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C'est la mode en ce moment, les vieux groupes de black se reforment. C'était le cas d'Emperor, d'Immortal, mais aussi de Limbonic Art, le célèbre duo norvégien que l'on considère aujourd'hui comme une référence en matière de black metal symphonique. Après The Ultimate Death Worship, un album de qualité mais inférieur à un Moon at the Scorpio ou à un In Abhorrence Dementia, Morfeus et Daemon ont dissous Limbonic Art pour se concentrer sur leurs projets respectifs : Dimension F3H (Morfeus) et Sarcoma Inc (Daemon). En 2007, les Norvégiens resurgissent avec Legacy of Evil et sa pochette d'une laideur abominable. Pour l'anecdote - et pour la blague, aussi, parce que c'est plutôt marrant -, la biographie officielle du groupe nous indique que Limbonic Art a décidé de se reformer le 06.06.06.
A la base, ça m'intéressait moyennement d'écouter ce nouvel opus et, sachant que le duo avait mis fin à Limbonic Art par manque d’inspiration, je pensais que je ne pouvais qu’être déçue. Eh ben je me trompais... Cet album, dans la droite lignée des vieux Limbonic Art mais avec quelques variantes, prouve que les Norvégiens n'ont rien perdu de leur verve. Et ça se sent dès le premier morceau et son démarrage sur les chapeaux de roues... Cet album ne va certes pas au delà d’un Moon at the Scorpio ou d’un In Abhorrence Dementia, mais il est loin d'être à mettre aux chiottes. Avec Legacy of Evil, on retrouve des compos grandioses et l'atmosphère cauchemardesque et si caractéristique qui en découle. Par le passé, Limbonic Art avait déjà su se démarquer d'Emperor par son univers malsain, onirique et unique en son genre. Ici, Limbonic Art n’a pas cherché à composer un album méconnaissable et totalement différent des vieilles compositions, il reste fidèle à lui-même. On reconnaît ses nappes de synthétiseur magistrales, occultes et théâtrales, les cris effroyables, dantesques et reconnaissables entre mille de Daemon et, par exemple encore, certains passages spécifiques à Limbonic Art. Parmi ceux-là, on pourra citer « Twilight Omen » et son ambiance de bal nocturne, « Lycanthropic Tales » et ses chœurs de voix ou encore les multiples passages où nos deux Norvégiens chantent façon opéra. Il n'y a pas de changements énormes, le résultat est aussi ultra violent que Ultimate Death Worship. Ceci dit, le duo nous fait part de nombreux passages très thrashy et d’un côté parfois presque death qui, si je me souviens bien, n'affectaient pas les vieux albums du groupe. Mais à part ça, on a bien affaire à un album de Limbonic Art…
Avec ce Legacy of Evil, Limbonic Art reste l’un des rares groupes de black metal symphonique que j’arrive à supporter. L’aspect orchestral, dû à l’entrelacement des différentes nappes de synthé et qui le différencie d’un groupe de BM atmosphérique, est, une fois encore, tout à leur honneur. Bien que certains de ses passages manquent un peu d’inspiration et qu’il n’innove absolument pas, Legacy of Evil est un album ciselé et très complexe, à la fois pompeux, presque kitsch, et somptueux. On lui reproche souvent de trop ressembler à ses prédécesseurs et c’est pour ça que la plupart du temps, cet album a des notes plutôt médiocres. Je pense que j’aurais été d’autant plus déçue si Limbonic Art n’avait pas décidé de nous sortir un album de la trempe des anciennes compos. Cet album m’a satisfaite, mais peut-être que si Limbonic Art se répète dans le prochain opus – si prochain opus il y a -, je commencerais peut-être à me lasser…
1. A Cosmic Funeral Of Memories
2. A Void Of Lifeless Dreams
3. Grace By Torments
4. Infernal Phantom Kingdom
5. Legacy Of Evil
6. Lycanthropic Tales
7. Nebulous Dawn
8. Seven Doors Of Death
9. Twilight Ocean
10. Unleashed From Hell
