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Album

12 mai 2024 - Storyteller

Dååth

The Deceivers

LabelMetal Blade
styleDeath metal moderne
formatAlbum
paysUSA
sortiemai 2024
La note de
Storyteller
9/10


Storyteller

Why not ?

Cela fait quinze ans que Dååth n’avait pas sorti d’album. Pourtant pas faute d’avoir demandé maintes et maintes fois à la tête pensante du groupe Eyal Levi s’il pensait un jour faire sortir le groupe de son hiatus. Mais il aura fallu attendre qu’il s’entoure des bonnes personnes pour donner un petit frère à The Concealers sorti en 2009. Si le binôme chant-guitare reste le même, on note des nouveaux arrivants qui ont fait la différence dans la composition de The Deceivers et dans l’accélération de la sortie de ce dernier : Krimh (Septic Flesh) derrière les fûts et Rafael Trujillo aux guitares pour n’en citer que deux. Levi insiste sur le fait que chaque musicien a eu son mot à dire et que s’ils font partie du groupe, c’est aussi car il les admire.

Mais une fois le groupe formé, les idées lancées, que va donner la musique de Dååth version 2024 ? Pour cela, le groupe a lancé deux reprises pour signaler son retour. Et quelles reprises : « The Philosopher » de Death et « Where the Slime Lives » de Morbid Angel. Vous comprenez que le groupe a voulu se positionner comme étant capable de reprendre des monuments du death metal. Alors la barre était montée très haut et il ne fallait pas décevoir.

Au premier abord, celui du visuel, il y a de quoi être satisfait. Bardé de signes ésotériques, la cover est simple dans ses couleurs, mais chargée dans son graphisme. C’est la meta du metal : des symboles, des animaux, du feu, des serpents, un soleil et un logo comme découpé dans des morceaux de rosier avec ses épines. On a envie d’écouter sans vraiment savoir ce qu’il va arriver à nos oreilles.

Neuf titres, jamais trop longs (« The Silent Foray » est le plus long avec presque sept minutes, et « With Ill Desire » le plus court avec presque trois minutes trente), des tonnes d’invités prestigieux : Dean Lamb de Archspire, Per Nilsson de Scar Symmetry, Jeff Loomis de Nevermore (rip) pour n’en citer que trois, voilà déjà quelques données qui définissent The Deceivers. Vous aurez compris que le shred et les guitar heroes en tous genres ont une importance capitale, comme le montre le dernier titre « Into Forgotten Dirt » qui contient les soli les plus originaux du disque sur un titre énergique.

Mais le plus éloquent est le son de l’album : clairement, les moyens ont été donnés aux Américains pour sonner puissant et propre. Quand on donne dans le metal extrême, technique avec des touches d’orchestrations, il vaut mieux que ça sonne. « Hex Unending » donne le ton, avec du clavier façon cordes, qui sait prendre le devant sur des riffs juste assez tordus pour faire monter l’intérêt très haut. Ces touches de clavier ne sont pas omniprésentes mais savent se placer pour faire en sorte que l'ambiance puisse s'installer et donner du caractère comme sur « Unwelcome Return ».

Difficile de ranger Dååth dans un style, tellement le mélange prend, comme sur « Ascension », mix mélodique mais aussi brutal, avec des touches de shred. On a compris que le groupe sait accrocher l’oreille d’un auditeur en quête d’un album qui saura synthétiser ce que la scène metal extrême moderne sait faire de mieux. C’est tellement propre et varié que tout le monde y trouve son compte : « With Ill Desire » va satisfaire ceux en quête d’une énergie brutale, « Deserving of the Grave » ceux qui recherchent quelque chose de très élaboré, qui raconte une histoire plus longue.

On sent parfaitement la recette mise en place, les musiciens ont sorti la boite à outils qui a fait leur succès. Par conséquent, l’album est parfois légèrement prévisible et il manque peut-être un titre qui pourrait les faire monter dans la catégorie des légendaires. Car The Deceivers est un très bon, un excellent album de part en part. On ne s’ennuie pas une seule seconde et on est vraiment heureux que Dååth soit sorti de leur silence pour nous proposer un album d’une telle qualité.

 

Tracklist:

01. No Rest No End (feat. Spiro Dussias)
02. Hex Unending (feat. Dan Sugarman of Ice Nine Kills)
03. Ascension (feat. Dean Lamb of Archspire)
04. With Ill Desire
05. The Silent Foray (feat. Per Nilsson of Scar Symmetry)
06. Unwelcome Return (feat. Spiro Dussias)
07. Purified by Vengeance (feat. Mark Holcomb of Periphery & Mick Gordon)
08. Deserving of the Grave (feat. Jeff Loomis)
09. Into Forgotten Dirt

 

 

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