde.
 

A la manière de la relation qui lie l’Xtreme Fest au Ressurection, êtes-vous en contact avec d’autres festivals ayant lieu aux mêmes dates (je pense notamment au SummerBreeze) ?

Non, il n'y a pas de contact avec le SummerBreeze. Il y a eu seulement quelques échanges de mails avec le Ieper Fest. Il faudrait développer à l'avenir les relations avec ces deux festivals.


 

L'an dernier, la fouille verre à l'entrée du camping a provoqué une attente de 3h avant de pouvoir accéder au camping (heureusement qu'il faisait beau, sous la pluie ça aurait probablement viré à l'émeute). Il y avait déjà eu le même souci il y a deux ans. Quelles solutions sont envisagées pour y remédier ?

On prévoit plus d'agents de sécu à la fouille. La pose bracelet ne se fera en même temps que la fouille comme l'an dernier. C'est un problème qui ne devrait pas se représenter cette année.
 

Au niveau des stands nourriture, désigné à de nombreuses reprises comme un gros point noir du festival, est-ce toujours des bénévoles qui seront en charge de ces postes ? Pourquoi ne pas déléguer cette partie à des professionnels, ce qui permettrait d'augmenter drastiquement la qualité, de baisser les prix pour ce qui est proposé, et de réduire le temps d'attente ?

Il est important pour nous de diversifier les recettes du festival et le faire nous-mêmes nous permet d'avoir plus de recettes que de louer des emplacements à des professionnels. Faire la restauration nous-mêmes nous permet de contrôler les prix et d'éviter d'avoir des prix excessif pour les festivaliers. Cette année, nous avons prévu de diversifier les repas proposés et il y aura plus de monde pour réduire le temps d'attente.  
 

L’affiche 2015 a été intégralement dévoilée. Peux-tu nous la présenter ? Quel groupe a été le plus compliqué à programmer ? Celui dont tu es le plus fier ?

L'affiche 2015 me semble être fouillée, grâce notamment à la présence d'une troisième scène, et donc de 21 groupes de plus par jour au lieu de 15. Je suis très content de voir à l'affiche un groupe comme Carcass, que nous essayons de programmer depuis plusieurs années. Il y a donc une alternance de groupes que je pourrais qualifier de mainstream, comme Trivium, et de groupes plus underground et spécialisés, comme Brujeria et Tryptikon, qui ne sont pas si fréquents dans nos contrées. La présence de groupes comme Manzer atteste de notre envie de faire venir des groupes français de grande qualité, qui ont su s'imposer dans l'underground, aux cotés de plus grosses têtes d'affiche.


 

Que s’est-il passé cette année avec Six Feet Under ?

Nous avons appris comme vous qu'ils avaient annulé leur tournée. Malheureusement nous n'y pouvons pas grand chose.
 

Voilà maintenant plusieurs années que l'on ne voit plus le Motocultor RPG ... Pourquoi ? L’initiative et le gameplay était pourtant excellent !! On attend la suite !

Héhé, nous aussi nous aimerions pouvoir relancer le Motocultor RPG aussi vite que possible. C'est cependant un projet qui prend beaucoup de temps, ne serait-ce que pour trouver des jeux de mots de cette qualité. Mael, le chanteur du groupe Motocultor, continue à préparer régulièrement l'épisode 3. On peut l'espérer pour 2016.
 

Merci pour ta disponibilité, je te laisse le mot de la fin !

On vous donne tous rendez-vous au Motocultor Festival 2015 à Saint-Nolff pour une édition qui s'annonce encore mieux réussie que la précédente !